1
C'est un bouquet de roses
Un petit être abandonné
Regarde au loin la brume se lever
Il voit comme un chemin
Qui s'estompe peu à peu
Pour n'être plus qu'un point
Un point sombre et douteux
Il a perdu ses pas
Il a perdu sa voix
Il ne sait plus pourquoi
Son ombre est terrée là
Qui sont ces gens là-bas
Qui l'interpellent en le montrant du doigt?
Que fait ce chien assis par terre
Qui le regarde d'un drôle d'air?
Il ne sait pas, il ne sait plus
Ce qu'il fait là tout étendu
Il a mal à la tête
Et n'a plus ses baskets
Ses petits pieds nus pleurent
Saouls de douleur
Et empourprés d'horreur
Il presse intensément sa main
Sur son tout petit cœur qui bat
C'est comme une pierre
Comme un morceau de bois
Comme une prière qu'il chuchote tout bas
Et le flot de sa vie
Déverse sa couleur
Sur le bitume
En dessinant des fleurs
C'est un bouquet de roses
Tout fraîchement écloses
Qui illumine de candeur
Le triste gris de sa dernière demeure
Une fillette désemparée
Seule elle aussi et apeurée
Trace des mots dans la poussière
De ce qui n'est plus qu'un désert
Des mots qu'elle confie aux vents
Qui l'accompagnent en tournoyant:
"En ce jour rouge et noir
Où rugit le désespoir
Un petit être abandonné
Étendu sur un trottoir
Au beau milieu d'une prairie
S'est envolé sur un nuage
Pour goûter au très long voyage
De l'autre côté de la vie
Loin des souffrances et des folies"
Tendrement elle dépose un baiser
Sur les deux joues, le front et puis le nez
De ce petit corps délaissé
qu'elle enlace alors en pleurant
Et en maudissant tous ces grands
Qui lui ont dérobé son frère
Son insouciance et le mystère
Qui dicte ses lois aux enfants.
Hélène , 19, 20, 21 janvier...
2
Peut-êtr' qu'un jour un peu trop fou
J'ai dans le cœur comme une étoile
Comme un soleil comme un cheval
Qui s'éclaboussent de bonheur
En faisant pétiller les heures
De chaque jour de chaque nuit
Brisant les chaînes de l'ennui
C'est un lapin un peu trop fou
Mais au regard tellement doux
Qui a osé me les offrir
En espérant me voir rougir
Parc'qu'il connaissait mes faiblesses
Mon amour ma foi et l'ivresse
de pouvoir inventer la vie
A grands coups de rêv's et d'envies
Et ce lapin un peu trop fou
il m'a émue je vous l'avoue
J'aimerais tant le rencontrer
Mais à chaqu' présent il se plait
A disparaître en me laissant
Entre les mains ces beaux diamants
Peut-êtr' qu'un jour il osera
S'approcher doucement de moi
Et m'emmener sur son cheval
Voguer de soleil en étoile
Peut-êtr' qu'un jour il osera
Venir se blottir contre moi
Et me murmurer à l'oreille
Mille baisers mille merveilles
Peut-êtr'qu'un jour moi j'oserai
Lui dévoiler mon tendre souhait.
Hélène
3
Un' petit' fill' blessée
Par trop peu de paroles
Et trop plein d'idées folles
A eu le coeur brisé
Et la langue coupée
Quand son père te sa mère
Dans un regard amer
Haineux et lapidaire
Se sont entre-tués
Cett' petit' fill' c'est moi
Et j'ai bientôt compris
Qu'on peut être parent
Sans avoir tout appris
Qu'on peut s'êtr' fort aimé
Sans jamais se l'avouer
Qu'on peut s'être maudit
Sans se l'être une fois dit
Et ces manques de mots
Accumulent des maux
De plus en plus violents
De plus en plus sanglants
et plus rien ni personne
Ne peut lorsque l'heur' sonne
Empêcher la tuerie
le massacre du lit
J'ai sans dout' cru longtemps
Que c'était de ma faute
que j'aurais dû pleurer
Et leur dir' qu'ils s'aimaient
Que j'aurais pu parler
Leur dir' qu'ils se trompaient
Et que je n'voulais pas
Que maman et papa
Se déchirent sans loi
En oubliant parfois
Que c'est de leur amour
Qu'on est nés tous les deux
Et que de ça toujours
Ils pourront être heureux.
Hélène
4
Pour répondre au présent
Aaaaaaaaaaaaah!
Noooooooooon!
Qu'est-ce que j'ai pu en ravaler des aah et puis des noon!!
Et c'est vraiment trop con
de tous les refouler
Alors que c'est si bon
De laisser s'exprimer
Cett' colère, cette rage
Ce refus d'être sage
Maint'nant je le fais bien
J'ai appris en chemin
A les laisser sortir
Les hurler les vomir
Et de loin les meilleurs
Sont ceux qui dans des pleurs
Me sortent des entrailles
Et remplissent les failles
D'autre chose que d'un cri
Peut-êtr' d'un petit oui
C'est pas toujours facile
De trouver le moment
De ne plus êtr' docile
De desserrer les dents
mais je sais aujourd'hui
Que je peux dans ma vie
Faire beaucoup de place
Libérer un espace
Immense et accueillant
Pour répondre au présent.
