Amertume
Combien de corps nacrés, de voluptueux cratères
Dont je ne connaîtrai jamais le doux mystère,
Combien de plaisirs fous, de hurlements sauvages
Qui dorment à jamais sur de lointains rivages.
Elles sont multitude, ces fières beautés
Incrustées sur l'écran des souvenirs voilés,
Semant dans l'univers leurs capiteux parfums,
Arrosant mes désirs d'érotiques embruns.
Éternelle souffrance de l'inassouvi
L'âme rue et se tord dans son temple asservi
L'ombre étend son manteau de remords et d'oubli
Sur le cœur qui s'accroche à sa mélancolie.
( à suivre dans les recueils imprimés... )
02/12/2003
Coma
Une route embaumée sous le ciel de Provence
Le souffle de la vie qui fouette mon visage
Les vibrations d'amour et le bain de Jouvence
Dans cet azur bleuté où dort le paysage.
Je file dans le vent, gorgé d'exubérance
Respirant la douceur d'un printemps matinal
Le soleil capiteux joue de ses fulgurances,
Arrosant de lumière un monde virginal.
Et soudain, la violence...
Le néant du silence !
Il ne peut être mien
Ce grand corps immobile.
Pourtant il me retient
En captateur habile.
( à suivre dans les recueils imprimés... )
05/11/2003
Grain de sable
Tu es creuse, dit-on,
Recelant des trésors qui sont inaccessibles
À nous, pauvres piétons
Qui parcourons ta croûte en fourmis impassibles.
Un grand soleil, dit-on,
Brille au cœur de ton corps aux mamelons glacés
Où, pâles rejetons,
Nous pleurons un Eden aujourd'hui trépassé.
De grands êtres, dit-on,
Y croissent en sagesse et spiritualité
Loin des bêlants moutons
Qui font leur ordinaire de fatalités.
Des envoyés, dit-on,
Sont parfois missionnés pour observer nos vies
D'orgueilleux avortons
Clamant à l'univers leur terrestre génie.
( à suivre dans les recueils imprimés... )
31/01/2003
Naissance
Un aveuglant éclair...
Le souffle d'un ciel d'azur
Se mêle à la poussière.
Et mon âme est brisure...
Éternel recommencement.
Adieu mon paradis,
La mélodie des chants
Qui berçaient mon ailleurs de douces harmonies
S'est éteinte, là-bas
Dans les prés enchantés et les palais fleuris.
De dissonants échos se livrent un combat
Autour d'un berceau blanc.
Je me perds et j'attends.
Quel est ce corps fragile,
Cette prison de chair rose
Qui dort paisiblement sur sa terre d'exil,
Paupières closes ?
( à suivre dans les recueils imprimés... )
06/02/2004
Petit enfant
Je te sens, l'enfant,
Je sens le ciel d'azur où tu jetais tes rêves.
Je suis toi, cet enfant,
Voulant voir le soleil au milieu des tempêtes.
Ce soir je suis ta vie,
Ton désespoir profond,
La beauté qui t'entoure ,
Ces visages gracieux qui peuplent tes nuits,
L'horizon qui s'entrouvre sur tous les possibles,
Le chagrin qui te tord,
Et la joie qui transperce,
Les cris de désespoir,
Les atomes de fête.
Tu es mon cher instant,
De douce compassion.
Ton visage est le mien,
Ta jeunesse, ma vie.
( à suivre dans les recueils imprimés... )
11/02/2004
Vent de sagesse
Dissipe les sombres nuages,
De la peur et de la violence,
Apaise les grondants orages,
Qui brisent le cristal-silence.
Consume la poussière grise,
Qui stratifie notre mémoire,
Mortifie et culpabilise,
Notre mental lacrymatoire.
Disperse les feuilles jaunies,
De nos errements printaniers,
Au temps où les dysharmonies,
Forgeaient nos liens de prisonniers.
( à suivre dans les recueils imprimés... )
11/02/2004