La guerre des Rose, film de Danny de Vito, commentaire

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La guerre des Rose,
    (The war of the Rose),      1989, 
 
de : Danny  de Vito, 
 
  avec : Michael Douglas, Kathleen Turner, Danny de Vito, Sean Astin, Marianne Sägebrecht, Peter Donat,
 
Musique :  David Newman

   
 
Lire le poème ( CinéRime ) correspondant : ' Le chemin des dames '

 
Afin de fournir à son client toutes les informations possibles sur les conséquences possibles d'un divorce, y compris les plus dramatiques, Gavin D'Amato (Danny de Vito), raconte l'histoire d'un couple dont l'union était placée, à l'origine, sous les meilleures auspices : Oliver Rose (Michael Douglas), avocat promis à un brillant avenir professionnel et Barbara (Kathleen Turner). Une passion folle, une union qui donne naissance à deux enfants, Josh et Carolyn, une magnifique maison de style... Le bonheur parfait. Mais, au bout de quelques années, quelques menues failles apparaissent. Bientôt, ce ne sont plus des fissures mais un abîme insondable... 
 
 Michael Douglas, le séducteur au regard de braise, plongé dans un nouveau drame conjugal ! Son expérience récente dans "Liaison fatale" (1987) lui a appris, apparemment, qu'il n'est pas bon de chercher les distractions hors de son foyer. Ayant intégré la leçon, il décide donc de trouver les réjouissances à l'intérieur du couple. Son initiative tombe bien, puisque sa conjointe ne fait aucune difficulté pour jouer ! Après avoir expérimenté la bête à deux dos pendant quelques années, le champ de recherche s'élargit et tous deux décident d'expérimenter la guerre de tranchées. Danny de Vito s'en donne alors à coeur joie, transforme la luxueuse demeure en champ de bataille, et nous octroie une synthèse assez délirante de "Liaison fatale" et de "Maman, j'ai raté l'avion". Ce n'est pas d'une finesse psychologique renversante, ni d'une grande finesse tout court. On assiste à une suite de trouvailles de plus en plus méchantes, d'agressivité de plus en plus exacerbée, et de joute infantile qui tutoie parfois la sauvagerie. C'est relativement misogyne même si Oliver se défend fort convenablement dans l'abjection, bien rendu par le duo Douglas-Turner qui a déjà fait ses premières armes de couple dans "À la poursuite du diamant vert" (1984) et sa suite "Le diamant du Nil" (1985), mais tout de même passablement caricatural. On voit un peu trop nettement que Danny de Vito s'est offert un scénario jouissif, a privilégié les scènes tape à l'oeil, au détriment d'un minimum de vraisemblance psychologique. Cela dit, le résultat est, en théorie, tout à fait efficace pour détourner du mariage les futurs conjoints. Et, pour ceux qui aiment l'affrontement stratégique, une petite mine d'invention sadique.
   
Bernard Sellier