Hélène
5
A mon cher ami Emmanuel…
Dans ton regard qui bat
Je vois dans ton regard
La fraîcheur d’un enfant
Qui pourrait transformer
L’agonie des canons
En un grand tourbillon
Aux mille et une couleurs
Parfumant de tendresse
Tous les chants de douleur
Je vois dans ton regard
La magie d’une fée
Qui pourrait revêtir
Le béton de lumière
Et accorder aux larmes
Toute une vie entière
Déversant en ces perles
Un bouquet d’éphémère
Je vois dans ton regard
Tout l’amour d’une mère
Berçant contre son sein
Le petit être cher
Et donnant sans compter
Sans jamais se lasser
Tout le lait de la Terre
Et le souffle des blés
Je vois dans ton regard
La puissance d’un homme
L’assurance d’un roi
La fureur du guerrier
La majesté du tigre
L’euphorie du poète
Et surtout la splendeur
D’être vrai d’être honnête
Je vois des tas de choses
Dans ton regard qui bat
Qui revient qui s’en va
Et qui parfois se pose
Serein et délicat
Sur les cils de ma vie
Pour m ’étonner déjà
De n’ pas avoir tout dit
Hélène
6
Dés-in-car-nés
Désincarnés
Mais quel carnage
C’est insensé
D’être une image
D’être un tableau
D’êtr’ ce qu’il faut
Ce qu’il faudrait
Pour qui pourquoi
On n’sait même pas
Just’ ce qui plait
Ce qui convient
Çui qui dit rien
Celui qu’est bien
Bien comme il faut
Comme il faudrait
C’est insensé
On a tout faux
Ça c’est un fait
Il faut cesser
De s’oublier
De s’effacer
De s’écraser
De tolérer
Qu’on ait de vrai
Que notre peau
Notre tas d’os
Qui se balance
Dans un danse
Désespérée
En essayant
De retrouver
Pourquoi comment
Il se défait
En évitant
De ressentir
Ce qu’il aurait
Envie de dire
En esquivant
Le plus souvent
La source intime
De tout désir
Mais quel carnage
Quel grand ravage
Supercherie
De ces images
Une connerie
Sans avantages
Qui détruit tout
Sur son passage
Et qui nous laisse
Creusés vidés
Sans seins sans fesses
Tendus tirés
Et tiraillés
Désincarnés
Hélène
7
Ces fleurs multicolores
-Accusée levez-vous !
Vous êtes coupable…
-Mais coupable de quoi ?
Je n’comprends vraiment pas !
-Coupable d’avoir dansé nue
Et SURTOUT d’avoir aimé ça !
Coupable d’avoir trop vibré
En respirant l’herbe des prés
Coupabl’ d’être restée au lit
Quand tous les autres sont partis
Coupable d’avoir mis les doigts
Dans la confitur’ fruits des bois
-Mais…
-Coupabl’ d’avoir osé dir’ mais
Alors qu’on ne dit jamais mais
A ceux qui vous dictent les lois
Coupabl’ d’avoir versé un’ larme
A la vue de cet enfant-arme
Qui pourtant servait sa patrie
Et était fier de son habit
Coupable de trop rêvasser
Alors que le temps est compté
Accusée
Vous êtes mill’ fois coupable
Et d’autres crim’s sont inavouables
Car ils pourraient désarçonner
Notre bon peuple si bien dressé
Allez-y mes chers frères
Crachez tous vos viscères
Et vos langues de vipères
Aiguisées et amères
-Qu’on lui tranche la tête !
Qu’on lui tranche le cou !
Qu’on la lacère !
Qu’on la lapide !
Qu’on l’écartèle !
Qu’on l’écart’ d’elle !
-Arrièr’ serpents
Ecartez vous de moi
Ecartez moi de vous
Mais sûrement pas de moi !
Je suis Gaia
La grand’ la belle
Celle qui vit qui ensorcelle
Celle qui rit qui étincelle
Je suis bien trop puissante
Pour avoir peur de vous
Ma poitrine est glissante
Et mon corps bien trop mou
Pour que vous arriviez
A me le dépecer
Vos haleines sont fétides
Et vos regards putrides
Rampez dans l’ombre immonde
Et quittez donc ce monde
Qui n’attend rien de vous
Qui n’aime que les fous
Capables de chanter
De rire et de jouer
De parler aux oiseaux
Et d’inventer des mots
Qui n’existent null’ part
Surtout pas dans vos tares
Dans vos esprits étroits
Et vos cœurs bien trop froids
Laissez-nous notre Terre
Et nos amours sincères
Laissez-nous nos enfants
Et leurs jeux innocents
Ne revenez jamais
Et laissez moi dir’ mais
Mon volcan est profond
Et ma colèr’ sans fond
Ne pourra s’apaiser
Que quand vous cesserez
De nous dicter des lois
Qui bafouent notre foi
Qui répriment la vie
Et castrent nos envies
Venez-là mes enfants
Au cœur de l’océan
Ne laissons pas ces êtres
Grossir et se repaître
Cultivons nos élans
De vie en attendant
De pouvoir faire éclore
Ces fleurs multicolores
Et de les parsemer
Aux quatre coins des vents
En espérant semer
Un vert pur émouvant
Qui donnera un sens
A cette antique alliance
Et illuminera
D’un immens’ feu de joie
Nos regards enflammés
Et nos cœurs éveillés
Hélène
8
Dans un jardin libre et mouvant
J’ai envie de caresses
De tendresse
De paresse
Et d’un suave abandon
J’ai envie de douceur
De chaleur
De lenteur
Et puis de déraison
J’ai envie de goûter
A une léger’té
Légèrement tintée
Du fruit de la passion
Et de ma prélasser
Dans ce nectar doré
Savoureus’ volupté
Sans nom et sans saison
C’est tell’ment bon de désirer
Ce qu’on a déjà pu palper
Humer sentir ou effleurer
Et qui nous a fait palpiter
Chavirer en quelques instants
Dans un jardin libre et mouvant
Empli de vapeurs envoûtantes
Frêles volutes ondulantes
C’est tell’ment bon de désirer
Je crois que je vais me plonger
Dans les délices du plaisir
