Au-delà de nos rêves, film de Vincent Ward, commentaire

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Au-delà de nos rêves,
        (What dreams may come),     1998, 
 
de : Vincent  Ward, 
 
  avec : Robin Williams, Annabella Sciorra, Cuba Gooding Jr., Max von Sydow, Jessica Brooks Grant, Josh Paddock, 
 
Musique : Michael Kamen


 
Chris Nielsen (Robin Williams) rencontre un jour Annie Collins (Annabella Sciorra). Le coup de foudre est immédiat. Ils s'aiment, se marient, donnent naissance à deux enfants, Marie (Jessica Brooks Grant) et Ian (Josh Paddock). Mais le bonheur connaît une limite. Les deux adolescents sont tués dans un accident de la route. Annie sombre dans la dépression... 
 
 Il y a différentes manières d'appréhender cette oeuvre. En fonction de notre regard intérieur, de notre culture, de nos peurs, et de nos expériences personnelles. Si l'on aborde le film en observateur qui se veut impartial, logique, "cartésien", ou solidement ancré dans la rationnalité, le jugement sera probablement sans appel, à l'image des commentaires qui figurent sur la page d'"Allocine" consacrée au film : une guimauve poisseuse ou encore un "mélo prétentieux". Alors, c'est vrai, l'imaginaire et l'esthétique que nous propose le réalisateur correspondent à un symbolisme judéo-chrétien largement responsable de la culpabilisation inconsciente générale qui gangrène l'existence du monde occidental. Les Justes au Paradis, les Méchants en Enfer. Mais si cette conception du Monde a été soigneusement simplifiée par l'Eglise dans le but d'asservir les masses, est-elle pour autant totalement contraire à la réalité ? 
 
 Vincent Ward, le réalisateur, a, paraît-il, vécu une expérience de NDE. Rien que cet événement appelle déjà notre attention. Un second point intéressant est que l'imagerie classique mentionnée plus haut se conjugue à une vision du "Devachan" transmise, par exemple, dans la Théosophie. Bien sûr, il est particulièrement difficile de transcrire visuellement des univers qui, par définition, se situent au-delà du monde physique. Donc pour lesquels mots et images se révèlent impuissants. Les choix du metteur en scène sont certainement discutables. Ils ont le mérite d'oser le ridicule, d'affronter le rejet instinctif, et d'établir un lien entre l'amour et l'art. Chacun de nous possède le pouvoir de créer son enfer ou son paradis, et les conséquences que nous affrontons ne sont que le reflet physique de ce que nous avons semé. 
 
 Pour certains d'entre nous, cette oeuvre sera peut-être effectivement une guimauve ridicule qu'il est de bon ton de vouer aux gémonies. Mais pour d'autres, cette histoire ne pourrait-elle pas figurer parmi les plus belles fables d'amour qui se puissent imaginer ? Une fable qui exalte le coeur, embaume l'âme, et emplit la conscience de joie...
   
Bernard Sellier