Les animaux fantastiques, film de David Yates, commentaire

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Les animaux fantastiques,
     ( Fantastic beats and where to find them ),      2016, 
 
de : David  Yates, 
 
  avec : Eddie Redmayne, Sam Redford, Scott Goldman, Colin Farrell, Katherine Waterston, Samantha Morton, Jon Voight,
 
Musique : James Newton Howard

 
 
1926. Une confrontation menace à New York entre les Sorciers et les non-magiciens, dont le porte étendard est la virulente Marie-Lou (Samantha Morton), entourée de ses enfants, parmi lesquels Croyance (Ezra Miller). C'est à ce moment qu'arrive d'Europe un jeune homme, Norbert Dragonneau (Eddie Redmayne), spécialiste des animaux fantastiques, et formé à Poudlard. Malheureusement, l'une de ses créatures s'échappe dans la ville... 
 
 Cette ramification des aventures de Harry Potter a été scénarisée par J.K. Rowling elle-même. C'est donc, comme on pouvait s'y attendre, un festival ininterrompu d'effets spéciaux, souvent bluffants, dispersés dans une ville reconstituée avec une vraisemblance solide. Quant au thème de l'histoire, il revisite, ce n'est guère une surprise, la lutte des puissances ténébreuses, en l'occurrrence des obscurus, qui menacent gravement la paix fragile installée entre les magiciens et les "moldus" et les tenants de l'harmonie entre les deux mondes. Si la qualité des trucages est incontestable, - mais depuis quelques années, ce n'est plus vraiment une surprise -, le plaisir que l'on prendra à ce fourre-tout démentiel dépendra évidemment de l'âge du spectateur et surtout de son appréciation plus ou moins grande de la magie opérative. Les personnages sont agréablement dessinés, avec une mention spéciale au couple improbable Jacob Kowalski (Dan Vogler) - Queenie (Alison Sudol), les décors et l'atmosphère ne manquent pas de grandeur et de merveilleux, l'esthétique est souvent somptueuse, mais pour celui qui n'est pas fan de métamorphoses en tous genres, une certaine overdose s'installe progressivement. D'autant plus que le scénario, passablement laborieux, n'apporte rien de transcendant. Au final, l'oeuvre donne plutôt l'impression d'une visite de ménagerie dont les différentes stations ont été vaguement ordonnées au moyen d'un récit artificiellement concocté. L'humour, véhiculé par le prosaïque Jacob, aère agréablement l'ensemble, mais en revanche l'aspect dramaturgique ne convaincra que les mordus du genre. Même Colin Farrell ne semble guère investi dans un rôle maléfique qui n'en est d'ailleurs pas vraiment un. 
 
 La forme est remarquable. Le fond, lui, se révèle malheureusement peu envoûtant et arbitrairement préfabriqué.
   
Bernard Sellier