Et apprendre à me délecter
De tout ce qui peut nous faire jouir
Le bruissement des feuilles
Le soupir des amants
La lumière d’un œil
L’odeur des corps brûlants
La fraîcheur de la brise
La justesse d’un do
La joie d’une surprise
L’éclat d’une goutte d’eau
Et toujours plus de vie
Et toujours plus de vous
Comment ne pas dir’ oui
A ce jardin si doux
Délicates envies
Sensuell’s et enivrantes
Gouttelettes de vie
Subtil’s et émouvantes
Qui sont aussi en vous
Hélène
9
Et ce très vieux bouquin
Dans un coin de grenier
Tapi sous l'escalier
Sommeille un vieux bouquin
Qui de toutes les mains
Qui l'ont pris l'ont goûté
Effleuré ou jeté
N'a gardé comme trace
Que celle qui s'efface
Qui enlève les noms
Et désosse le fond
De chaque souvenir
Il n'est plus que désir
Désir de s'échapper
de miauler de japper
De partir sur les toits
En quête d'un chez soi
Qui puisse satisfaire
son envie d'éphémère
Et recueillir ce qui
Fuse et semble être à lui
Et ce très vieux bouquin
Usé entre les mains
De mille années de vie
Sommeille et s'engourdit
Happé par tous les rêves
Qui défilent sans trêve
Au fond de ce grenier
Sombre et empoussiéré
Hélène
10
Partir
C'est sur un air de vielle
Que la vieille est passée
A pris sa canne en chêne
Et son châle élimé
Elle s'est levée et
Sans regarder le feu
Elle a pleuré la vieille
La flamme est dans ces yeux
La voilà qui s'éloigne
Vacillante et courbée
Imprégnée du silence
Que ses pas ont laissé
Puis elle pousse un cri
Un tout petit cri gris
Étouffé par le bois
Et le froid de la nuit
Qui l'accompagne un peu
A tout petits pas tristes
Et disparaît dans l'ombre
De l'âtre ensanglantée
Derrière elle la canne
Et le châle élimé
Ont revêtu le bois
D'un océan ridé
Seuls un crépitement
Et le chant de la vielle
Pleurent la mélodie
Que son cœur a versé
Hélène
11
Ce qui maintenant s’épanouit
De Tunisie ou du Mexique
Du Mercantour à l’Atlantique
De la Bretagne ou bien d’Afrique
Des rêves d’Asie aux Amériques
On vient tous d’une même Terre
D’un mêm’ pays d’un’ même Mère
Et on a tous un’ seule envie
Un seul désir dans notre vie
Nous rencontrer nous découvrir
Nous retrouver nous enrichir
Nous dévoiler dans nos errances
Accepter de croire en la chance
Nous étonner de nos sourires
Nous offrir des éclats de rire
Nous abandonner à la danse
A la folie et à la transe
Nous serrer très fort dans les bras
Comme ils font si souvent là-bas
Et toujours croire à la magie
De ces rencontres ces amis
Qu’on aime tant redécouvrir
Ou très tendrement accueillir
Vive la vraie diversité
Vive l’amour vive la paix
Le respect et la tolérance
Des couleurs de la différence
Vive tout ce qui ici vit
Ce qui maintenant s’épanouit
Et nous emplit d’un souffle frais
D’un’ flamme vive qui émet
De grands nuages de bonheur
Au rythme des batt’ments de cœur
De tous ces Jean de toutes ces Jeanne
De ces enfants et de ces femmes
Ces hommes forts ces petits vieux
Qui nous ont rendu si heureux
Par leur présence et leur amour
Qu’en nous nous garderons toujours
Hélène
12
Tu es la vie petit enfant
Petite fleur petit bourgeon
Petit brin d’herbe petit mouton
Tout petit bruit tout petit son
Tout est si doux tout est si bon
Quand le petit devient si grand
Quand le ruisseau devient torrent
Rivière fleuve et océan
Continent terre et firmament
Dans ton tout petit cœur qui bat
J’entends le cœur de tout’ la vie
De la vie qui à petits pas
En toi grandit et s’épanouit
Petites mains tout petit nez
Petit’s oreilles et petits pieds
Tout est si doux tout est si bon
Quand le très grand devient petit
Quand l’univers tient dans le rond
De ta pupille qui sourit
Et dans la tendre mélodie
De tes pleurs de tes gazouillis
Tu es si petit et si grand
Si semblable et si différent
Si plein de tout si émouvant
Tu es la vie petit Killian
Hélène
13
A Erwan, où que tu sois, pourvu que tu y aies trouvé la paix
Si seul dans ses rêves perdus
A vingt-huit ans il n’avait plus
Aucun espoir aucune vue
Sur l’avenir aucun désir
Il ne voyait plus que le pire
A vingt-huit ans il s’est pendu
Si seul dans ses rêves perdus
Quel grand mal-être quel grand malheur
Que de tristesse et que d’horreur
Comment peut-on perdre l’espoir
Comment peut-on ne plus y croire
Ne plus aimer ne plus vouloir
A vingt-huit ans un triste soir
J’ai pleuré pleuré sans comprendre
Qu’on puisse un jour vouloir se pendre
Je te connaissais pourtant peu
Mais j’t’ai vu enfant et joyeux
Tu m’as mêm’ donné un baiser
Quand à dix ans on découvrait
La joie de pouvoir embrasser
Tout en jouant des lèvres d’homme
Et de les mordr’ comme une pomme
C’était pas d’l’amour ça c’est sûr
Mais dans ce jeu tu m’as transmis
Un peu d’ton souffle un peu d’ta vie
Et c’est un souvenir qui dure
Pourquoi si jeune pourquoi comm’ ça
Je n’comprends pas je ne sais pas
Pourquoi moi j’ai eu cette chance
De mettre un’ fin à mes errances
Sans me passer la corde au cou
C’est insensé c’est vraiment fou
Pourquoi pas lui pourquoi pas lui
C’est trop injuste c’est ça la vie ??!!
