9 Mois ferme, film de Albert Dupontel, commentaire

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9 mois ferme,
      2013, 
 
de : Albert  Dupontel, 
 
  avec : Sandrine Kiberlain, Albert Dupontel, Philippe Uchan, Nicolas Marié, Philippe Duquesne, Yolande Moreau, Michel Fau,  
 
Musique : Christophe Julien


 
Ariane Felder (Sandrine Kiberlain) est une juge d'instruction obsédée par le travail. L'amour et la famille n'ont pas droit de cité dans sa vie. A l'occasion d'un réveillon de Nouvel An, ses collègues parviennent à l'entraîner dans la fête. Elle en ressort passablement éméchée. Quelques mois plus tard, elle s'aperçoit avec stupéfaction qu'un enfant s'est invité dans son utérus. Elle n'est pas au bout de ses surprises... 
 
 Les premiers plans donnent le ton. La causticité figurera en bonne place dans les propriétés de l'œuvre. Quelques commentaires en voix off de Sandrine Kiberlain exposent, avec plus d'efficacité que de longues dissertations, la misère de sa vie intérieure et celle de la Justice française. La première partie du film est de loin la plus réussie, avec une Ariane qui voit sa vie et ses convictions se désagréger sans rémission. Lorsque Albert Dupontel débarque en ahuri primaire, les choses se gâtent un tantinet. Il en fait beaucoup dans la catégorie demeuré attendrissant, voire trop lorsqu'il part dans les délires des explications supposées de l'agression. Il n'est d'ailleurs pas le seul à sauter à pieds joints dans l'excès, depuis des flics, des médecins, des juristes tous plus caractériels les uns que les autres, jusqu'à un sommet où trône sans conteste un inénarrable avocat begayeur, Maître Trolos (Nicolas Marié). La satire n'est pas des plus fines, mais elle se déguste pourtant avec une délectation coupable. Le malheur est que la seconde moitié, occupée par le duo vedette, voit l'intérêt s'affaiblir nettement et le rythme s'essouffler. Il est également surprenant que les Césars aient couronné dans cette oeuvre le "meilleur scénario". Si l'idée originale ne manque pas de sel et si l'évolution de la situation propose une bonne dose de piquant, il n'en demeure pas moins que cet honneur semble bien démesuré.
   
Bernard Sellier