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Réflexions sur le monde de demain que nous bâtissons aujourd'hui...
  Vous trouverez dans cette rubrique des informations succinctes concernant divers domaines qui préparent notre avenir, celui de nos descendants, et... le nôtre si nous considérons que la réincarnation est réelle. Il ne s'agit bien sûr pas de développer des théories scientifiques ni même d'analyser des données qui échappent à nos cerveaux d'humains lambda ! Il s'agit simplement, à travers des anecdotes, livres ou articles, de réfléchir sur ce que la « science » nous prépare et de ne pas assister, totalement passifs, à la fabrication, par quelques puissances chez lesquelles le mot « désintéressement » n'existe pas, d'une terre à leur convenance financière. 
Le TROPHÉE de la pollution est attribué à...
(seconde partie)
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Voici donc la seconde partie de cet entretien commencé la semaine dernière, qui a pour sujet l’attribution du trophée au plus grand pollueur de la planète. En effet, en ce début de 2025, contrairement à ce que nous prédisions il y a quelques années, une nouvelle intervenante bouleverse le classement de façon radicale. Elle relègue au second rang le vainqueur d’alors, la Publicité, et s’installe sans difficulté sur le Trône, alors qu’elle est encore une nouvelle-née. C’est dire l’ogre monstrueux qu’elle deviendra demain. 
  Nous n’allons pas abuser d’un suspense outrancier, et vous l’avez peut-être deviné, il s’agit de l’Intelligence Artificielle.
  
  Tout d’abord, mérite-t-elle vraiment sa qualification d’intelligente ? La page Wikipedia consacrée à ce terme souligne la difficulté de fournir une définition qui engendre un consensus. Si l’on se réfère à celle qui est donnée par le neurologue Édouard Claparede, « l'intelligence est la capacité de résoudre par la pensée des problèmes nouveaux ». En ce début du 21ème siècle, la notion de pensée ne semble pas pouvoir être appliquée à l’IA. Heureusement.
 
  Étant donné que le but de cet entretien n’est pas d’analyser les capacités cognitives de l’IA, nous nous contenterons de noter qu’il existe deux grandes catégories d’IA, comme le rapporte le site d’IBM
  ● L’intelligence artificielle étroite, également appelée IA faible, qui effectue des tâches spécifiques comme la reconnaissance d’images ou de voix. Les assistants virtuels comme Siri d’Apple, Alexa d’Amazon, et même ChatGPT d’OpenAI sont des exemples de systèmes d’IA étroite. 
  ● L’intelligence artificielle générale (AGI), ou IA forte, peut accomplir les mêmes tâches intellectuelles qu’un être humain : elle peut comprendre, apprendre, s’adapter et travailler à partir de connaissances dans différents domaines. L’AGI, cependant, n’est encore qu’un concept théorique. 
  L’IA repose, comme l’explique IBM, sur trois éléments fondamentaux : les données, les algorithmes et la puissance de calcul.  
  ● D’abord, les données : les systèmes d’IA apprennent et prennent des décisions fondées sur des données, et ils ont besoin de grandes quantités de données pour s’entraîner efficacement. 
  ● Ensuite, les algorithmes, qui sont les ensembles de règles que les systèmes d’IA appliquent pour traiter les données et prendre des décisions.  
  ● Enfin, la puissance de calcul : les algorithmes d’IA exigent souvent d’importantes ressources informatiques pour traiter de si grandes quantités de données et exécuter des algorithmes complexes, en particulier dans le cas de l’apprentissage profond.
  
 → Quittons cet aparté analytique pour noter que le premier point qui permet à l’IA de remporter le trophée tient à sa voracité énergétique. Et un appétit d’ogre dans ce domaine implique obligatoirement une pollution majeure, tant qu’une source d’énergie inépuisable et propre ne sera pas découverte. Selon l'Agence internationale de l'énergie (AIE), les centres de données associés uniquement à l'IA et aux cryptomonnaies ont consommé près de 460 TWh d'électricité en 2022, soit 2 % de la production mondiale. En effet, ces IA nécessitent des capacités de calcul colossales pour s'entraîner sur des milliards de données, ce qui implique des serveurs aussi puissants qu’énergivores. Et n’oublions pas qu’il s’agit d’un nourrisson. Imaginez dans trois décennies… 