Quelle impuissance quel désespoir
De rester là sans rien pouvoir
Quelle souffranc’ pour ses parents
Pour ses deux sœurs qui maintenant
Vont devoir accepter le vide
Le manqu’ le silence et l’angoisse
D’admettre qu’il n’ait trouvé sa place
Que dans la mort par le suicide
Hélène
14
Triste enfer ou doux paradis
Moi je suis moi
Et toi t’es qui
T’es sûr’ment toi
Mais t’es qui toi
C’est imprécis
Ca veut dir’ quoi
Moi je suis moi
Ca tu l’as vu
Mais toi non plus
Tu ne sais pas
C’que ça veut dire
D’êtr’ juste soi
Pis j’vais te dire
Que moi non plus
En fait je crois
Qu’j’l’ai jamais su
Et à vrai dire
Plus j’y repense
Plus j’suis perdue
Je vais finir
Par perdr’ patience
Par perdr’ de vue
Que l’plus important dans tout ça
C’est qu’on ait pu se reconnaître
L’un et l’autre comme deux êtres
Si semblables et si différents
Si palpables et si touchants
Et qu’on n’saura jamais vraiment
Qui on est et c’qui nous attend
Mais au moins on sait que s’aimer
C’est un’ second’ d’éternité
Une oasis dans le désert
Une source fraîch’ qui désaltère
Alors peu import’ qui je suis
Et peu importe toi t’es qui
Pourvu que nos cœurs battent en chœur
Et nous fassent oublier les heures
Où l’on se demande incertains
Ce que nous réserve demain
Ce que nous réserve la vie
Triste enfer ou doux paradis
Hélène
15
Comme par un jars
Un oeuf tout rond
Tomba du fond
Du fond de quoi
Et bien de l’oie
Qui tout émue
Pleura et plut
Sans plus tarder
Au jars René
Le gars baba
Tout fou gaga
De cet amour
Du premier jour
Si fort si beau
Si tendre et chaud
Vint demander
Un peu gêné
A la maman
De cet enfant
Si lui René
Le troubadour
De cette cour
Aux pieds palmés
Ne pouvait pas
Être papa
De cet œuf rond
Comme un ballon
La maman oie
En resta coi
Le regarda
Le soupesa
Puis elle hurla
Et puis ria
Mais non et rit
Oui et lui dit
Mais gros bêta
Que tu es là
Etre papa
Ne s’invent’ pas
Mais par bonheur
Pour nos deux cœurs
Comm’ par hasard
C’est toi le jars
Qui l’autre nuit
Tout près du puits
M’a fait cet oeuf
Tout beau tout neuf !
Hélène
16
Et dans sa robe à fleurs
Assis sur un trottoir
Tout seul il broie du noir
Et boit de l’eau de vie
Qui n’en a que le nom
Ell’ chasse ses soucis
Qui le saoulent non de non
C’est pas bientôt fini ?!
C’est pas assez profond ?!
Il l’aime sa bouteille
C’est son île son soleil
Son ami son oreille
Qui le charm’ l’émerveille
Que ferait-il sans elle ?!
C’est ell’ qui l’a trouvé
Sur le pont cet été
Alors qu’il hésitait
Sauter ou me piquer ?
Elle a su l’amadouer
Et le faire douter
L’alcool est bien meilleur
Il tuera tout’s tes peurs
Tes angoisses tes pleurs
Tous tes maux tes douleurs
Mais ell’ s’est bien gardée
La sirène la fée
De dir’ la vérité
Et de lui avouer
Que l’alcool tue tout court
Qu’il détruit tout amour
De soi et du prochain
Qui le prend pour un chien
Chienn’ de vie viens mon chien
Mon ami mon copain
Moi je bois toi tu trinques
Pilier d’ comptoir de zinc
On s’ regarde on s’aime bien
Mais quand mêm’ l’air de rien
J’ ressemble plus à grand chose
Où est passée la rose
Que tu m’avais donnée
Sur le pont cet été
Pour m’ dir’ que tu m’ quittais
Mais qu’ tu m’avais aimé
Qu’ tu voulais mon bonheur
Qu’ tu voulais pas qu’ je pleure
Que j’avais tout’ la vie
Pour fonder une famille
Que j’y arriverai
Qu’ c’était ma destinée
Où est-elle la rose
Où est-elle ma Rose
Ma Rose et ses yeux bleus
Son sourire joyeux
Ses histoir’s sa peau douce
…
Quand ell’ suçait son pouce
Parfois en s’endormant
Je trouvais ça charmant
…
Maint’nant je l’ai perdue
Maint’nant j’ me suis perdu
Ma Rose s’en est allée
Sur le pont cet été
En laissant derrière elle
Le parfum doux amer
D’un bouquet éternel
De pétal’s éphémères
Et dans sa robe à fleurs
S’est accroché mon cœur
Qui préférait partir
Plutôt que de vieillir
Dans un corps desséché
Et pourtant imbibé
Qui préférait les fleurs
Plutôt que la douleur
Qui préférait la vie
Plutôt que l’eau de vie
Qui préférait l’amour
Qui brûle chaque jour
Qui préférait ma Rose
Comme on préfère un’ dose
Sans bien savoir pourquoi
Pour qu’il ne fass’ plus froid
Pour que chaque matin
Soit un rayon de miel
Qui sente bon le pain
Grillé et le soleil
Mais qu’est c’ que je fais là
Assis sur mon trottoir
Tout seul je broie du noir
Je suis tombé bien bas
Vite un coup d’eau de vie
Viens mon chien chienn’ de vie
A quoi bon désirer
Ma Rose s’en est allée
Et dans sa robe à fleurs
S’est accroché mon cœur
Mon cœur qui a choisi
De vivre avec la vie
En me laissant mes pleurs
Et puis mon eau de vie
A chaqu’ gorgée je meurs
Un peu plus et je ris
D’être si seul dehors
D’être si seul dedans
D’être ivre de douleur
D’être ivre tout le temps
Je ris de ma misère
Comme on rit au cim’tière
D’un rire incontrôlé
D’un rir’ désespéré
Et je me noie dedans.
