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355,
    (The 355),     2022, 
 
de : Simon  Kinberg, 
 
  avec : Jessica Chastain, Diane Kruger, Penelope Cruz, Lupita Nyong'o, Bingbing Fan, Sebastian Stan,
 
Musique : Tom Holkenborg


 
VUn petit génie informatique a créé un disque capable de pirater n'importe quelle source informatique. L'objet se retrouve dans la nature, convoité par toutes les puissances criminelles du monde. Mace (Jessica Chastain), agent de la CIA, tente de le récupérer à Paris, mais elle n'y parvient pas et perd son collègue, Nick Fowler (Sebastian Stan). Marie Schmidt (Diane Kruger), membre des services secrets allemands, est elle aussi en chasse... 
 
 L'intrigue en elle-même ne présente pas de grandes différences avec toutes celles qui, depuis les premiers James Bond, mettent en scène les plus dangereux mégalomanes plus ou moins tarés, qui rêvent de dominer le monde. Modernité oblige, il ne s'agit plus d'une bombe atomique, ou d'une arme sophistiquée, mais d'un petit boîtier de la taille d'un smartphone, qui est capable de pirater aussi bien les commandes d'un avion, que la source d'approvisionnement électrique d'une ville. Jusque là, rien de très novateur dans l'intrigue, parsemée comme on peut s'y attendre, de multiples filatures, courses-poursuites, visites de différentes villes du monde, mitraillades délirantes, et manipulations en tous genres. Heureusement, le film présente quelques atouts qui lui permettent de sortir un peu du lot des innombrables thrillers du même genre. Tout d'abord, à l'évidence, une distribution de haut vol, qui fait la part belle aux agents secrets de sexe féminin, MeToo oblige. Outre le charme naturel de ces héroïnes, le récit parvient à donner à chacune de ces cinq battantes une coloration personnelle originale. Un second point positif réside dans un scénario assez captivant, parfois surprenant, qui manifeste un sens des rebondissements louable, même si l'on retombe toujours dans l'ambiguïté de certains protagonistes, qui ne sont pas toujours d'un blanc immaculé. Le film tente d'afficher un minimum de réalisme en faisant parler ses personnages dans leur langue d'origine, et en n'occultant pas la noirceur des services secrets, mais l'authenticité est évidemment mise à mal par les invraisemblables échanges de coups de feu qui, par miracle, épargnent toujours les défenseurs du droit. Un divertissement qui ne manque ni de charme ni de rythme, mais dont l'ambition demeure limitée.
   
Bernard Sellier