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«Le degré de spiritualité n'a rien à voir avec ce en quoi vous croyez,  mais tout à voir avec votre état de conscience.»   Eckhart TOLLE 

                                                                                                     
SHANKARA


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«Brahman est réel, l’univers est une apparence illusoire (mithya), l’individu (jîva) n’est pas different du Brahman.»

   
 Le texte ci-dessous est extrait du site : Chinmayafrance.

 SOURCE : "Shankara the missionnary", par Swami Chinmayananda - Editions CCMT (Central Chinmaya Mission Trust - Mumbai) 
 
 «L'histoire de la vie de Shankara est en partie basée sur la légende même si certains éléments historiques sont disponibles. 
 
 C'est au Kerala, état situé à l'extrême sud de l'Inde, que naquit Shankara, dans un petit village appelé Kâladi, au 8è siècle de notre ère. 
Les parents de Shankara, Shivaguru et Aryamba, étaient brahmanes et menaient une vie de stricte orthodoxie. Pour obtenir la grâce d'une descendance, ils accomplirent de sévères austérités et entreprirent un pèlerinage. Shiva Lui-même, satisfait de leur dévotion, leur apparut mais leur imposa un choix : avoir un fils brillant, destiné à mourir jeune ou mettre au monde de nombreux enfants, peu intelligents mais assurés d'une longue vie. Ils optèrent pour la première alternative. 
Ce choix présida aux destinées de Shankara, l'enfant prodige, qui, dès sa plus tendre enfance, fit preuve d'une remarquable intelligence : avant l'âge de cinq ans, il possédait déjà le sanskrit et avait lu les récits de la mythologie. Très jeune, il quitta ses parents pour suivre l'enseignement dans un « gurukula » (école védique), étudier les Veda et les principaux points de vue philosophiques traditionnels. 

 À l'âge de huit ans, il retourna dans la demeure familiale, auprès de sa mère, devenue veuve. La maison familiale où Shankara est né, selon la légende, existe toujours (photos ci-contre) : cette demeure typique de l'architecture traditionnelle du Kerala, abrite maintenant un centre de recherches indologiques, le CIF (Chinmaya International Foundation). 
 
 De plus en plus attiré par la voie ascétique, il obtint l'autorisation maternelle de devenir un « sannyâsîn » (renonçant), et partit alors à la recherche d'un maître. 
 
 Un rêve lui indiqua la présence à Omkarnath (Himalaya) d'un grand maître, Govinda Bhagavatpâda. Il s'y rendit et se prosterna devant l'ascète qui l'accepta comme disciple. 
 
 Pendant deux ans, Govinda lui enseigna la teneur des « Mahâvâkya », les grandes déclarations des Upanishad, et ensuite il le mena auprès de son propre maître, Gaudapada, avec qui Shankara vécut plusieurs années. Le jeune homme acquit auprès de ses maîtres une maîtrise totale des Ecritures et atteignit l'expérience ultime, l'union avec le Soi. 
 
 Puis son maître lui demanda de se rendre à Kashi (Bénarés), pour y rédiger un commentaire des grands textes de base du Vedânta que sont les Upanishad, les Brahma Sûtra et la Bhagavad Gîtâ. 
 
 Shankara à Bénarés (Kashi) 
  
 Bénarés (Kashi) était alors le centre de la pensée philosophique où se rencontraient les érudits de toutes les écoles, lieu de référence par lequel devait passer toute doctrine avant de pouvoir se répandre. Shankara s'y établit en compagnie de quelques disciples. Malgré son extrême jeunesse, il s'imposait à tous, sages et lettrés, car nul ne pouvait se mesurer à sa vaste érudition et à sa force d'argumentation. 
 
 La religion hindoue est en essence un monisme : selon la tradition védique ancienne, dont est issue l'actuelle forme de l’hindouisme, un Principe suprême unique, brahman, est la source et la réalité du monde que nous percevons, il est aussi l'essence de notre être. Mais l’homme généralement ne peut adorer une entité abstraite, et il projette des formes qui sourient à son coeur : la multiplicité des formes divines que l'on rencontre en Inde traduit la multiplicité des manières dont les hommes aiment, désirent, craignent, espèrent et vivent. 
Cependant, l'homme oublie parfois la Réalité suprême qui donne vie et sens à ces noms et formes : sans ce sentiment d'unité, les rites perdent de leur signification, les adorateurs de telle ou telle divinité en viennent à s'opposer. 
Telle était la situation à l'époque de Shankara, au 8è siècle de notre ère. La pratique de la culture védique était alors en voie de totale désintégration alors que l'influence du bouddhisme ne cessait de grandir. 
 
 Shankara entreprit de raviver la vision non dualiste, de secouer l'état d'ignorance, de bigoterie, de rivalités sectaires où s'enlisait la religion hindoue. Il affronta la situation avec la plus subtile des stratégies, attaquant le problème sur tous les fronts à la fois : intellectuel, émotionnel et physique. 
 
 Les débats philosophiques étaient fréquents à Bénarés, d'autant plus que les rivalités entre les différentes écoles de pensée étaient constantes et très vives. 
 
 Parmi ces écoles, celle du Pûrva Mimâmsâ occupait une place prépondérante. Interprétant le Veda dans un sens ritualiste, ses maîtres réfutant l'existence d'un Principe Divin suprême. Shankara voulut un jour rencontrer un de ces grands maîtres. Le débat dura six jours au bout desquels le « mîmâmsaka » (partisan du mimâmsâ) dut s’avouer vaincu devant l'implacable logique de l'argumentation déployée par Shankara. Suite à ces débats, la renommée de Shankara s'étendit, beaucoup voyant en lui un nouveau leader venu revitaliser l'hindouisme. 
 
 Pendant le reste de sa vie, Shankara voyagea dans toute l'Inde, visitant les grands temples, les lieux de pèlerinage, enseignant la voie de l’Advaita Vedânta (pensée non-dualiste). Son rayonnement spirituel attirèrent vers lui de grands disciples qui continuèrent son oeuvre. 
 
 La façon dont Shankara quitta ce monde est entourée de mystère. Selon la légende, il disparut un jour dans l'Himalaya. 
 
 Shankara avait une mission à laquelle il consacra sa vie : guider les hommes sur le chemin de la Connaissance. Pour cela, il fut à la fois écrivain, enseignant et réformateur religieux.

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