Alamo, film de John Wayne, commentaire
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Alamo, 1960
de : John Wayne,
avec : John Wayne, Richard Widmark, Laurence Harvey, Frankie Avalon, Linda Cristal, Richard Boone,
Musique : Dimitri Tiomkin
1836. Le Texas est sous la coupe du Mexique mais certains envisagent de créer une république. Le général Santa Anna progresse et mate les rébellions. Le général Houston (Richard Boone) charge le colonel Travis (Laurence Harvey) de tenir coûte que coûte le fort d'Alamo le temps qu'il réunisse une armée. L'ex député Davy Crockett (John Wayne) et le colonel Jim Bowie (Richard Widmark) sont partie prenante dans l'entreprise plus que risquée...
Tout le monde connaît le sort de cette résistance héroïque. Cette oeuvre, la seule à avoir été entièrement réalisée par John Wayne, n'a pas grande chance dans ses parutions en DVD ou blu-ray, pour cause de délirantes propriétés partagées entre différentes majors. Dès l'ouverture, le spectateur est plongé dans le monde westernien tel que l'a habité, durant plusieurs décennies, John Wayne. Saloons, soirées festives très arrosées et bagarrées, trognes improbables... Le contraste est flagrant entre les deux héros proches de leurs hommes et eux-mêmes fort amateurs de beuveries, et le rigide colonel Travis aussi sobre que cassant et autoritaire. John Wayne s'est offert le rôle de Davy Crockett, personnage emblématique qui fait le lien entre le monde rural des cow-boys prosaïques, représenté par Jim Bowie, et le monde distingué de la politique, puisque Davy avait été élu député au Congrès. La réalisation très classique n'offre rien d'original avec ses scènes intimistes "fleur bleue", et la représentation des noirs n'échappe pas à une vision réductrice et artificielle façon "Autant en emporte le vent", avec son avalanche de "Missié Colonel". Cela dit, cette fresque épique ne manque tout de même pas de grandeur et de scènes fortes, parmi lesquelles on retiendra la récupération du troupeau de boeufs, le renoncement au départ de Jim Bowie et de Davy Crockett, ou encore le discours de Sam Houston célébrant le sacrifice des résistants d'Alamo.
Bernard Sellier