Bienvenue sur le site d'un manipulateur de mots, passionné d'écriture, de cinéma, de musique, d'ésotérisme...     
Réflexions sur le monde de demain que nous bâtissons aujourd'hui...
  Vous trouverez dans cette rubrique des informations succinctes concernant divers domaines qui préparent notre avenir, celui de nos descendants, et... le nôtre si nous considérons que la réincarnation est réelle. Il ne s'agit bien sûr pas de développer des théories scientifiques ni même d'analyser des données qui échappent à nos cerveaux d'humains lambda ! Il s'agit simplement, à travers des anecdotes, livres ou articles, de réfléchir sur ce que la science nous prépare, et de ne pas assister, totalement passifs ou impuissants, à la fabrication d'une Terre à la convenance de quelques élites chez lesquelles les mots altruisme et compassion n'existent pas.
Le TROPHÉE de la pollution est attribué à...
(première partie)
  Article publié sur AGORAVOX  
  Écouter l'article sur Spotify (deuxième épisode du podcast : Bâtissons un futur enchanté)

 
En cette période (fin février, début mars) qui voit cohabiter la triste commémoration de l'accident nucléaire de Fukushima avec la remise des Césars français et Oscars hollywoodiens, ne serait-il pas judicieux de décerner un trophée à ce phénomène souvent spectaculaire, fréquemment mortifère, toujours angoissant : la POLLUTION. 

 À ma connaissance, une telle récompense n'a jamais été attribuée dans ce domaine pourtant de plus en plus fréquenté. C'est pour cette raison, ainsi que pour élargir au maximum le champ d'investigation, qu'il me semble opportun d'établir une date originelle de participation aux environs de 1850. Soit le commencement de ce développement industriel et économique qui ne cesse d'enfler avec les conséquences plus ou moins positives que nous connaissons. 

 Lorsque le mot pollution est prononcé, la première association de mots qui jaillit est : responsabilité humaine. Pourtant, la première manifestation exceptionnelle qui semble mériter une place sur le podium ne paraît guère pouvoir être imputée aux actions des Terriens. Il s'agit de l'éruption du volcan indonésien Krakatoa en 1883. Bien sûr, les esprits pointilleux pourront objecter que cette explosion ne rentre pas complètement dans la catégorie des pollutions, même si les milliers de tonnes de cendres volcaniques répandues dans l'atmosphère, jusqu'à plusieurs dizaines de kilomètres d'altitude, provoquèrent un abaissement général des températures et la précipitation de pluies acides. 

 Hormis le cas marginal que nous venons de citer, la quasi totalité des importantes pollutions qui suivront se révèlera d'origine humaine, et leurs effets se focaliseront sur la santé des populations. . 

   Les premières qui surgissent à la pensée, d'autant plus angoissantes qu'elles sont invisibles,  sont liées à l'ATOME. Il y a eu Tchernobyl (avril 1986), Three mile Island (mars 1979), et bien sûr, le tout récent Fukushima (mars 2011). Mais n'oublions pas les deux bombes lancées en 1945 sur Hiroshima et Nagasaki. L'éloignement dans l'espace ou dans le temps n'enlève rien à l'intensité de ces tragédies. 

  Viennent ensuite les pollutions maritimes à base de PÉTROLE. Si leur nocivité se répand moins rapidement et moins subrepticement que celle des substances radioactives, leur impact sur l'humanité concernée n'en demeure pas moins profondément traumatisant. Le naufrage de l'Erika (novembre 1999), celui de l'Amoco Cadiz (mars 1978), l'explosion de la plate-forme pétrolière Deepwater Horizon (avril 2010), sans oublier le Torrey Canyon (mars 1967), l'Exxon Valdez (mars 1989), le Prestige (décembre 2002)... sont imprégnés dans la mémoire collective de manière indélébile.

 Tous sont de solides prétendants motivés pour accéder aux marches du podium. Mais ils présentent deux handicaps rédhibitoires : ils sont accidentels et, de ce fait, leur impact est temporaire. Ils se voient donc aisément supplantées par les pollutions permanentes, qui plus est autorisées, encouragées, voire imposées.  
 
   Au premier rang, le TABAC. Ou, plus exactement, la cigarette, soigneusement façonnée de manière à devenir, grâce aux multiples produits chimiques qui accompagnent la plante originelle, une drogue légale aux doubles bénéfices : celui des fabricants, et celui des firmes pharmaceutiques qui ont pour mission rémunératrice de soigner les dégâts physiques occasionnés. Mais, là encore, la nocivité est quasiment circonscrite aux seuls consommateurs.

