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Réflexions sur le monde de demain que nous bâtissons aujourd'hui...
  Vous trouverez dans cette rubrique des informations succinctes concernant divers domaines qui préparent notre avenir, celui de nos descendants, et... le nôtre si nous considérons que la réincarnation est réelle. Il ne s'agit bien sûr pas de développer des théories scientifiques ni même d'analyser des données qui échappent à nos cerveaux d'humains lambda ! Il s'agit simplement, à travers des anecdotes, livres ou articles, de réfléchir sur ce que la science nous prépare, et de ne pas assister, totalement passifs ou impuissants, à la fabrication d'une Terre à la convenance de quelques élites chez lesquelles les mots altruisme et compassion n'existent pas.
Le Pape : un éveillé ou un simple dignitaire suprême ?...
 Écouter l'article sur Spotify (dixième épisode du podcast : Bâtissons un futur enchanté)
       
  En ce mois de mai 2025 qui voit l’élection du nouveau Pape, il semble judicieux et enrichissant de s’interroger sur la personnalité profonde de celui qui va être nommé dans quelques jours, ainsi que de ceux qui ont été choisis dans l’histoire, et, par voie de conséquence, sur le rôle inspirateur qu’ils ont pour mission de jouer sur les chrétiens, mais aussi sur les humains dans leur globalité.  
  Dans notre pays, ce n’est un secret pour personne que, depuis un certain nombre de décennies, la croyance en Dieu et la fréquentation des lieux de culte chrétiens sont en constante diminution. Selon le site Statista.com, 66% des Français se déclaraient croyants en 1947, contre 44% en 2023. 29% disent prier régulièrement, et 12% seulement assistent régulièrement aux offices religieux. Certains pays affichent des statistiques moins sombres, par exemple la Pologne, l’Italie, l’Espagne ou l’Autriche.  
  Paradoxalement, le site église.catholique.fr note une augmentation de 13 millions de catholiques dans le monde à la fin de 2022. Le phénomène est surtout marqué en Afrique et en Amérique. En même temps, le nombre de prêtres a diminué en Europe (- 2700) et a augmenté en Afrique (+ 1600). 
  Même aux Etats Unis, la fréquentation des églises est en diminution. Le site chmeetings indique que la fréquentation est passée de 42% en 2000 à moins de 30% en 2023. Le site expose différentes causes sociétales ou générationnelles, mais évoque aussi une piste fort intéressante, en l’occurrence l’accroissement d’une spiritualité individuelle. Nous reviendrons tout a l'heure sur cet aspect capital. 
  Ce qui est sûr, c’est que le Pape est le souverain de 1 400 000 000 de chrétiens dans le monde. Certes, son influence sur la conduite des états est plus que restreinte, mais son aura spirituelle devrait être marquante et inspirante sur les centaines de millions de fidèles qui le vénèrent.  
  On prête à André Malraux cette citation : le XXIème siècle sera spirituel ou ne sera pas. Le site L’histoire en citations souligne que l’écrivain tenait particulièrement au mot spirituel, et non pas aux termes religieux, ou même mystique. Au début de l’article paru sur le site statista, nous trouvons l’affirmation suivante : cette fameuse phrase, attribuée à tort à l'écrivain français André Malraux, ne se vérifie certainement pas en France, où l’on assiste à un déclin continu de la participation religieuse.  
  Il y a dans ce commentaire une confusion majeure. À savoir qu’il confond spiritualité et religiosité. Or les deux ne sont nullement synonymes. Ils ont même été, dans l’histoire, souvent radicalement opposés. Une personne peut tout à fait expérimenter une vie spirituelle intense tout en n’appartenant à aucune religion. Dans l’autre sens, un chef mafieux peut fort bien fréquenter l'église de manière assidue et généreuse, tout en piétinant les valeurs morales et spirituelles les plus fondamentales. 
  Quelles sont les raisons principales de la désaffection grandissante des pratiques religieuses chrétiennes ?  
  Il y a bien sûr d’abord l’amalgame fait par beaucoup de personnes entre religion et intolérance, massacres et guerres. L’inquisition, les luttes intestines, les conversions forcées, et nombre de dérives mortifères ont grandement entaché par le passé une religion qui est pourtant fondée sur l’Amour christique. Heureusement, ces horreurs appartiennent au passé, et, bien que présentes dans la mémoire collective, ne sont pas une justification majeure à la diminution des pratiquants. 
