Alien, le 8ème passager, film de Ridley Scott, commentaire

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Alien, le 8ème passager,
         (Alien),       1979, 
 
de : Ridley  Scott, 
 
  avec : Sigourney Weaver, Tom Skerritt, Ian Holm, John Hurt, Harry Dean Stanton, Yaphet Kotto, Veronica Cartwright,
 
Musique : Jerry Goldsmith

  
 
Le "Nostromo" revient sur terre avec un équipage de sept astronautes et une cargaison de milliers de tonnes de minerai de fer. La réception d'un signal issu d'une planète inconnue détourne le vaisseau de sa route normale. Une exploration à la surface se solde par le retour en catastrophe de l'équipe de découverte dont un des hommes, Kane (John Hurt) a été agressé au visage par un étrange organisme qui y demeure collé. Ripley (Sigourney Weaver) veut imposer au blessé une quarantaine, mais l'officier scientifique Ash (Ian Holm) s'y oppose. Bien mal lui en prend, puisque la chose se développe et commence à éliminer un à un les membres de l'équipage... 
 
 Jadis, il y avait dans l'inconscient collectif la terreur de l'ogre et de ses grandes dents. La légende ne précise pas, à ma connaissance, s'il bavait. A l'aube du troisième millénaire il y a Alien, toujours avec des grandes quenottes et qui, lui, bave vraiment beaucoup ! Second film de Ridley Scott après "Duellistes", et dans un genre tout à fait différent, cet "Alien" ne manque pas d'allure et porte incontestablement la marque du futur grand réalisateur qui s'est illustré dans un nombre de genres impressionnant, souvent avec maestria. Les décors tiennent parfois de sculptures modernes, le scénario est habilement agencé, le suspense tout à fait saignant avec un rebondissement bienvenu au bout de 80 minutes. 
 
 Cela dit, j'avoue être passablement étranger à ce type de grand guignol sérieux où le monstre remplace le tueur en série du type Freddy, où l'on ne distingue que quelques éléments approximatifs au milieu d'une pénombre permanente et de nuages de vapeur propices à la dissimulation d'effets spéciaux sans doute moyennement performants, et où l'on attend (im)patiemment que la victime suivante soit engloutie par la créature. On peut se distraire, dans les périodes d'accalmie, en réfléchissant sur le message supposé transmis : "l'être pur, non souillé par la conscience", dont parle Ash, doit-il obligatoirement devenir un dévoreur de vies ? Question super banco à laquelle il n'est pas aujourd'hui possible d'apporter une réponse certaine...  
 
 L'impact du film repose sur la peur viscérale de l'organisme inconnu qui nous connecte à l'angoisse profonde de notre ignorance. Personnellement, je considère comme infiniment plus effrayant et oppressant les abîmes de la psychologie humaine. Question de sensibilité et de goût...
   
Bernard Sellier