Better call Saul, Saison 1, série de Vince Gilligan, commentaire

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Better caul Saul,
       Saison 1,       2015 
 
de : Vince  Gilligan..., 
 
avec : Bob Odenkirk, Jonathan Banks, Rhea Seehorn, Michael McKean, Patrick Fabian, Michael Mando,
 
Musique : Dave Porter


 
Saison 2

 
Jimmy McGill est un avocat beau parleur, mais sans affaires importantes. Il a un jour l'idée d'utiliser deux jeunes escrocs jumeaux pour monter une arnaque à l'accident simulé. Mais il tombe sur un truand qui ne plaisante guère, et rate de peu un enterrement de première classe. Heureusement, son bagout le tire d'affaire...
 
 Présent dans plusieurs épisodes du jouissif "Breaking bad", l'avocat manipulateur a donc droit à sa propre série, les événements se plaçant au début de sa carrière, bien avant sa rencontre avec le "chimiste" Walter White. Bob Odenkirk, doté d'une physionomie très expressive, occupe quasiment chaque scène, exception faite d'un épisode 6, par ailleurs poignant, consacré à l'histoire de Mike Ehrmantraut (Jonathan Banks). Mélange d'inconscience assumée, de sensibilité, de rouerie, de machiavélisme primaire, Jimmy est à lui seul un petit régal. Mais les personnalités qui l'entourent ne manquent pas non plus de piquant. Entre un gardien de parking atypique, une paire de confrères plus qu'ambigus et un frère Chuck (Michael McKean) particulièrement frappé, le spectateur n'a pas le temps de s'ennuyer. 
 
 Ce qui surprend le plus, c'est que le récit semble erratique, abordant diverses voies et interdisant au spectateur de s'installer confortablement sur une trame directrice solide. Cette absence de directivité franche est à la fois un atout - le spectateur est sans cesse avide de découvrir ce que la suite lui réserve - et un écueil, car il lui est incapable de se raccrocher à un fondement dramatique stable. Au bout du compte, plus qu'une série concentrée sur des affaires judiciaires, nous avons droit à un survol psychologique délicieusement excitant d'une personnalité riche, complexe, mouvante, qui tente désespérément de trouver sa voie de réalisation. Cette quête ne s'effectue pas sans quelques longueurs et tirades diffuses, mais l'ensemble se montre captivant et agréablement déroutant.
   
Bernard Sellier