  La deuxième cause tient sans nul doute à la transformation radicale des modes de vie des jeunes générations. Tout a été fait pour qu’elles soient détournées d’une vie intérieure au profit d’une plongée artificielle dans des univers abstraits aussi violents que captateurs. Au lieu d’être devenus les adeptes d’une religion unificatrice plus ou moins spirituelle, ils sont devenus les adeptes d’univers virtuels abrutissants et clivants. 
  Un motif supplémentaire de la méfiance envers la religion réside bien sûr aussi dans les innombrables scandales de pédocriminalité qui apparaissent régulièrement. Cette abomination est encore renforcée par le mutisme, voire la complicité dont ont fait preuve certains hauts responsables de l'église. Aussi odieuses soient-elles, ces situations ne devraient cependant pas détourner les chrétiens d’une religion qui ne mérite pas d’être entachée par les figures nuisibles qui y sont présentes. Ce n’est pas parce que des thérapeutes se livrent à des pratiques criminelles, que nous allons nous détourner complètement de la médecine, ou que nous devons cracher sur la naturopathie parce qu’il existe des charlatans. 
 La personnalité des papes choisis semble capitale pour procurer un rayonnement aussi intense qu’universel à la religion dont il est l’incarnation majeure. Est-ce vraiment le cas ?  
  Si nous passons rapidement en revue les 266 papes, le constat est plus que mitigé. 
  Il y a tout d’abord ceux qui n’ont laissé aucune trace, hormis peut-être chez les spécialistes du sujet. Et ce sont les plus nombreux. Qui se souvient de Saint Eleuthère, de Saint Gélase 1er, de Saint Hormisdas, ou encore de Saint Eutychien ? Il y a ceux qui ont fait une apparition éclair : Urbain VII, mort avant d’avoir été intronisé le 27 septembre 1590, Benoît IX, qui a abdiqué au bout de 50 jours en faveur de son parrain contre beaucoup d’argent, Saint Etienne, qui a régné trois jours entre le 23 et le 26 mars 752, ou Saint Philippe, dont le pontificat a duré moins de 24h, le 31 juillet 768. Sans oublier, plus près de nous, Jean-Paul 1er, mort au bout de 33 jours le 28 septembre 1978. 
  Un certain nombre de pontifes ont marqué l’histoire pour des raisons fort peu chrétiennes. L’un des plus connus est Alexandre VI, père de César et Lucrèce Borgia, dont les mœurs dissolues sont largement documentées. Le Pape Innocent VIII a étendu l’inquisition à la chasse aux sorcières, tout en étant père d’enfants illégitimes. Plus près de nous, et dans un registre très différent, le Pape Benoît XVI et trois cardinaux ont été visés en 2011 par une plainte pour crime contre l’humanité en raison du fait qu’ils auraient toléré et camouflé des crimes de pédophilie.  
  En tant que successeur de l’apôtre Pierre, et personnage incarnant la tradition chrétienne, il semblerait naturel et indispensable que le Pape soit profondément imprégné de l’esprit christique, ou, pour utiliser un terme qui commence à être répandu, qu’il soit un être éveillé. Est-ce vraiment le cas ? Il ne fait aucun doute que Pierre, apôtre majeur de Jésus, et premier évêque de Rome, ait reçu l’Esprit Saint de la part de son maître, le jour de la Pentecôte. Quant à Paul de Tarse, son expérience mystique sur le chemin de Damas est bien connue. Mais qu’en est-il pour les papes, censés être les représentants de la parole christique d’amour et de paix ? Ils se devraient d’être des exemples vivants du fait que l’évolution spirituelle n’est pas un concept fumeux, ésotérique, mais une réalité transcendantale érigée en modèle de l’état qui peut être atteint par chaque être humain. Lorsque nous considérons des personnalités comme Saint François d’Assise, le Padre Pio, Swami Yogananda, Krishnamurti, Thomas Merton, ou plus récemment Jean Klein, Eckhart Tolle, Sri Aurobindo, Thich Nhat Hanh, ou encore Ramana Maharshi, on a tout de suite la sensation profonde que ces êtres ont atteint un niveau de conscience et d’amour totalement différent de celui que chacun d’entre nous expérimente chaque jour. Est-il possible d’en dire autant d’un pape ? À l’aide de quels critères est-on capable de sentir qu’une personne a connu un éveil spirituel ? 
