300, film de Zack Snyder, commentaire, site Images et Mots

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300,
       2006, 
 
de : Zack  Snyder, 
 
  avec : Gérard Butler, Dominic West, Lena Headey, Vincent Regan, Tom Wisdom, David Wenham,  
 
Musique : Tyler Bates

   
 
Le Roi de Sparte, Leonidas (Gerard Butler) reçoit un jour la visite d'un émissaire du grand monarque perse Xerxes qui lui ordonne purement et simplement de livrer sa ville au conquérant. Ne l'entendant pas de cette oreille, Leonidas exécute le messager et, flanqué de 300 guerriers émérites, décide de défendre le défilé des Thermopyles contre les dizaines de milliers d'hommes de l'envahisseur... 
 
 Inspirée d'une bande dessinée, voilà une création cinématographique parsemée de personnages grotesques et difformes, qui fournit toute l'eau nécessaire au moulin de ceux qui rangent la BD dans le domaine de la sous-culture. Il faut dire que réalisateur et scénaristes (ils se sont tout de même mis à 3 !) n'ont pas lésiné sur le gore, le décervelé et le primaire le plus basique. Bien sûr, les aspects historiques et psycho-sociologiques ont été jetés d'emblée au fond d'une poubelle, au point que ces représentants de la Grèce antique, certes moins accros à la philosophie que leurs compatriotes Athéniens, ressemblent comme deux gouttes d'eau à des brutes épaisses dont la seule préoccupation est d'enseigner à leurs enfants la meilleure manière de tuer l'ennemi. A cette approche profondément subtile, comme on le voit, d'une civilisation qui a vu éclore des esprits tels Platon, Aristote ou Parménide, s'ajoute un choix esthétique qui érige la laideur visuelle en dogme absolu. Assurément, il est rarissime qu'un film de guerre affiche les aspects harmonieux, contructifs et enchanteurs de la nature, exception faite de certaines oeuvres ("La ligne rouge", par exemple), qui réussissent le tour de force de faire prendre conscience au spectateur que la folie des hommes, aussi brutale et destructrice soit-elle, n'entame en rien la manifestation sereine de la Vie. Dans le cas présent, la nature n'a d'ailleurs aucune existence, et les protagonistes s'ébattent devant des décors stylisés désespérément hideux, qui ne donnent qu'une envie : fuir au plus vite cette expérience rebutante à tous points de vue ! Cela dit, il ne fait pas de doute que les fans de BD bien sanglantes apprécieront le traitement que Zack Snyder a donné de cet épisode de l'histoire grecque...

   
Bernard Sellier