Argo, film de Ben Affleck, commentaire

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Argo,
        2012,  
 
de : Ben  Affleck, 
 
  avec : Ben Affleck, Bryan Cranston, Alan Arkin, John Goodman, Tate Donovan, Zeljko Ivanek, Victor Garber,
 
Musique : Alexandre Desplat

  
 
1979. Le Shah a été renversé et accueilli par les Etats Unis, ce qui provoque la fureur du peuple iranien. L'ambassade américaine est investie et son personnel capturé. Six employés ont réussi à sortir en cachette et se réfugient dans le résidence de l'ambassadeur du Canada. A New York différents scénarios sont examinés pour exfiltrer les fugitifs. L'un d'eux, proposé par un spécialiste de ce genre de mission, Tony Mendez (Ben Affleck), consiste à simuler un repérage pour le tournage d'un film de science fiction... 
 
 L'œuvre s'ouvre sur une situation hautement dramatique filmée avec une authenticité qui donne froid dans le dos. Si la tension se maintient tout au long du récit, avec un dénouement qui, malgré l'absence d'effet de surprise, puisqu'il s'agit d'un fait historique, scotche tout de même le spectateur dans son fauteuil, elle est aérée à plusieurs reprises par l'aspect farfelu de l'initiative. Le truculent John Goodman est tout à fait à sa place dans ce type d'entreprise à la limite du loufoque. Si les faits n'étaient pas authentiques, il serait d'ailleurs légitime d'invoquer l'improbabilité du pitch, tant la métamorphose de ces six employés en repéreurs, cameramen et réalisateurs semble invraisemblable. La scène du marché, par ailleurs profondément tendue et oppressante, semble totalement irréaliste avec ces occidentaux censés travailler pour un studio hollywoodien majeur, qui possèdent pour tout matériel l'appareil photo du touriste lambda. Bah... S'il en était ainsi... 
 
 Sur le plan du suspense, le film est pleinement réussi. En revanche, même si les manipulations limite criminelles de la CIA sont mentionnées en ouverture, demeure cette indécrottable égarement américain qui parvient toujours à occulter les méfaits de sa politique de soi-disant patron du monde grâce à la glorification d'un héroÏsme tapageur.
   
Bernard Sellier