  Bien que très controversé, Sathya Saï Baba, considéré par certains comme le Christ du Nouvel Âge, voyait affluer des dizaines de milliers d’adeptes dans son ashram. Que l’on soit fan ou non d’Amma, le fait est qu’elle rassemble autour d’elle des millions de personnes qui forment des queues immenses pour être prises durant quelques secondes entre ses bras. Il en est de même pour le pape. Lors de ses déplacements dans divers pays du monde, il est acclamé par une foule en liesse. Ce n’est donc pas au niveau de la popularité ou de la capacité à réunir un grand nombre de fidèles que l’on peut mesurer le degré de spiritualité de l’être qui rassemble ainsi.  
  Il est assez fréquent que les guides ayant vécu un éveil spirituel évoquent cette expérience dans leurs enseignements. Si, pour certains d’entre eux, l’ego peut être à l’origine de ces révélations, il n’en demeure pas moins que l’évocation de ce qu’ils ont vécu est une source d’inspiration précieuse et indispensable, puisque leur but est de révéler que chaque être humain est capable de parvenir à une illumination semblable. À ma connaissance, aucun pape n’a jamais révélé avoir connu une expérience spirituelle d’éveil. Mais cela demanderait bien sûr à être vérifié. Certains indices sont-ils susceptibles d’apporter un début d’information sur ce point ? 
  La première approche est évidemment fort peu scientifique, puisqu’elle se réfère au ressenti des personnes qui approchent le pape ou les êtres que l’on nomme réalisés. Il est bien connu que le fait d’entrer en contact physique avec ces derniers peut faire naître des éveils spontanés chez les adeptes qui sont prêts à cette transmutation. Ce genre de phénomène se produit-il en présence du pape ? C’est plus que probable, puisque l’éveil est susceptible de s’opérer même en l’absence de toute influence spirituelle. Un exemple récent est celui d’Éric-Emmanuel Schmitt, qui relate dans son ouvrage, La nuit de feu, la première de ses expériences mystiques en plein cœur du désert. Mais, pour ce qui est du Pape, il est bien difficile de répondre à cette question, étant donné que l’Église ne communique jamais sur ce genre de sujet, qui, pour elle, n’appartient pas au cheminement spirituel normal de ses fidèles.  
  Un moyen primaire, mais à la portée de tous, est de se référer aux paroles qui sont prononcées. Mais c’est là, évidemment, que la sensibilité, l’intuition de chacun, interviennent pour différencier les mots qui ont pour source une formation intellectuelle, philosophique ou religieuse, et ceux qui naissent directement du cœur ou de l’âme, d’une connaissance intérieure. Parce que, notre vocabulaire étant limité dans son expressivité, les termes seront très souvent semblables. Dans certaines circonstances, il est facile de débusquer l’artificialité ou la fausseté d’un discours. C’est le cas dans les envolées de tous les politiciens, de quelque bord qu’ils soient. Les généralités passe-partout des phrases ne laissent aucun doute sur la vacuité des propos. Il suffit de consulter le feuillet de cours de langue de bois (disponible sur le site imagesetmots.fr), pour être capable en dix secondes de donner naissance à l’une des phrases prononcées par nos gouvernants.  
  Pourtant, lorsqu’on se plonge dans un ouvrage écrit par Krishnamurti, Peter Deunov, Eckhart Tolle, Claudette Vidal, Somasekha, Sri Aurobindo, le lecteur même non informé, se rendra compte facilement que le texte proposé, les explications données, sont très différents, dans la forme, mais surtout dans le fond, des messages émis par les ecclésiastiques ou le pape. Pour résumer de manière très simpliste l’écart entre les deux sources, on peut dire que les représentants de l’Église s’adressent à des petits enfants qui doivent être rassurés et regroupés comme de sages et fragiles brebis dans le sein de la congrégation christique, tandis que l’enseignant mystique informera chacun de ses élèves qu’il est déjà un être divin et que seule fait défaut la conscience de cet état. 