Hélène
17
Le jour où la grand’ faux
J’ai besoin de donner
De me donner et recevoir
J’ai besoin d’être aimée
D’aimer et de toujours y croire
J’ai besoin de nature
De vent d’écume et de forêts
J’ai besoin d’ouverture
D’immenses océans de sommets
J’ai besoin de goûter
A la diversité
Des cuisines des langues
Des danses des musiques
Qui valsent, qui tournent, qui tanguent
Sensuelles, puissantes, mystiques
J’ai besoin de goûter
A la diversité
Des pensées des sourires
Des projets des désirs
Qui grandissent et mûrissent
Au gré de maints courants
Et qui changent souvent
Et qui nous étourdissent
J’ai besoin de plonger
Dans un grand tourbillon
De couleurs mélangées
Formant un grand bouillon
De cultur’s ancestrales
Utérus primordial
Qui palpite et qui bat
Au rythme de nos pas
J’ai just’ besoin de vivre
De vivre à en être ivre
De vivre à en mourir
A en mourir de rire
Le jour où la grand’ faux
Fauchera mon épi
Je rirai tant qu’il faut
D’être si plein’ de vie
Et je lui offrirai
Mon épi défraîchi
Comme l’arbre à la terre
Offre son doux tapis
Pour qu’elle se régénère
Et fasse des petits
Quand au printemps nouveau
Fleurissent tous les nids
Et que tous les ruisseaux
Murmurent leur envie
De rejoindre la mer
En parcourant la terre
Et en y déposant
Mille parfums riants
J’ai just’ besoin de vivre
Hélène
18
Peut-être que c’est ce que je…
Y a ceux qui posent des bombes
Ceux qui posent des problèmes
Ceux qui posent des lapins
Ceux qui posent des questions
Et puis ceux qui posent nus
Puis y a ceux qui postulent
Ceux qui postent des lettres
Des lettres en majuscules
Qu’ils lanc’nt par la fenêtre
Par la fenêtre ouverte
Le soir au clair de lune
D’une lune fraîche et nette
Qui enlèv’ tout scrupule
A ces deux jeunes êtres
Qui s’aiment et qui hululent
A en perdre la tête
Y a ceux qui s’entretuent
Et ceux qui s’entretiennent
Puis ceux qui s’entrevoient
Ceux qui s’entredéchirent
Et puis ceux qui se centrent
Qui se centrent et qui sentent
Que mieux vaut se centrer
Que s’entredéchirer
Et ceux qui sentent ça
Ont tout à fait compris
Que le sens de la vie
Est au centre de tout
Et que s’aimer sans bruit
S’aimer par dessus tout
C’est sûr’ment plus sensé
Que de s’entretuer
Y a ceux qui pleurent et ceux qui rient
Y a ceux qui mort et ceux qui vie
Y a ceux qui dorment et ceux qui veillent
Y a ceux qui morne ceux qui soleil
Y a ceux qui chantent et ceux qui crient
Ceux qui raison ceux qui folie
Y en a tellement des gens qui
Et moi dans tout ça qu’est-c’ que je
Je pens’ que je rêve d’amis
D’amour de joie et de ciel bleu
Je pense avoir trouvé ce qui
Me rend heureuse, ce qui m’émeut
Et j’espère pouvoir le transmettre
A mes enfants à tous ces êtres
Qui ont perdu l’espoir d’un jour
Pouvoir danser avec l’amour
Peut-êtr’ que mon plus grand bonheur
Sera de voir s’ouvrir ces fleurs
Ces fleurs sans qui je ne suis rien
Je ne peux vivre sans le lien
Qui m’unit à l’humanité
Et qui me permet de vibrer
Peut-être que c’est ce que je…
Hélène
19
Prière à mon étoile
Des étoil’s dans le ciel
Et des étoil’s par terre
Des étoil’s dans les yeux
Des étoil’s dans le coeur
Je vogue dans le ciel
Bercée par le moteur
Et hissant la grand voile
Je rejoins mon étoile
Celle de la confiance
Celle qui porte chance
Je l’invoque, je l’appelle
Et j’espèr’ vraiment qu’elle
Exaucera mon vœu
De séjour bienheureux
J’espèr’ qu’elle m’entendra
Et guidera mes pas
Durant ce beau voyage
Dans les rues, sur la plage
Parmi tous les parfums
A l’aub’ chaque matin
Dans le poisson, le thé
Le riz et les djembés
Fass’ que tout se passe bien
Et que sur mon chemin
Tout soit simple et fluide
Comme un courant limpide
Et fass’ qu’à mon retour
Je puiss’ chanter l’amour
De cette terr’ magique
Envoûtante : l’Afrique
Hélène
20
Grazie mille merci merci
Bourdonnement essaim de voix
Et blablabli et blablabla
Quatorze tons quatorze échos
Tonalités d’un pays chaud
Ma che cosa, che vuoi, che di’
Che bel paese l’ Italie
J’avais oublié à quel point
J’aim’ cette langue qui me rejoint
Dans mon envie de m’exprimer
Avec les mains et de chanter
Ma che, ma no, vabbe’, si si
Che ragazzi simpatici
Quindicianni, sedicianni
Les filles en « a » les gars en « o »
Amadeo et Serena
Valeria Giulia Matteo
La Francesca la Marina
Ca roule, ça tangue, ça m’ensoleille
C’est plein de vie quelle merveille
Qu’est-c’ que j’ les aim’ ces group’s d’ados
Tant que je ne les vois pas trop
Car je dois dir’ qu’à forte dose
C’est le basta c’est l’overdose
Mais quinze heur’s occasionnel’ment
C’est vraiment l’ pied c’est vivifiant
Et v’là-t-y pas que vendredi
La bouche en cœur les yeux qui rient
Ils m’ont tous offert un bouquet
De tulip’s feu et de genêts
Grazie mille merci merci
Pour ce cadeau pour votre vie
Pour vos grands yeux d’adolescents
Parfois touchants parfois lassants
Pour vos attitudes blasées
Ou vos joues rouges enflammées
Pour ce bouillonnement intense
Que vous ne comprenez pas bien
Mais qui vous sortant de l’enfance
Vous conduit sur votre chemin
Merci pour la fragilité
Qui se lit en chacun de vous
Parfois par la timidité
Parfois par ce trop plein qui bout
Merci de m’avoir rappelé
Mon amour pour votre pays
Merci de m’avoir rappelé
Une période de ma vie
Qui n’a pas toujours été rose
Mais qui m’a permis une chose
Me tromper pour mieux réussir
Me blesser pour mieux rebondir
Et maintenant je peux l’avouer
Je suis heureuse et je le sais
Merci la vie grazie mille !
