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«Le degré de spiritualité n'a rien à voir avec ce en quoi vous croyez,  mais tout à voir avec votre état de conscience.»   Eckhart TOLLE 

                                                                                                     
Nicolas BERDIAEV


Page Wikipedia

«Je ne suis qu'un chercheur de vérité et de vie en Dieu... Non un maître.»

   
 Le texte ci-dessous est extrait du site : Eccap.

 «Nicolas Berdiaev, a été l’un des philosophes majeurs du milieu intellectuel français des années 1930-1950. Depuis quelques années un regain d’intérêt pour la pensée de Berdiaev se manifeste. A nouveau des traductions paraissent, une série de colloques récents lui ont été consacrés. Son œuvre est aujourd’hui tombée dans le domaine public et divers éditeurs préparent la publication de plusieurs de ses ouvrages épuisés depuis longtemps.  
 
 Qu’est-ce qui explique ce regain d’intérêt actuel alors que durant les trente glorieuses ses lecteurs se sont faits rares ? 
 
 Berdiaev a conscience dès les années trente, de la fin de la modernité et de l’émergence d’une autre civilisation. « La période moderne s’achève, commence une autre qui n’a pas encore de nom », écrit-il dès son arrivée en Europe. Il avait le sentiment profond d’être « au seuil d’une nouvelle époque ». Il ne voyait aucun avenir à notre société marchande, il craignait l’envahissement par la machine, l’accélération du temps, un désastre écologique. Il a élaboré une critique radicale de l’Etat bureaucratique et voyait l’avenir de notre civilisation dans un nécessaire retour aux solidarités, à la communauté locale et à une économie de proximité entre la ville et la campagne, au partage des richesses pour lutter contre la pauvreté. Il entrevoyait une alliance des créateurs par-dessus les pouvoirs des Etats. Nous rentrions pour lui, dans des temps messianiques. Notre civilisation devrait réaliser enfin, les promesses du christianisme primitif. 
 
 Sa vision de l’histoire est basée sur une « nouvelle spiritualité » personnaliste fortement mystique. Il propose les voies d’une « renaissance intérieure », liée à une expérience de l’Esprit. L’irruption de l’Esprit habite le philosophe, l’artiste, le réformateur social. L’Humain ne peut se concevoir sans sa participation à l’énergie créatrice divine et à l’inverse le Divin ne peut se concevoir sans sa soumission à la liberté de l’Homme entre les mains duquel Dieu remet l’Histoire. Inclassable politiquement, il acceptait volontiers l’étiquette de « chrétien anarchiste ». 
 
 Ces quelques lignes nous font rapidement pressentir que les thèmes de réflexions de Berdiaev rejoignent ceux qui sont portés par de nombreux mouvements alternatifs aujourd’hui comme Démocratie & spiritualité, le Pacte Civique et le réseau international du Club des convivialistes. Une réelle recherche sociétale alternative voit le jour et c’est dans ce contexte que la pensée de Berdiaev est à nouveau d’actualité. Ces courants pourraient trouver dans la pensée de Berdiaev une anthropologie qui viendrait compléter les essais qui voient le jour, et notamment la possibilité d’introduire une dimension spirituelle et mystique (osons l’expression !) que ces mouvements semblent redouter tout en l’évoquant sans cesse à demi-mot. 
 
 Pour comprendre Berdiaev il faut accepter de revenir, sur son « histoire de vie ».  
 
 UNE VIE TOUJOURS EN RUPTURE AVEC LA PENSÉE DOMINANTE : 
 
 Berdiaev est né à Kiev en 1874 dans une famille de l’aristocratie militaire russe. Sa mère est d’origine française (une Choiseul), il maîtrise dès son enfance, trois langues : le russe, le français et l’allemand. Sa famille le destine à la carrière militaire et lui fait faire ses études à l’Ecole des cadets (prytanée militaire). Il ne supporte pas cette ambiance et abandonne la perspective d’une carrière militaire pour s’inscrire à l’université de Kiev en philosophie. Il fréquente les milieux intellectuels juifs et s’inscrit dans la mouvance marxiste en adhérant au Parti social-démocrate auquel a appartenu Lénine. Il rompt avec son milieu familial et refuse de vivre des ressources liées à son statut d’aristocrate. Orateur révolutionnaire, il prononce de nombreux discours. Arrêté et condamné, il est exilé dans le nord de la Russie sans avoir fini ses études de philosophie.  
 
 Au retour de ce premier exil, il s’établit à Saint-Pétersbourg. Berdiaev reste un philosophe social, « révolutionnaire », mais pense que l’économisme de Marx élimine la dimension esthétique, culturelle et spirituelle qui est à la source de toute créativité. Il fréquente les milieux artistiques et les cercles s’intéressant aux philosophies religieuses marquées par la recherche d’un vitalisme primordial et les religions d’Extrême Orient.  
 
 Il rompt avec ces groupes peu soucieux des questions sociales et fermés sur eux-mêmes et quitte Saint-Pétersbourg pour se fixer à Moscou où il se marie avec Lydie Rapp, artiste et révolutionnaire, sortant elle aussi d’exil. Il fréquente de jeunes intellectuels orthodoxes dont Serge Boulgakov, également ancien marxiste et se convertit à l’Orthodoxie. Il crée alors une première Académie de philosophie religieuse.»

 À suivre sur le site...