Bienvenue sur le site d'un manipulateur de mots, passionné d'écriture, de cinéma, de musique, d'ésotérisme...     

Alexia, 
  Autopsie d'un féminicide,    Série documentaire,     2023, 
 
de : Thomas Chagnaud, 
 
  avec : Alexia Daval, Isabelle Fouilloux...,
 
Musique : --


 
Une étude en quatre épisodes du meurtre d'Alexia Daval par son mari, Jonathann, affaire dont les rebondissements avaient bouleversé toute la France en 2017... 
 
 Il est inutile de revenir sur les détails de ce féminicide dont la progression de l'enquête a tenu en haleine la France durant plusieurs mois. Plusieurs émissions ont été tournées, relatant dans le détail les multiples évolutions d'une investigation dont les résultats se sont révélés hors normes, tant il est exceptionnel de voir un époux aussi éploré, effondré devant les caméras, finir par avouer, après beaucoup de difficultés, qu'il est l'auteur de la mort de cette jeune femme pleine de vie et d'énergie. Comme il se doit, la série explore les différents pics majeurs de l'enquête, mais fait l'impasse sur le procès, ce que certains pourront peut-être regretter.

 Ce qui est évident, c'est que les créateurs de la série ont choisi de privilégier l'étude des impacts psychologiques de ce drame sur les membres de la famille d'Alexia. Et ce choix est d'autant plus judicieux que, parmi les proches, deux personnes se distinguent particulièrement. Tout d'abord Gregory Gay, époux de la sœur d'Alexia, qui va non seulement subir la douleur de la disparition de sa belle-sœur, mais encore, au bout d'un certain nombre de mois, se voir accusé par Jonathann d'être le véritable auteur du crime. Ce coup aussi inattendu qu'incompréhensible va provoquer chez lui une rage d'étudier le dossier dans ses moindres recoins. Mais c'est à l'évidence Isabelle Fouilloux, mère d'Alexia, qui est de loin la personnalité marquante de cette série documentaire. Dotée d'une force d'âme peu commune, elle est un exemple vivant et inspirant de la résilience que peut engendrer un amour intérieur compassionnel puissant. Y a-t-il beaucoup de personnes qui, ayant vécu le drame de voir son enfant assassinée et brûlée, ayant subi le traumatisme de voir son gendre bien-aimé avouer au bout de trois mois que sa douleur était feinte de bout en bout, ayant dû supporter de voir le meurtrier accuser son beau-frère, seraient capables de prendre dans leur bras l'assassin lors d'une confrontation dans le bureau du juge d'instruction ? Une sacrée leçon de maîtrise de soi et d'équanimité, qui bouleverse autant qu'elle impressionne. Ne serait-ce que pour sa présence magnétique intense, cette série est à marquer d'une pierre blanche. 

 À côté de cette mère, d'une dignité souveraine tout comme son mari et sa seconde fille Stéphanie, nous avons le revers humain absolu, dans la personne d'un avocat qui se permet d'informer les médias de ce qui est en train de se dire dans le cabinet du juge, alors que les auditions sont en cours. Par charité chrétienne, nous nous abstiendrons de qualifier cette attitude...
   
Bernard Sellier