Hélène
21
Je te garde en mon cœur
Des larmes, des cris de peur
Des rir’s plein de bonheur
Des sanglots de détresse
Des élans d’allégresse
Violent’ séparation
Vive flamm’ d’émotions
Des chaînes, le goût du fer
Un paradis sur Terre
Des corps endoloris
Un pays qui sourit
La nausée le dégoût
Tous les enfants qui jouent
La porte sans retour
Le soleil chaque jour
Le mépris, le dédain
Le partage sans fin
La perte de ton nom
Ton amour, ton pardon
Afrique, ton cœur blessé
A fait fleurir des fleurs
Qui mon cœur ont touché
Il saigne et moi je pleure
Je pleure pour vos sourires
Vos gestes si gentils
Vos danses et vos rires
Votre vie plein’ de vie
Je pleur’ pour les familles
Privées de liberté
D’amour et d’infini
Qui ont dû supporter
La haine de ces fous
Qui n’ont pas su comprendre
Que vous aviez en vous
Tout dont on peut s’éprendre
J’ai reçu un cadeau
Au-delà de tous mots
Un cadeau très précieux
Qui me touche et m’émeut
Merci pour ce présent
Merci d’être vivants
Ton cœur beau Sénégal
Est un grand feu de joie
Un feu puissant, vital
Qui pétille et flamboie
Puisse ta terr’ toujours
Ainsi chanter l’amour
Et pardonner à ceux
Qui se sont crus des dieux
Et qui étaient bien moins
Que des êtres humains
Merci mon beau pays
Je te garde en mon cœur
Je rêve et je souris
Emplie de ta chaleur
Hélène
22
A l’aube pâle
Un visag’ blême
A l’aube pâle
Pleure un je t’aime
Qui fait si mal
Pleure un je t’aime
Aux yeux cristal
Pleure un je t’aime
Qui fut fatal
Ce visag’ blême
A l’aube pâle
Semble un poème
Des fleurs du mal
Un triste cri
Désespéré
Qui dans la nuit
S’est échappé
A l’aube pâle
Tout semble mort
Quand l’ombre baille
Mais dort encore
Quand le silence
De cette nuit
Chante la danse
De l’insomnie
Tout semble mort
Mais ne l’est pas
Comme ce corps
Dont le cœur bat
Au rythme fou
Du désespoir
Il est debout
Et ne peut voir
Le jour nouveau
Plein de lumière
Les chants d’oiseaux
Qui désaltèrent
Il ne voit rien
De tout cela
Il ne voit rien
Il a si froid
Et son cœur bat
Fou de douleur
Et son cœur bat
Et son cœur pleure
Pleure un je t’aime
Qui fait si mal
Pleure un je t’aime
Aux yeux cristal
Pleure un je t’aime
Qui fut fatal
Hélène
23
Un bref instant d’ivresse
Au creux de son désir
Une envie s’est lovée
Et c’est dans un soupir
Qu’elle a pu s’exprimer
C’était un doux soupir
A peine chuchoté
Empli de son désir
D’être à son tour aimé
Quelle délicatesse
Quelle magie des mots
Un bref instant d’ivresse
Un je t’aim’ qui fait chaud
C’est une pierr’ précieuse
Un trésor de sirène
Un’ perle lumineuse
Un ballet de baleines
C’est le prince charmant
Des contes de l’enfance
Le chevalier vaillant
L’homme dans sa puissance
Sa puissance d’amour
D’amour et de tendresse
Qu’il offr’ dans un toujours
Empli de ses promesses
Hélène
24
SO-LI-DA-RI-TE
La solidarité
Soleil d’humanité
Le sol de notre Terre
Ses racines ses mers
C’est la fraternité
L’amour et l’amitié
L’horizon pur et bleu
La colomb’ dans les cieux
C’est pouvoir se baisser
Pour aider un enfant
Un’ femme délaissée
Un vieillard un parent
C’est tendre une main douce
A ceux qui n’y croient plus
Se rappeler que tous
Nous venons de la rue
Nous somm’s nés des étoiles
Et nous avons tissé
Un’ gigantesque toile
Durant tout’s ces années
Une toile fragile
Que nous devons choyer
Comme un joyau qui brille
Comme le feu sacré
La solidarité
Cœur de l’humanité
Brûle en chacun de nous
C’est un feu chaud et doux
Que nous devons chérir
Que nous devons offrir
Sans réserves sans doutes
Car il ne peut mourir
C’est un’ petite goutte
Qui ne peut pas tarir
Et petit à petit
Petite goutte à goutte
Emplissons notre route
D’un océan de Vie
Hélène
25
Je ne fais que m’enivrer
Y a des attractions
Que je n’ contrôl’ vraiment pas
Certain’s réactions
Qui sont plus fortes que moi
C’est vraiment étrange
Ces moments d’incertitude
Ces instants d’échanges
Troublants plus qu’à l’habitude
Y a certains regards
Certains mots certains sourires
Qui font comme un dard
Comme un éclair un soupir
Ca m’électrifie
Et je ne sais pas pourquoi
Je sens que ma vie
Se nourrit de ces émois
Quand c’est vraiment bon
J’en voudrais toujours un peu
Plus que de raison
Et dans un élan peureux
J’espère déjà
Croiser cet oeil ce regard
Qui dans mon coeur bat
Pour combler tout ce retard
Comment puis-je faire
Je ne peux pas résister
Mais à quoi ça sert
Je ne fais que m’enivrer
C’est un vin subtil
Fruité et si délicat
Un parfum des îles
Vanill’ mangue et chocolat
Mais c’est tell’ment bon
Que ne vois pas pourquoi
La triste raison
Viendrait m’enlever tout ça
Alors oui oui oui
Je veux vivre ces émois
Et tant pis tant pis
Si c’est déroutant parfois !
Hélène
26
Voilà l’été
Y a toujours ceux qui en font trop
Et ceux qu’en font jamais assez
Parfois certains se débrouill’nt bien
Bravo bravo c’est très très bien !
Bravo Messieurs pour vos essais
Votre courag’ votre toupet
Vos tentativ’s et votre humour
Votre génie votre bravoure !
Je me fais chier dans les bouchons
Je tir’ la gueul’ comm’ tous ces cons
Quand un charmant jeune homme bronzé
Me dit : « Quel beau sourire caché ! »
C’est bien trouvé je dois l’avouer
Me voilà métamorphosée
Je pars d’un grand éclat de rire
Et lui découvre mon sourire
Qui apparemment lui plait bien
Puis je continue mon chemin
Heureus’ comblée et détendue
C’était bien là l’effet voulu !
Je me prélasse sur la plage
Entre baignade et bavardage
Et je joue avec les galets
Chauffés au soleil de l’été
Je les dépose sur ma peau
C’est rigolo ça fait tout chaud
Et puis sans bien penser à rien
J’en pose un entre mes deux seins
Comm’ par hasard à ce moment
Un homme passe et vaillamment
Me lance sur un ton sérieux :
« Je prends sa place si tu veux ! »
Y a toujours ceux qui en font trop
Et ceux qu’en font jamais assez
Parfois certains se débrouill’nt bien
Bravo bravo c’est très très bien
Bravo Messieurs pour vos essais
Votre courag’ votre toupet
Vos tentativ’s et votre humour
Votre génie votre bravoure !