  Prenons l’exemple d’une phrase prononcée par le pape François, récemment décédé : 
  Nous avons un Père. Très proche, qui nous étreint. Tous les soucis, toutes les préoccupations que nous pouvons avoir, abandonnons-les au Père : lui sait de quoi nous avons besoin. Mais ce mot, "Père", quel sens a-t-il ? Mon Père ? Non : notre Père ! Car je ne suis pas fils unique, aucun de nous ne l'est, et si je ne peux pas être frère, je pourrai difficilement devenir le fils de ce Père, puisqu'il est le père de tous.
  Il est impossible de ne pas souscrire au contenu de ces affirmations. Mais sont-elles vraiment inspirantes ? Chacun le ressentira à sa manière. Ce qui frappe d’emblée, c’est l’appellation de Père. La référence à la prière du Notre Père est évidente. Mais cette manière d’exprimer sa foi est-elle adaptée à ce dont l’être humain a besoin aujourd’hui ? Peut-elle lui parler dans son intimité, alors qu’elle évoque les conceptions anciennes de la religion, avec un Dieu barbu trônant dans les cieux et surveillant ses sujets ? Il est à peu près certain qu’aucun maître éveillé ne s’exprimerait de cette façon.  
  Prenons une citation de Ramana Maharshi :
  La théorie de l’évolution, les différentes philosophies, la théorie selon laquelle l’esprit descendrait, se matérialiserait et retournerait plus tard à sa forme initiale, l’idée que le Soi puisse se perfectionner, tout cela dénote un faible niveau de conscience et correspond à des personnes tournées vers le matérialisme, qui sont très éloignées de la spiritualité, dont l’esprit est attaché aux formes, aux objets et au corps (qui sont irréels du point de vue de la réalité). Tous ces concepts ont disparu chez les chercheurs avancés ; ils savent que le vrai Soi est infini, sans forme, hors du temps, donc au-delà de l’évolution ; il ne peut pas se perfectionner car il est déjà.
  Nous sommes d’emblée dans un mode d’expression radicalement différent. Il n’y a plus de Père, mais un Soi, une conscience transcendantale, une unité originelle qui ne demande qu’à être conscientisée.  
  Ce ne sont là que deux exemples très primaires, mais ils sont, me semble-t-il, une illustration flagrante de l’écart qui sépare deux personnalités qui incarnent le Divin, mais dont les auras inspiratrices sont différentes. Comme le précise Wikipedia, en termes de droit canonique, le pape est investi de sa charge directement par le Christ. Lourde mission ! Et, sans vouloir être caustique, notons tout de même que nombre de successeurs de Pierre n’ont pas été vraiment dignes du Christ. C’est sans nul doute cette dichotomie entre ce qui est et ce devrait être qui provoque chez nombre de croyants une répulsion envers la religion.  
  Ce qui différencie de manière fondamentale les messages véhiculés par cette dernière, quelle qu’elle soit, et ceux qui émanent des êtres éveillés est simple : pour la religion, l’évolution positive et le salut de l’être humain passent obligatoirement par l’observance d’un dogme et de préceptes moraux, par l'intégration dans une famille dont les membres partagent les mêmes croyances fondamentales. Pour un enseignant spirituel authentique, le processus de transformation est individuel et indépendant de toute appartenance à une religion. Ce qui ne signifie évidemment pas que l’intégration dans l’une d’elles soit incompatible. Elle peut être un soutien par l’égrégore qu’elle offre, mais elle n’est plus la voie obligatoire pour réaliser l’unité Christique en nous. 