 → Un deuxième point concerne les menaces générées par l’IA. Le site Futura sciences a listé les 20 dangers les plus préoccupants. Nous n’en citerons que quelques uns :  
  ● Escroqueries fondées sur des services frauduleux utilisant l’IA 
  ● Corruption de données 
  ● Drones d’attaque autonomes 
  ● Détournement des systèmes de reconnaissance faciale, des appareils de conduite autonome… 
  ● Manipulation des marchés financiers 
  ● Contrefaçons artistiques 
  ● Chantages divers en bloquant des services de première nécessité (santé, finance, distribution d’eau…) 
  Certains objecteront qu’il ne s’agit pas là de pollutions au sens strict du terme. Pourtant, toutes les nuisances notées ci-dessus contribuent à une dégradation du fragile équilibre entre l’humanité et son environnement, aussi bien naturel que créé, avec l’apparition d’effets négatifs sur ces deux pôles. Il s’agit donc bien d’une forme de pollution.
 
 → Une troisième conséquence de l’avènement de l’IA, qui me semble primordiale, concerne le remplacement progressif de l’humain, composé de corps physiques, mentaux, émotionnels, par un être hybride, réduit à un corps matériel aménagé, pucé, garni d’implants neuronaux et d’extensions biomécaniques, privé à tout jamais de ses propriétés et connexions sensibles et spirituelles. Il est grand temps de prendre conscience que les fictions de Robocop ou de Terminator sont la réalité que certains démiurges malades nous préparent pour demain. Avec pour incidence première, une disparité forcément énorme entre les receveurs de ces technologies. L’immense majorité des terriens seront devenus des esclaves utiles et dociles, réduits à l’état de zombies, sans possibilité de révolte, tandis que les quelques centaines de milliardaires profiteront d’une existence allongée au possible, tant ils ont la hantise de disparaître et de perdre leur puissance. Tous les délires leur seront permis, obtenir un bébé à la carte, vivre dans un espace éloigné de la terre poubelle (comme le montre fort bien le film Elysium), et commander à distance les actions des esclaves-robots à leur service.  
  Laurent Alexandre, chantre du transhumanisme, et fondateur de Doctissimo, le dit clairement : « Le seuil de 300 ans n'a aucun sens. En réalité, l'espèce humaine va devenir immortelle. Dans 100 ans ou 500 ou 1000 ans. Peu importe. La vraie question est celle du prix. Le pacte faustien avec la technologie est lourd de conséquences. » 
  Le prix ! Voilà la question primordiale. Quelle personne sensée peut imaginer que les révolutions de l’IA s’appliqueront aussi bien aux enfants d’Elon Musk qu’au petit Nigérian qui meurt de faim ?
  
  → Le quatrième point est celui de la sélectivité. Lorsque l’IA aura atteint son cours de croisière, nous ne serons plus dans les micro pollutions de nos voitures diésel, ou de nos climatiseurs, dont le pouvoir de nuisance apparaîtra dérisoire, mais dans un partitionnement eugéniste de l’humanité. D’un côté les soi-disant élites, de l’autre les milliards d’inutiles, comme l’a dit Laurent Alexandre dans l’une de ses conférences. Il est d’ailleurs fort probable qu’il s’agira en fait d’humains robotisés utiles. Une pollution de la nature humaine à l’échelle planétaire ! Une fiction ridicule, penseront certains. Écoutez Yuval Noah Harari, bras droit de Klaus Schwab : « les individus s’habitueront à se voir comme un assemblage de mécanismes biochimiques constamment surveillé et guidé par un réseau d’algorithmes électroniques. Des habitudes du monde libéral comme les élections démocratiques deviendront obsolètes, puisque Google sera en mesure de mieux représenter mes opinions politiques que moi-même ».     Est-ce vraiment ce monde-là que nous voulons habiter demain ?
 
  → Le cinquième point est largement perceptible dès aujourd’hui. On pourrait lui donner le nom, largement utilisé dans un autre contexte, de grand remplacement. Cette manifestation s’est particulièrement développée, me semble-t-il, depuis la pseudo pandémie de Covid. Certes, nous étions déjà habitués à voir les caissières d’hyper marchés disparaître progressivement pour laisser la place à des caisses automatiques. Mais aujourd’hui, il suffit de visiter Facebook pour voir éclore une myriade de propositions plus inquiétantes et perverses les unes que les autres. Vous êtes scénariste ? Notre logiciel crée à votre place un scénario en un temps record. Vous êtes romancier, l’IA vous délivre de toute fatigue en composant à votre place le chef-d’œuvre de la décennie. Vous êtes photographe, ne vous préoccupez plus de réglages complexes, nos logiciels feront tout bien mieux que vous. C’est consternant, en plus d’être une souillure visuelle et mentale permanente. Une profanation de l’intelligence créatrice. Et, répétons-le, ce n’est que le début du commencement ! 