Deux jours plus tard pour patienter
Ma voiture se fait ausculter
Je rentre dans un magasin
Qui d’habitud’ ne me dit rien
Y a que des machin’s blanch’s et froides
C’est glauqu’ ça me rendrait malade
Putain encore quarante minutes
Qu’est-c’ que j’ vais glander dans ce truc ?!
Mais j’aperçois au fond là-bas
Un grand écran home cinéma
Qui passe en boucle des images
D’animaux et de paysages
Je me plant’ là comme un piquet
En moins de deux un typ’ me fait :
« C’est les animaux ou l’écran
Qui vous attir’nt et plais’nt autant ? »
C’était pas mal il faut le dire
Mais la situation s’empire
Il m’énumèr’ c’ qu’il a chez lui
Le grand écran la chaîne hi-fi…
Il pensait peut’êtr’ m’émouvoir
Mais il a perdu tout espoir
Car dans ma tête je pens’ déjà :
« Oulala quel relou çui là !!! »
Y a toujours ceux qui en font trop
Et ceux qu’en font jamais assez
Parfois certains se débrouill’nt bien
Bravo bravo c’est très très bien !
Bravo Messieurs pour vos essais
Votre courag’ votre toupet
Vos tentativ’s et votre humour
Votre génie votre bravoure !
Les pires sont ceux qui nous disent
En regardant notre chemise :
« T’as les deux plus beaux yeux du monde ! »
Non mais oh dis ! J’ai l’air d’un’ blonde ?!
C’est agréabl’ de voir qu’on plait
Mais c’est sympa quand c’est discret
Pour reluquer nos courbes tendres
Les mecs pourraient quand même attendre
Qu’on ne leur parl’ pas dans les yeux
J’ aim’ mieux un regard pétillant
Qu’un sourir’ baveux dégoûtant
Car pour un tout premier contact
Quelle lourdeur quel manqu’ de tact !
Le summum selon Sabrina
C’est quand un beauf qu’on n’ connaît pas
Qu’on a croisé deux ou trois fois
Répond à un « comment ça va ? »
« Ca ne va vraiment vraiment pas
Je n’ai pas dormi de la nuit
J’étais rongé par les soucis
Car je pensais très fort à toi. »
Au s’cours au s’cours vite aidez-moi !!!
Y a toujours ceux qui en font trop
Et ceux qu’en font jamais assez
Parfois certains se débrouill’nt bien
Bravo bravo c’est très très bien
Bravo Messieurs pour vos essais
Votre courag’ votre toupet
Vos tentativ’s et votre humour
Votre génie votre bravoure !
Hélène
27
Ma Virginie, ma Nirgivie
Mon beau petit clown qui sourit
Ma si chère et si grande amie
Mon amoureuse ma chérie
Celle qui a su m’écouter
Au cœur de ces tristes années
Qui m’a fait rire et fait chanter
Maintenant tu me fais pleurer
Pas de tristesse, non, d’amitié
Je suis en train de t’écouter
Sur notre cassette tu sais
Je ris et je pleur’ de bonheur
D’entendre nos deux voix en chœur
D’entendre ton rire en cascade
Et nos messages de malades
Ma fauss’ not’ sur l’Homm’ de la Manche
On s’en est payé de belles tranches !
Ta spécial’ dédicac’ sur Brel
Cette chanson est tell’ment belle
C’est ta déclaration d’amour
Et je t’en fais une à mon tour
Et maintenant te voilà ronde
Comme un ballon, une rotonde
Tu es encor’ plus généreuse
Plus belle, plus femme plus heureuse
Et bientôt dans tes bras douillets
Dormira votre amour en paix
Et Nicolas l’heureux papa
Se blottira tout contre toi
Et collera ses deux oreilles
Contre les cœurs de ses merveilles
Pour écouter la vie qui bat
Et s’assurer qu’elle est bien là
Ma Virginie, ma Nirgivie
Mon beau petit clown qui sourit
Ma si chère et si grande amie
Mon amoureuse ma chérie
Hélène
28
Le souffle de la paix
Se rouler dans la boue
Sauter dans les flaqu’s d’eau
Observer l’eau qui bout
Trouver ça rigolo
Courir après les chats
Cueillir des pommes vertes
Les jeter sur les toits
Et par la porte ouverte
Les entendre crier
S’en réjouir se sauver
Dévaler les prés blonds
En chantant des chansons
Patauger dans les mares
A la pêche aux grenouilles
Ell’s se cachent se marrent
Et je cherche et je fouille
Monter dans un vieux chêne
En faire une maison
Parler comme une reine
Rire de son bouffon
Manger des mures mûres
Et la langue noircie
Escalader les murs
Prendre des raccourcis
« Pour dir’ qu’on est perdus
Et qu’un grand loup méchant
Nous a tous entendus
Et s’aiguise les dents »
Vit’ vite s’échapper
En hurlant comm’ des fous
Et se pelotonner
Dans un abri tout doux
Le sanctuaire des gros-mots
Se confier des secrets
Critiquer à mi-mots
Jurer d’être muets
Puis vient l’heur’ des histoires
Qui font peur dans le noir
Et comme la nuit tombe
Nous filons comme des trombes
Pour fuir tous les fantômes
Les vampires les gnomes
Qui vont se réveiller
Et venir nous hanter
Un tout petit effort
J’aperçois notre port
Fermons la porte à clef
Et allons nous chauffer
Près du bon feu de bois
Où fume un chocolat
Si chaud et savoureux
Si épais si crémeux
Qu’on se plonge dedans
Sans hésiter un temps
Avant de se plonger
Dans un bain parfumé
Et d’y faire des bulles
D’y faire de l’apnée
D’enfiler un gros pull
En laine tricoté
Par une main gentille
Une main de mamie
Et d’aller se blottir
Au creux de bras douillets
Doucement s’assoupir
En rêvant de beignets
De manège enchanté
De poule en chocolat
De sapin décoré
Et de barba papa
Et puis plus rien du tout
Juste un souffle très doux
Un souffle régulier
Le souffle de la paix
Hélène
29
Ecoutez son silence
C’est dans ce ventre en fleur
Que mon cœur s’épanouit
Que de minute en heure
Se modèle ma vie
C’est un petit bateau
Qui berce tendrement
Mes petits pieds nouveaux
Mes envies mes élans
C’est un bateau dans l’eau
Une eau si tiède et bleue
Que des poissons heureux
M’observent en riant
J’ai les yeux grand ouvert
La nuit ne m’effraie pas
Elle est puissante et fière
Et me couve tout bas
Mais ce que je préfère
C’est ce ballon crémeux
Qui sent si bon la mer
Et les embruns mousseux
J’y plongerais encore
S’il n’avait disparu
Mais j’ai quitté son bord
Et je ne suis plus nu
De ce beau ventre en fleur
Où mon cœur s’épanouit
Ne reste que son cœur
A elle qui sourit
Comme pour s’excuser
De son souffle affaibli
Elle m’enrobe un temps
De son œil doux luisant
Son regard se rivière
Se fleuve et puis se mer
Au coin de ses paupières
L’obscurité se creuse
C’est comme une prière
Une ultime berceuse
M’invitant au voyage
A l’amour la folie
A voguer sur les âges
A inventer ma vie
La mienne est là naissante
Si pleine frémissante
La sienne s’assoupit
Mais m’insuffle son cri
Aussi fort et brûlant
Que le sang de la terre
Elle me veut vivant
Elle est femme elle est mère
Ecoutez son silence
Comme il est apaisant
C’est le chant de l’enfance
La caresse du vent.