  L’église et par voie de conséquence les papes se sont toujours montrés très suspicieux envers tous les phénomènes qui touchent aux évènements inexplicables ou aux miracles. Pourtant, sans parler des guérisons miraculeuses de Lourdes ou d’autres lieux de pèlerinage, de nombreux religieux éminents ont effectué des actes qui défient la logique ou même la science. L’un des plus célèbres est sans doute le Padre Pio, auquel on prête d’innombrables phénomènes de guérison ou de bilocation. Mais on ne peut omettre Marthe Robin, dont la vie fut un parcours mystique exceptionnel. Nous retrouvons les mêmes phénomènes chez nombre de maîtres spirituels. Dans son passionnant ouvrage, Autobiographie d’un Yogi, Swami Yogananda relate les prodiges accomplis par son formateur, Sri Yukteswar. Sans chercher des exemples auprès de personnalités aussi majeures, observons que dans nombre de communautés du renouveau charismatique, de nombreux phénomènes inexplicables étaient observés. D’abord encouragées par le pape Paul VI, les communautés se verront bientôt accusées de pratiques illégales, mais aussi de faire jeu à part dans l’Église.
  Le but de mettre en avant les effets parfois miraculeux des expériences mystiques vécues par toutes ces personnes n'est bien sûr pas de glorifier des potentialités extraordinaires, mais simplement de prouver que les paroles  prononcées par Jésus dans l'Évangile de Jean 14-12 sont une vérité et non un propos sans fondement réel : En vérité, en vérité, je vous le dis, celui qui croit en moi fera aussi les œuvres que je fais, et il en fera de plus grandes... 
  Durant l’écriture de cet article, un nouveau Pape a été élu. Il est le 267ème et a pris le nom de Léon XIV. Son parcours ecclésiastique est impressionnant. Sa biographie est disponible sur le site de l’Église catholique de France
  Sur le site Euronews, on découvre un article intéressant. Le sujet en est les premières tentatives de désinformation qui sont déjà lancées contre le souverain pontife. Et l’une d’elles est particulièrement intrigante. Une rumeur suggère en effet que le pape aurait exhorté les fidèles à être éveillés (woke, en anglais). Le pape Léon aurait déclaré : Éveillé signifie éveillé par la compassion, guidé par la vérité, touché par la grâce, Soyez réveillés, soyez aimants, soyez éveillés. Bien sûr, le terme woke évoque les dérives de mouvements extrémistes aux intentions souvent troubles. Mais les paroles du Souverain Pontife sont pourtant claires. Ce qui interpelle particulièrement, c’est le fait que le journal se réjouit que ces propos soient une affabulation, alors qu’il serait évidemment logique de regretter amèrement que ces paroles aient été inventées. Comment est-il possible de condamner un représentant du Christ sur terre affirmant que le but de l’être humain est de s’éveiller à sa véritable nature ? Nous vivons vraiment dans un monde dont les valeurs sont inversées.  
  Que contenait le premier discours prononcé par le nouveau Pape, qui est disponible sur le site du journal La Croix, mais, hélas, aux seuls abonnés ? Nous citons quelques extraits :  
  Dieu nous aime, Dieu vous aime tous, et le mal ne prévaudra pas !...  
  Nous devons chercher ensemble comment être une Église missionnaire, une Église qui construit des ponts, qui dialogue, toujours ouverte pour recevoir, comme cette place, à bras ouverts, tous, tous ceux qui ont besoin de notre charité, de notre présence, de notre dialogue et de notre amour…  
Nous sommes des disciples du Christ. Le monde a besoin de sa lumière. L’humanité a besoin de lui comme le pont qui nous permet de rejoindre Dieu et son amour. Aidons-nous les uns les autres pour construire ce pont.
 
  Paix, amour, dialogue, quête du bien, ce sont évidemment les paroles que l’on est en droit d’attendre de la part du plus haut responsable religieux et auxquelles tout humain digne de ce nom ne peut qu’adhérer. Pourtant, si leur fondement est incontestable, sont-elles véritablement des sources d’inspiration capables de transformer des fidèles sincères, mais engoncés dans des croyances limitantes, en des êtres éveillés à leur nature divine ?  
