Une adolescente, (Shôjo), film de Eiji Okuda, commentaire

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Une adolescente,
         (Shôjo),       2001, 
 
de : Eiji  Okuda, 
 
  avec : Eiji Okuda, Mayu Ozawa, Akira Shoji, Hideo Murota, Mari Natsuki,
 
Musique : Shigeru Umebayashi


 
Tomokawa (Eiji Okuda) est un flic ordinaire, spécialisé dans la récupération d'animaux ! Il trouve un jour sur son chemin une très jeune fille, Yoko (Mayu Ozawa), qui semble attirée par lui. Mais, au petit matin, elle a disparu. Il se lance à sa recherche, et découvre bientôt qu'elle est la petite fille de Shozo (Hideo Murota), l'embaumeur de cadavres, qui lui a jadis tatoué un oiseau magique sur le dos. Elle vit avec son frère, Sukemasa (Akira Shoji), qui est légèrement déséquilibré... 
 
 Il faut manifester une certaine bonne volonté pour entrer dans cette histoire a priori passablement banale, dont on ne sait, pendant un long moment, vers quoi elle veut déboucher. Une enquête façon "Memories of murder" ? Un concentré d'angoisse façon "Audition" ? En fait, hélas, pourrait-on dire, rien de tout cela ! A l'extrême rigueur une idylle romantico-naïve, qui s'étire sur plus de deux heures, ce qui constitue une épreuve, tant la matière scénaristique est ténue. De plus, les personnages aux tempéraments ternes, la relation amoureuse sans passion exacerbée, sans intériorisation fascinante, ne contribuent pas à provoquer une participation émotionnelle chez le spectateur. Pour tout dire, il est bien difficile de s'intéresser à cette adolescente souvent inexpressive, à ce policier passe-partout, et à cette prétendue passion qui apparaît plus qu'improbable. Seuls Shozo, obsédé par l'art du tatouage (ce qui nous vaut une longue séquence dans laquelle le symbolisme de cet art est peut-être éloquent pour les Orientaux, mais se révèle surtout indigeste pour nous autres Occidentaux !), et Sukemasa, l'innocent épileptique, apportent une note un tant soit peu pimentée à une oeuvre génératrice d'ennui. Quant au final vaguement burlesque, pour le moins surprenant, il ne convainc pas davantage que le récit qui le précède. La plus grosse surprise naît en fait de l'insertion incongrue, au milieu du film, et à la fin, d'une chanson de Pierre Barouh : "Le courage d'aimer"...
   
Bernard Sellier