Hélène
30
Une fleur, un fruit mûr
La caresse du vent
Caresse d’un enfant
Un’ petite main douce
Une feuille qui pousse
Le désir de l’attente
Un soupir de détente
Et navigue le père
Sur la mère la mer
Quelques vagues berçantes
Vaguement enivrantes
Et dans le creux des reins
Et dans le creux le sien
Dépose un doux murmure
Une fleur un fruit mûr
Dépose un doux trésor
Tendre joue ros’ qui dort
L’incroyable magie
D’un enfant de la vie
Une feuille qui pousse
La caresse du vent
Un’ petite main douce
Caresse d’un enfant
Hélène
31
Être tout simplement
M’arrêter un instant
Juste prendre le temps
Le temps de respirer
Me poser m’allonger
Le temps de ne rien faire
D’être juste sincère
Le temps de m’émouvoir
De m’offrir un espoir
Et les paumes en creux
Tournées vers les cieux
Accueillir ce qui vient
Sans en attendre rien
Écouter mon émoi
Qu’il soit brûlant ou froid
Le laisser circuler
Des racines aux pieds
Lui livrer un espace
Permettre qu’il m’enlace
L’enlacer à mon tour
Jusqu’au lever du jour
Qui appelle la vie
Dans mes mains un ami
Un ami dont le cœur
Me transmet sa chaleur
Une chaleur intime
Qui emplit mon abîme
Qui emplit tout mon corps
L’encourage à éclore
L’encourage à renaître
A me plonger dans l’être
A délaisser le faire
A m’unir à la Terre
A ne faire plus qu’un
A ne faire plus rien
Être tout simplement
Être ici maintenant
Hélène
32
Un goût de soleil et de miel
Il l’effleure et à fleur de peau
Elle ondule au son du piano
Elle ondule en suivant ses mains
Qui tiss’nt un voile sur ses seins
Ses tendres petits monts frémissent
Et puis doucement ses mains glissent
Le long de ses hanch’s arrondies
Rondes d’amour rondes de vie
Ils invoquent dans le silence
La douce étreinte de leur danse
Sa bouche dans son cou brûlant
Savoure ce feu, mord dedans,
Souffle dessus pour l’attiser
Le rendre fou le désirer
Il plonge dans sa chevelure
Vient se noyer dans sa cambrure
Qu’elle cambre encore lui offrant
Les courbes d’un désir naissant
Langoureux langoureusement
Leurs corps se mêlent lentement
Amoureux amoureusement
Leurs lèvres se cherch’nt espérant
Se fondre dans un doux murmure
Chuchoté sans en être sûrs
Un murmure un gémissement
Qui les emporte subtil’ment
Vers des rivages inconnus
Sauvages fertiles et nus
Où la puissance de la terre
Unit ses forces son mystère
Pour donner corps à cette danse
Et en glorifier la semence
Ils se sont donnés, abandon
Sans retenue et sans raison
Leurs cœurs palpitent éblouis
De s’être aimés s’être dit oui
Et leurs peaux gardent le parfum
D’une plénitude sans fin
D’une saveur intemporelle
Un goût de soleil et de miel
Hélène
11,12,13 novembre
33
De tout mon cœur
Partir du cœur
Et inonder
De ma chaleur
Ce corps gelé
Ce corps bleu qui
Comme un flocon
Si vite fuit
Si vite fond
Et ses mains blanches
Bougent un peu
Comme une branche
Comme un adieu
Partir du cœur
Et insuffler
A cette peur
Un souffle entier
Un souffle frais
Si pur si vrai
Si vrai si pur
Un chaud murmure
Une onde pleine
Onde sincère
Chassant la peine
Et la misère
Partir du cœur
Et caresser
Comme une fleur
Ce corps blessé
Ce corps nu qui
Comme le jour
S’ouvre à la vie
S’ouvre à l’amour
Ses doux pétales
Vibrent un peu
Danse vitale
Comme le feu
Partir du cœur
Et redonner
A cette fleur
Le goût d’aimer
Le goût de vivre
Et d’en être ivre
Le plaisir d’être
La joie de naître
L’intens’ bonheur
D’entendre un cœur
Un cœur qui bat
Qui bat tout bas
Partir du cœur
Et embrasser
De tout mon corps
Cet être aimé
Partir du cœur
Et réchauffer
Comme un trésor
Ce corps aimé
Partir du cœur
Et enlacer
Cœur contre cœur
Ce nouveau né
Partir du cœur
Et juste aimer
De tout mon cœur
Hélène