American psycho, film de Mary Harron, commentaire

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American psycho,
         2000, 
 
de : Mary  Harron, 
 
  avec : Christian Bale, Justin Theroux, Bill Sage, Josh Lucas, Chloë Sevigny, Jared Leto, Reese Witherspoon, Willem Dafoe,
 
Musique : John Cale


 
Durant le mandat de Reagan, Patrick Bateman est un golden boy qui ne se préoccupe que de ses costumes et de ses maîtresses. Il est vaguement fiancé avec Evelyn Williams (Reese Witherspoon), mais la trompe avec Courtney (Samantha Mathis). Mais Patrick a aussi en secret d'autres occupations... 
 
 Christian Bale est quasiment de tous les plans dans cette histoire dingue inspirée d'un roman de Bret Easton Ellis que je n'ai jamais lu. J'ignore donc totalement dans quelle mesure le film reflète le contenu de l'ouvrage. Au premier abord, nous sommes en face d'une critique acerbe et acide de l'Amérique du fric, avec, en ligne de mire, une galerie de play boys qui ne songent qu'au restaurant dans lequel ils vont bouffer et se concentrent sur le niveau esthétique de leurs cartes de visite. Le milieu dans lequel ils sont censés travailler est totalement absent, ce qui, ajouté à l'extrême caricature des personnages, tous plus machos et stupides les uns que les autres, donne une impression d'artificialité absolue. Le spectateur est en face d'une demi-douzaine de beaux gosses interchangeables, qui n'arborent quasiment aucun signe distinctif. Reste Patrick, bien sûr, puisqu'il est à la fois le pivot de l'histoire et un commentateur occasionnel en voix off. Il semble être, à la fois un psychopathe manipulateur, censé flanquer la trouille aussi bien à ses victimes qu'au spectateur, mais son cabotinage et ses mimiques font parfois penser à Jim Carrey, ce qui ne manque pas de désamorcer les effets attendus. Au bout du compte, il ne reste pas grand chose de cette descente aux enfers annoncée. Patrick perd la boule et celui qui visionne le film aussi. Pour la simple raison qu'il n'y a pas vraiment de boule... 
 
 Une distribution de rêve pour un concentré de vide chichiteux.
   
Bernard Sellier