Air America, film de Roger Spottiswoode, commentaire

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Air America,
      1990, 
 
de : Roger  Spottiswoode, 
 
  avec : Mel Gibson, Robert Downey Jr., Nancy Travis, Lane Smith, Art LaFleur, Ken Jenkins, Ned Eisenberg,
 
Musique : Charles Gross


 
Billy Covington (Robert Downey Jr.), pilote d'hélicoptère, est chargé de surveiller le trafic routier dans la région de Los Angeles. Mais son tempérament indocile et un ras le bol insurmontable le poussent à commettre quelques irrégularités qui lui font sauter sa licence de pilotage. Il est alors contacté par un personnage mystérieux, qui lui propose d'aller au Laos exercer ses talents. Nous sommes en 1969, et les Etat-Unis sont présents au Laos de manière officieuse. Billy fait la connaissance d'un baroudeur intrépide, Gene Ryack (Mel Gibson), qui semble avoir fait son "trou" dans le pays... 
 
 Ni vraiment film de guerre, ni vraiment comédie satirique façon "MASH", ni aventure au sens épique du terme, le film peine à trouver sa place et à imposer un genre ou un style susceptibles d'emporter l'enthousiasme. Il agacera même sans doute profondément ceux qui ont vu le conflit du Viet-Nam autrement que comme une pochade relevant plus de la pantalonnade que de la tragédie. Le spectateur indulgent sera capable d'y trouver une petite pincée de tout ce à quoi il peut aspirer, agrémentée d'une vision peu reluisante des ressources du conflit, mais risque tout de même de sortir de cette hitoire passablement insatisfait. Certains personnages sont gentiment sympathiques, d'autres sont superficiellement antipathiques, tandis que le sénateur Davenport (Lane Smith) semble sortir droit d'une oeuvre des frères Coen. Les péripéties assurent un (petit) minimum syndical, Mel Gibson fait son gentil numéro d'aventurier sans peur et (presque) sans reproche, avec l'inévitable saillie d'un bon mot au moment où l'ennemi menace de lui faire péter la tronche, quant à Robert Downey Jr., le moins qu'on puisse dire est qu'il traverse le film avec une transparence nonchalante, pour ne pas dire abstraite. Tout cela est bien léger et fort peu mémorable...
   
Bernard Sellier