  → Nous en arrivons au sixième point, qui est sans doute, actuellement, le danger le plus immédiat et l’un des plus inquiétants. Une pollution généralisée des facultés de discernement de l'humain, de ses potentialités d’autonomie. Un article du journal le Monde décrit ce phénomène : « Les IA associées à la réalité virtuelle, même si elles ne seront pas dotées de consciences artificielles, pourront nous dire à tout moment ce qui est bon pour notre santé, ce qui maximisera notre jouissance, et nous indiquer ce que nous devons faire. Nous ferons tellement confiance à ces algorithmes que nous leur déléguerons la décision. Le vrai pouvoir sera concentré dans les mains d’une élite maîtresse des IA. Simultanément, la destruction de beaucoup de métiers créera une énorme classe de personnes inutiles économiquement, et intellectuellement dépassées ».
  
  Jour après jour, l’être humain est dépossédé de son pouvoir de décision, de son imagination, de son inventivité. Bref, de tout ce qui fait de lui un être flexible, en apprentissage constant. Mais le plus alarmant ne réside sans doute pas dans cette annihilation de ses capacités intellectuelles, déjà dramatique. Ce qui est gravissime, c’est que les adeptes du transhumanisme et de l’IA universelle sont des matérialistes purs et durs, qui cherchent par tous les moyens à éradiquer la composante spirituelle fondamentale dans l’être humain. Pourquoi cette rage destructrice ? L’une des raisons les plus évidentes tient au fait que l’élévation spirituelle est un obstacle absolu à l’établissement du monde voulu par les chantres de l’IA. Les multinationales du type Google, Amazon, Facebook, tout comme les gouvernements, ont besoin de pions dociles, de suiveurs sans personnalité, de consommateurs addicts, de spectateurs béats devant les vidéos stupides de TikTok. Or l’élévation spirituelle engendre forcément un détachement de ces futilités agressives et captatrices, une propension à l’indépendance et à la souveraineté. Les personnes qui ont connu un éveil spirituel cessent d’être des consommateurs accros aux publicités, aux divertissements débilitants, et aux contraintes autocratiques.  
  Il suffit d’observer durant quelques jours toutes les informations qui nous sont présentées, pour prendre conscience que le matérialisme étouffe de façon progressive les tentatives d’élever la conscience, surtout dans le domaine de l’éducation. Il y a trois ou quatre ans, un enseignant avait instauré dans sa classe des moments de relaxation, de détente du type sophrologie, dans le but de développer chez les enfants un apaisement, un respect de l’autre. Dérive sectaire, se sont exclamés quelques fous rigoristes. En revanche, ces mêmes censeurs considèrent sans doute comme très utile de polluer les jeunes ados en pleine construction physique et psychique avec des cours sur la fellation ou la sodomie. Sans commentaire. 
  Si ce qui nous est préparé par ces démiurges malades n’était pas aussi préoccupant, certains aspects de leurs délires seraient presque risibles. Laurent Alexandre, avec son outrance habituelle, déclare l’imminence « d’une victoire sublime » de la science sur la mort : « grâce aux progrès foudroyants de l’industrie du vivant, l’homme qui vivra 1.000 ans est déjà né ! ». Dans un article paru sur le site : Les moutons enragés, nous trouvons ce passage : « Peter Thiel, fondateur de Paypal, n’est sans doute pas tout à fait convaincu qu’un remède contre la mort sera trouvé avant la fin de sa vie. Aussi a-t-il signé un contrat avec Alcor Cryonics, numéro un mondial de la cryogénisation, pour être congelé après son décès… L’opération coûte tout de même 200 000 dollars – 80 000 dollars en cas de préservation uniquement du cerveau. Rien bien sûr ne garantit la survie et l’intégrité de l’organisme après la décongélation… Mais les adeptes convaincus font valoir qu’ils n’ont rien à perdre. Certains militent désormais pour le droit à se faire cryogéniser avant la mort – ce qui augmenterait selon eux les chances d’une réanimation ». 
  L’immortalité d’un corps temporaire, à coups de milliards et de recettes miracles ! Pour toutes les personnes qui ont développé leur conscience spirituelle, cette immortalité est une évidence. Mais elle ne concerne nullement le corps physique, par nature véhicule temporaire. Elle s’applique à ce qu’on pourrait appeler la matrice de l’être humain, porteuse des informations créatrices, et non soumise à la destruction. Ce qui, avouons-le, est tout de même nettement plus réjouissant. Quel esprit sain pourrait avoir envie de conserver sa 2CV durant toute sa vie ? Quel esprit sain pourrait avoir le désir de contempler son même visage durant mille ans, même si la science était parvenue à éviter son vieillissement ?  
