Alerte, film de Wolfgang Petersen, commentaire

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Alerte,
       (Outbreak),      1995, 
 
de : Wolfgang  Petersen, 
 
  avec : Dustin Hoffman, Rene Russo, Morgan Freeman, Kevin Spacey, Cuba Gooding Jr., Donald Sutherland,  
 
Musique : James Newton Howard

 
 
1967 au Zaïre. Un camp de mercenaires est dévasté par une épidémie due à un virus qui tue avec une rapidité foudroyante. Pour éviter une propagation mondiale catastrophique, l'armée rase toute la zone et garde le secret sur ce drame. Une vingtaine d'années plus tard, le colonel Sam Daniels (Dustin Hoffman), spécialiste virologue, est envoyé en Afrique où quelques personnes présentent les symptômes d'une infection mortelle. Rentré aux Etats-Unis, il en informe son supérieur, le général Billy Ford (Morgan Freeman), mais celui-ci n'y attache guère d'importance. Quelques semaines plus tard, plusieurs décès annoncent le début d'une épidémie. Le responsable est un singe ramené illégalement du Zaïre. Une petite ville américaine de Californie, gravement touchée, est encerclée par l'armée qui décrète une quarantaine absolue. Contre les ordres du général, Sam se rend sur les lieux où il retrouve son ex-femme, spécialiste elle aussi, Robby Keough (Rene Russo)... 
 
 Ouah ! Quel suspense ! Rarement autant d'événements auront été condensés en un tel temps record ! Inutile de chercher la crédibilité ou la vraisemblance. Inutile de s'attendre à une étude du type "les soldats de l'espérance". Il faut voir ce film pour ce qu'il est, c'est-à-dire un thriller biologico-militaro-passionnel. Et, dans ce créneau là, il faut reconnaître que l'efficacité est présente. Si l'on passe sur les diverses invraisemblances, les quelques heures qui permettent à Sam de s'enfuir en hélicoptère, de passer au bureau des affaires maritimes, de retrouver un cargo qui a pris la mer, y descendre, trouver la photo du porteur du virus, revenir sur la terre ferme, piéger le singe qui se baladait en forêt, échapper aux méchant général qui veut le descendre, et enfin fabriquer le sérum qui va sauver la population... ouf !, eh bien on ne peut tout de même que demeurer scotché sur le fauteuil en assistant aux manigances du sinistre Donald Sutherland et en priant très fort pour que une "happy end" survienne. C'est le cas ! Sauvés !  
 
 Trève de plaisanterie, ce film est tout de même assez passionnant et a le mérite, ( avec en prime l'éternel poncif du héros qui est séparé-mais aime toujours sa femme-qui ne l'aime plus-mais à la fin...), d'aborder un sujet qui fait mal, à savoir les essais d'armes bactériologiques que les Etats-Unis et certainement d'autres pays ont tenté de concocter malgré les risques majeurs que ce type d'essai peut engendrer. Sur ce sujet, les courageux peuvent lire les deux tomes qui ont été écrits par Leonard G. Horowitz : "La guerre des virus". Ouvrage difficile, car bourré de documents, mais qui représente une étude exceptionnelle des causes possibles de l'apparition du VIH.  
 
 On sursaute, on frissonne, on est impressionné par cet état de guerre contre un ennemi invisible qui est efficacement rendu cinématographiquement, mais on est très loin de l'authenticité qui faisait de l'une des premières réalisations de Wolfgang Petersen, 14 ans plus tôt, "Le bateau", un pur chef d'oeuvre !
   
Bernard Sellier