  Il est facile d’effectuer une expérience très basique. Prenons par exemple un discours du pape Jean-Paul II adressé aux enseignants lors de sa visite au Canada en 1984. Le texte est disponible sur le site institutionjeanpaul2.fr. Après l’avoir lu, consultez par exemple la page de Suyin Lamour, consacrée à l’expérience existentielle. La forme, et surtout le fond sont radicalement différents. Il n’est bien sûr pas question ici de prétendre que l’un de ces textes est supérieur à l’autre. Cela n’aurait pas de sens. Il est simplement évident que leur finalité n’est pas la même. Le but des paroles d’un souverain pontife ou des divers membres de l’Église est d’amener le plus grand nombre possible de fidèles dans son sein, avec ce que cela implique de conceptions dogmatiques souvent rigides et d’espérances abstraites. Les messages des êtres éveillés ont pour but de permettre à chacun de retrouver sa propre dimension spirituelle intérieure, présente en nous depuis toujours, mais voilée par notre incarnation dans la matière. La différence est fondamentale, mais c’est bien sûr à chaque être humain de choisir la voie qui lui semble la plus juste. 
  La question posée dans le titre de cet article demeure toujours en suspens. Pour tenter d’apporter un peu de lumière dans ce mystère, nous avons fait la demande suivante à l’IA Copilot : « quels sont les papes ayant connu une expérience spirituelle ? ». La réponse a été la suivante :  
  Plusieurs papes ont vécu des expériences spirituelles marquantes qui ont influencé leur pontificat et leur vision de l'Église. Voici quelques exemples : 
  • Saint Pierre : Considéré comme le premier pape, il a eu une expérience spirituelle profonde en suivant Jésus et en étant témoin de sa résurrection. 
  • Jean XXIII : Il a convoqué le Concile Vatican II, inspiré par une vision de renouveau et d'ouverture de l'Église au monde moderne. 
  • Jean-Paul II : Son pontificat a été marqué par une spiritualité profonde, notamment à travers sa dévotion mariale et son engagement envers la jeunesse.
 
  C'est tout ! Nous devons convenir que le bilan est particulièrement maigre. Nous avons donc reformulé la question en demandant : Quels sont les papes ayant connu une illumination ? Voici la partie la plus intéressante de la réponse :  
  Historiquement, il n’existe pas de documentation formelle qui recense des papes ayant eu une « illumination » subite dans le sens mystique du terme. Bien que plusieurs papes aient été reconnus pour leur profonde spiritualité et leur engagement religieux, les récits concernant des expériences personnelles de révélation ou de transformation spirituelle varient grandement et relèvent souvent de témoignages anecdotiques ou de traditions hagiographiques. Par exemple, des figures comme le pape Grégoire le Grand ou même Jean-Paul II ont souvent été entourées d’un halo de spiritualité intense, mais il s’agirait davantage de parcours de vie marqués par une foi profonde que d’un épisode unique qualifié d’illumination. 
  Autant dire que nous ne sommes pas plus avancés. Pourtant, dans l’histoire, de nombreux religieux ont connu un éveil spirituel plus ou moins intense. Le plus connu est Saint-Paul, avec son expérience sur le chemin de Damas. Mais bien d’autres ont vécu de semblables illuminations mystiques : Saint Augustin, Saint François d’Assise, Sainte Thérèse d’Avila, Sainte Catherine de Sienne, Mechthild von Magdebourg, Saint Jean de la Croix, Sainte Thérèse de Lisieux, ou, plus près de nous, Padre Pio, Thomas Merton, et bien d'autres.  
  Il semble donc n’y avoir que deux hypothèses possibles : soit l’immense majorité des souverains pontifes sont aujourd’hui des dignitaires reconnus par leurs pairs pour leurs valeurs morales et charismatiques, mais pas des êtres ayant vécu des expériences spirituelles. Soit certains ont bénéficié de cette grâce, mais ils n’en font pas mention. Dans cette dernière éventualité, il est aisé de comprendre la raison de cette discrétion. Une personne qui a pris conscience de son Soi intérieur n’a plus besoin des consolations et des espérances floues que lui offrent les religions, quelles qu’elles soient. Elle devient un être libre qui connaît sa nature profonde et se suffit à elle-même. Un état d’autonomie totale qui n’est bien sûr pas le but recherché par les églises pour leurs fidèles.  
  Quoi qu’il en soit, on ne peut que souhaiter de tout cœur que l’aura de ce nouveau souverain pontife soit suffisamment puissante pour apporter lumière et amour dans un monde dont l’évolution présente semble de plus en plus guidée par la matérialité triomphante et l’abandon des valeurs spirituelles fondamentales. 
  
 Bernard SELLIER (18/05/2025)


   Voir également le site Pureconscience...