  Comme nous venons de le voir, l’IA présente un pouvoir de pollution à tous les niveaux de la vie sur terre, aussi bien sur le plan physique, avec une consommation énergétique faramineuse, que sur le plan humain, avec l’éradication programmée de toutes ses potentialités innées.  
  Ses défenseurs mettent en avant ses bienfaits novateurs. Par exemple dans le domaine médical. Certes, des robots perfectionnés parviendront peut-être, demain, à remplacer avantageusement des chirurgiens faillibles. Mais, ainsi que nous l’avons évoqué dans le premier entretien, ses apports positifs sont en grande partie un leurre, d’une part en raison du coût exorbitant des nouvelles technologies, forcément réservées à une élite richissime, d’autre part en axant ses avancées sur des modifications de l’être humain, délibérément orientées vers les besoins de la caste toute puissante. Est-il possible de croire une seconde que les multimilliardaires, détenteurs des pouvoirs futurs immenses de l’IA, se soucieront de la santé des milliards d’individus qui ne leur serviront à rien, et ne seront même pas d’utiles consommateurs des appareils qu’ils auront conçus.  
  Un dernier point peut être soulevé de façon légitime : la personne qui met en garde contre les dangers gravissimes de l’IA, n’est-elle pas dans la position des détracteurs qui, au dix-neuvième siècle, condamnaient les avancées industrielles et technologiques ? Sur le plan formel, on peut effectivement établir un parallèle. Mais sur le plan fondamental, la différence est énorme. L’industrialisation et ses annexes constituaient un bouleversement profond dans tous les aspects de la vie quotidienne, aussi bien familiale que professionnelle. En ce qui concerne l’IA, les conséquences vont bien au-delà de ces changements matériels, pour la simple raison qu’ils ne seront qu’une conséquence annexe. Le but final de l’IA est la métamorphose de l’être humain, sa réduction à un complexe biomécanique, dépourvu de toute volonté propre, de toute émotion et surtout de toute spiritualité. Georges Bernanos, sensé et visionnaire, l’avait fort bien dit dans son ouvrage La France contre les robots (je cite) : On ne comprend absolument rien à la civilisation moderne si l’on n’admet pas d’abord qu’elle est une conspiration contre toute forme de vie intérieure. » 
  Une fois que l’on a examiné ce que nous promet l’IA, la première réaction logique des personnes qui partagent ces constats pourrait être : ça fait peur ! Or, la peur est extrêmement nuisible. Soutenue par une information unique et orientée, c’est elle qui a permis que nous subissions toutes sortes d’interdictions et de directives aberrantes durant la période du COVID. 
  En revanche, une double question est utile : est-il possible de contrer cette progression vers le transhumanisme, et le pouvoir absolu de l’IA, qui semblent inéluctables, et si oui, de quelle manière opérer ? 
  La première proposition qui vient à l'esprit est celle que tous les mystiques prônent : changer sa vision intérieure. Certes, une action sur les contraintes extérieures peut parfois être possible, grâce à des mouvements populaires, mais le premier travail à effectuer, si l’on souhaite voir se développer une prise de conscience globale, doit s’opérer sur notre conscience intérieure. Développer en nous une indépendance d’esprit, un discernement subtil, une connexion spirituelle, est primordial. Nous ne parlons pas ici d’une religion quelle qu’elle soit, fondée sur des dogmes, mais d’une spiritualité intérieure expérimentale, propre à chacun de nous. Ses effets sont doubles. D’une part, cette reliance à notre être profond engendre un détachement vis à vis des contingences matérielles qui nous sont imposées. D’autre part, pour celles et ceux qui croient en la réincarnation, cette évolution spirituelle peut nous préserver, à terme, d’incarnations dans des conditions physiques qui risquent d'être difficiles, si les adeptes du transhumanisme parviennent à conformer notre monde à leurs visions plus qu’inquiétantes. 
 
  Bernard SELLIER