  Il n’en est pas de même pour la monumentale portion immergée d'un autre iceberg, particulièrement sournois. Elle est constituée par tous les POLLUANTS chimiques, biologiques, que Monsanto, Syngenta, et autres Bayer, déploient dans les cols de tous les continents contre des montagnes d'espèces sonnantes et trébuchantes. Il s’agit des Roundup, agent orange, mais aussi des OGM de toutes sortes, dont les conséquences à long terme sont loin d'être claires et bénéfiques. Toutes ces substances toxiques, souvent cancérogènes, mènent une danse macabre au détriment de la santé des populations. Ce sont là de sérieux prétendants au trophée, du fait de leur nocivité cachée et de leur expansion universelle.

  Après l'eau et la terre, examinons un autre élément dans lequel la pollution est majeure, tout en étant plus ou moins visible : l'air. Le débat sur le dérèglement climatique fait rage, mais, ce qui est incontestable, ce que chaque citadin peut vérifier quotidiennement, est la détérioration inexorable de l'atmosphère qui entoure ses cités chéries. Il suffit de quitter sa voiture cinq minutes, à la hauteur de Feyzin ou de Saint-Fons, pour se délecter pleinement des émanations qui procurent à l'air ambiant un parfum inoubliable. 
 
 Nous aurions pu mentionner également le CHARBON, que l'on croyait définitivement rangé au rayon des antiquités énergétiques, mais qui semble rentrer en grâce, si l'on peut dire. Depuis 2002, son utilisation est en croissance constante, surtout en Chine et en Inde.
 
  Dans un registre tout à fait différent, et de façon paradoxale, il est possible d’inclure une pollution causée par les MÉDICAMENTS. Bien sûr, ils sont parfois indispensables et irremplaçables. Mais, d’une part, une quantité énorme d’entre eux est utilisée de façon totalement excessive. Il n’est pas rare de découvrir des prescriptions de 90 comprimés par jour. Lorsqu’on sait que la prise simultanée de trois remèdes est déjà susceptible d’engendrer des effets secondaires importants ou des incompatibilités notoires, que penser de l’administration de quinze médications, voire plus ? Il suffit d’ouvrir un Vidal pour prendre conscience des innombrables précautions d’utilisation et d’association inhérentes à chaque médicament. D’autre part, paraissent périodiquement des études diffusées dans des ouvrages ou dans des revues médicales, prouvant qu’une grande partie des molécules les plus utilisées n’ont qu’une efficacité minime, voire nulle, tout en présentant des risques importants.

   À ce stade de l’observation, il est difficile d'établir une hiérarchie entre ces différentes prestations. Faut-il privilégier l'espace contaminé ? Dans ce cas, l'atome se tient à une place de choix. Faut-il donner l'avantage au spectaculaire ? C'est alors le pétrole qui mène la danse. À moins que la priorité ne soit octroyée à la discrétion dans l'empoisonnement. En l'occurrence, ce serait alors le produit chimique miracle, fourni avec bienveillance à tous les cultivateurs du globe, qui tiendrait le haut du pavé... 
 
   Malgré l'envergure de chacun des prétendants, ou peut-être à cause d'elle, l'indécision subsiste. Dans la totalité des pollutions répertoriées, apparaît un dénominateur commun embarrassant, susceptible d'interdire l'accès à la plus haute distinction : l'aspect restreint des phénomènes, que ce soit dans le temps ou dans l'espace. Qu'elles soient de terre, d'eau, ou même d'air, ces contaminations trouveront un jour leur terme ou leur limite. Par prise de conscience ou par nécessité. 

   C'est alors que s'est présenté un concurrent inattendu, un participant de la dernière heure. Et lorsqu'ont été exposées ses propriétés essentielles et ses prétentions majeures, le mental a dû se rendre à l'évidence, paraphrasant la célèbre réplique du Commissaire Bourrel : Le vainqueur, mais c'est bien sûr... 
 
     
La PUBLICITÉ ! 
 
  Avant tout emballement intempestif, il convient cependant d'examiner avec le maximum d'objectivité le bien-fondé de cette intuition fulgurante. Les qualités requises pour l'attribution du trophée ultime sont-elles au rendez-vous ? 
 
