15 minutes, film de John Herzfeld, commentaire, site Images et Mots

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15 minutes,
         2001, 
 
de : John  Herzfeld, 
 
  avec : Edward Burns, Robert De Niro, Kelsey Grammer, Melina Kanakaredes, Vera Farmiga, Oleg Taktarov, Kim Cattrall, 
 
Musique : Anthony Marinelli, J. Peter Robinson


 
Le détective Eddie Flemming (Robert De Niro) est l'un des officiers de police les plus célèbres de New York, car il sait utiliser les medias à son avantage. Deux hommes de l'Europe de l'est arrivent pour récupérer la part d'un butin qui leur revient. Mais leur complice n'a plus rien. Ils le tuent ainsi que sa femme, mais ils ont été vus par une jeune femme en situation irrégulière, Daphné (Vera Farmiga)... 
 
 Sur le plan strictement événementiel, le scénario ne se démarque pas vraiment du tout venant policier classique. Un tueur barbare, quelques victimes, des meurtres maquillés... Rien de très exceptionnel. En revanche, cette portion du film ne représente qu'une facette presque secondaire. Ce sont en réalité les médias et leur pouvoir maléfique qui sont au centre de l'intérêt. Dans la personne de Robert Hawkins (Kelsey Grammer) et dans son émission "Top story", fondée sur l'horrifique du quotidien, aussi sauvage et révulsant soit-il, sont concentrées les dérives d'un milieu pseudo journalistique qui balaie sans vergogne les règles de rectitude les plus élémentaires, si cela est susceptible de faire grimper l'audimat. Les deux énergumènes qui débarquent à New York vont utiliser à l'extrême ces dérives, l'un des deux, Oleg Razgul (Oleg Taktarov), se prenant pour un réalisateur de génie, au point de se faire appeler Frank Capra ! La charge véhiculée par le film est incontestablement utile, dénonçant de manière glaçante le pouvoir de certaines télévisions, devenues les références de la justice. Mais cela ne va pas sans une certaine facilité, voire complaisance dans la représentation d'une Amérique soumise aux diktats des médias. Il n'empêche que le rythme est soutenu, que, contrairement à ce qui se produit souvent, l'incursion des images amateures est justifiée et point trop envahissante, et enfin que Robert De Niro, pour une fois, n'en fait pas des tonnes.
   
Bernard Sellier