Prière de Saint François d'Assise revisitée, prière du matin

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Prière de Saint François d'Assise 'revisitée'
 
   Prière du matin
 
Seigneur, dans le silence de ce jour naissant, 
 Je viens te demander la paix, la sagesse, la force, 
 Je veux regarder aujourd'hui le monde 
 Avec des yeux tout remplis d'amour, 
 Etre patient, compréhensif, doux et sage, 
 Voir au-delà des apparences, 
 Tes enfants comme tu les vois Toi-même, 
 Et ainsi ne voir que le bien en chacun. 
 Ferme mes oreilles à toute calomnie, 
 Garde ma langue de toute malveillance, 
 Que seules les pensées qui bénissent 
 Demeurent en mon esprit, 
 Que je sois si bienveillant et si joyeux 
 Que tous ceux qui m'approchent sentent Ta présence. 
 Revêts-moi de ta beauté, Seigneur, 
 Et qu'au long de ce jour, je te révèle.

    Nombre de Chrétiens connaissent cette superbe prière du matin qui nous a été transmise par Francesco d'Assisi au treizième siècle. 
 
   Pourtant, malgré l'émotion et l'admiration qu'elle a toujours suscité en moi, elle ne correspond plus exactement à ce qui est ma « vérité » d'aujourd'hui. 
 
   Alors, j'ai choisi de la transformer afin qu'elle soit un reflet plus précis de ce que je désire exprimer intérieurement. Cela peut paraître présomptueux, voire iconoclaste pour certains. Pourtant cette initiative n'a qu'un seul but : énoncer avec le plus d'exactitude possible ce qui est « juste » à une période donnée. 
Si le Bouddha ou le Christ revenaient au vingt-et-unième siècle, il est fort probable que leurs messages ne seraient pas transmis dans la même forme qu'il y a deux ou trois millénaires. Même si le fond demeurerait à jamais immuable. 
Cette citation de Swâmi Vivekânanda (Jnâna-Yoga) est pour moi une évidence : 
 
   
« L'homme ne passe jamais d'une erreur à une vérité, mais d'une vérité à une autre vérité ; il va de la vérité moins haute à la vérité plus haute, mais jamais de l'erreur à la vérité. » 
 
   Je me suis donc permis d'adapter cette prière pour qu'elle manifeste une plus grande adéquation avec ma « vérité » du moment. Je donne, à celles ou ceux que cela peut intéresser, quelques explications sur l'évolution du texte. 
 
   Le début de la prière : «
Seigneur... Je viens te demander... » ne reflète pas ma conviction que la Divinité, le Seigneur, l'Ame, l'Innommable... quel que soit le nom donné, EST en chacun de nous. La formulation donnée par la prière sous-entend que le « Seigneur » est extérieur à nous, qu'il est quelque part « là-haut », dans un Eden inaccessible. 
 
   Dans les phrases qui suivent, nous retrouvons cette constante «
demande », qui est bien sûr le fondement des prières. Chacun sait que les méthodes de développement personnel insistent sur la puissance de l'affirmation. D'ailleurs, il en est de même dans les rituels chrétiens, même si le mot utilisé a perdu, pour la majorité de ceux qui l'entendent, sa puissance originelle. Le vocable « AMEN » de l'hébreu "אמן", signifie " Qu'il en soit ainsi", "Cela est". Il est souvent employé dans les Initiations rosicruciennes et devrait marquer par sa puissance la certitude où l’on est que les paroles qui le précèdent sont manifestées. Il me semble donc primordial de poser des affirmations : à savoir, par exemple, « Je suis la Paix, la Sagesse… ». 
 
   Certes, ne nous leurrons pas. Ce n’est pas parce que nous affirmerons une fois, dix fois « Je suis la Paix » que cela deviendra la vérité par un coup de baguette magique. Tout simplement parce que notre affirmation sera mentale et non une expression de ce qui vit réellement en nous. Nous avons à déconstruire les informations fallacieuses qui nous ont été assénées depuis deux millénaires : « Nous sommes faibles, nous sommes des pécheurs, nous sommes impuissants… ». Cela voudrait donc dire que Dieu qui « a créé l’homme et la femme à son image » (Genèse I-27) est une divinité faible, coupable de péchés ? Jésus n’a-t-il pas dit : « En vérité, en vérité, je vous le dis, celui qui croit en moi fera aussi les œuvres que je fais, et il en fera de plus grandes… » ? A-t-il prononcé ces paroles en l’air, pour meubler le silence ? Et certains dogmes continuent néanmoins à enfoncer le clou en martelant dans nos esprits des injonctions destructrices ! 
 
   Y a-t-il plus beau et plus juste que cette citation de Swami Vivekânanda (Jnâna-Yoga : l’homme réel et l’homme apparent) : 
 
   
« Si la millionième partie des hommes et des femmes qui vivent dans ce monde s’arrêtaient seulement quelques minutes pour répéter : « Vous êtes tous Dieu, vous tous, hommes et animaux et êtres vivants, vous êtes tous des manifestations de la Divinité vivante unique ! », le monde entier serait changé en une demi-heure. » 
 
   C’est à chacun d’entre nous de choisir la voie qu’il préfère. 
 
   Lorsque Saint François écrit : «
Revêts-moi de ta beauté, Seigneur… », il sous-entend que cette beauté nous est extérieure, qu’un être divin peut nous en revêtir… ou pas. Certains diront que nous avons perdu cette « beauté » par la faute du « péché originel ». 
 
   Mais, en fait, il me semble judicieux de se poser cette question : cette beauté, cette pureté originelles, les avons-nous perdues réellement, auquel cas il faut bien sûr que quelqu’un nous les redonne, ou bien avons-nous oublié qu’elles sont en nous depuis toujours ? La réponse est évidemment individuelle. Mais il est plus qu’intéressant de voir qu’elle est évidente pour les nombreux êtres qui, à travers les âges, de Pythagore à Eckhart Tolle, en passant par Krishnamurti, Paramahansa Yogananda, Ramana Maharshi ou encore Ma Ananda Mayi, ont réalisé la (re)connaissance de leur SOI divin. Pour celles ou ceux qui sont intéressés par le sujet, vous pouvez visiter le site « Pureconscience », sur lequel sont regroupés quelques uns de ces « éveillés » contemporains. 
 
   Voici la Prière telle que nous l’avons adaptée à cette date. Mais toutes les choses manifestées dans le monde duel étant en perpétuel mouvement, le texte n’a qu’une existence relative et temporaire. (A noter que le mot « Maître » est pris dans le sens de « Maître intérieur », « SOI », et n’a rien à voir avec un « gourou extérieur » comme c’est fréquemment le cas…). Je vous précise que vos commentaires sont les bienvenus. Les éventuelles insultes peuvent rester chez ceux qui les abritent…
 

  « Maître, dans le silence de ce jour naissant, 
 Je manifeste ta Paix, ta Sagesse, ta Force, 
 Je regarde aujourd'hui le monde 
 Avec des yeux emplis de ton Amour, 
 De ta Patience, de ta Compréhension et de ta Joie. 
 Je regarde au-delà des apparences, 
 Tes enfants comme tu les vois Toi-même, 
 Dans la pureté du bien qui réside en chacun d’eux. 
 Mes oreilles se ferment à toute calomnie, 
 Ma langue se garde de toute malveillance, 
 Seules les pensées qui bénissent 
 Demeurent en mon esprit. 
 Bienveillance et Joie manifestent ta Présence 
 Auprès de tous ceux qui m'approchent. 
 Dans l’expression de chacun de mes actes, 
 Je révèle ta Beauté, Seigneur. »