 Considérons d'abord l'étendue de la pollution. Sur ce point, rien à redire. Exception faite peut-être du cœur amazonien ou d'un coin isolé de Papouasie, la publicité est présente partout, ou le sera à très court terme, grâce au vecteur merveilleux qu'est Internet. Point n'est besoin d'être un observateur aux facultés aiguisées, pour s'apercevoir que, non seulement elle squatte chaque page Web, mais que, depuis peu, elle s'individualise. Quel Internaute n'a pas observé que son arrivée sur un site provoque immédiatement l'affichage de publicités sur les produits auxquels il s'est intéressé quelques heures ou jours plus tôt ? Dans quelques décennies, il n'existera plus un seul recoin de la planète qui échappera à la puissance de cet outil tentaculaire. 

  Sur le plan de l’universalité, cette pollution est tout bonnement imbattable.

  Qu'en est-il en revanche de sa nocivité ? A priori, elle est ridiculement faible en comparaison d'un Fukushima ou d'un Tchernobyl. Mais si nous explorons un peu plus en profondeur les conséquences de son pouvoir, les données changent radicalement. Quelle est la fonction première de la Publicité ? Informer le consommateur potentiel ? Certainement pas ! Le conseiller avec sagesse et mesure ? Encore moins ! Sa mission est uniquement de provoquer l'ENVIE. Et, dans ce domaine, la réussite est absolue, incontestable. Dès leur plus jeune âge, les enfants réclament à cor et à cri le dernier modèle d'Adidas  ou de console. En l'absence d'aspirations spirituelles, qui, grâce aux bons soins de nos grandes chaînes télévisuelles, semblent en décroissance permanente chez l'être humain, l'aspiration aux biens matériels, qu'ils soient bienfaisants ou totalement inutiles, est devenue reine. Consciemment ou non, le terrien est réduit progressivement à l'état primaire de robot consommateur. Or qui dit consommation en croissance exponentielle (car les milliards de Chinois ou Indiens ne tarderont guère à vouloir goûter aux délices du confort occidental), dit forcément usure accélérée des matières premières disponibles. Déforestations massives, expansion anarchique des cultures pour biocarburants, empoisonnements dus à l'extraction forcenée des terres rares, indispensables à la fabrication des Ipod, écrans plats, ou voitures électriques, esclavage des enfants dans l’exploitation des mines, montagnes de déchets plastiques dans les terres ou les mers... Ce ne sont là que quelques exemples parmi les innombrables conséquences maléfiques de la consommation hypertrophiée, et donc de sa procréatrice : la Publicité. 
 
  Dans l'espace, tout comme dans la durée, il apparaît évident que son pouvoir de nocivité est aussi discret que puissant. Mais il est un domaine, déjà évoqué sommairement dans les lignes ci-dessus, qui lui permet d'emporter haut la main le Trophée tant convoité. 
 
 Les diverses pollutions mentionnées en début d'article contaminent les éléments naturels qui permettent une vie saine sur terre. Elles affectent la santé des individus, mais leurs nuisances se limitent à ce domaine physique.

 Par contre, la Publicité ne se contente pas d’engendrer des nuisances sur le plan matériel. Elle possède l'immense avantage, si l’on peut dire, de polluer également l'ESPRIT de l'être humain. Il est heurté, du matin au soir, de toutes parts (rue, journaux, radio, télévision, internet, vêtements, courrier...), par un matraquage intensif, et ce serait un miracle qu'il puisse conserver une lucidité libertaire. Même le téméraire opposant, qui souhaiterait échapper aux voix charmeuses des sirènes publicitaires, conserver coûte que coûte son matériel ancien, succombera inéluctablement à la nouveauté, car l'obsolescence programmée de ses appareils lui interdira rapidement toute possibilité de réparation ou obtention de pièces détachées. 
 
 Alors, oui, sans contestation admissible, par son action mortifère universelle, aussi bien sur le plan physique que sur le plan psychique, la PUBLICITÉ remporte l'Oscar suprême de la Pollution. Et, le pire, c'est qu'il est quasiment impossible de discerner l'adversaire capable de menacer sa suprématie dans les décennies à venir ! Trinquons donc à cette victoire grandiose en débouchant un magnum de Champagne. Pas n'importe lequel, cela va de soi ! Du P****, la marque chaleureusement vantée par le dernier site Web visité... 
 
 Bernard SELLIER