Au revoir, là-haut, film de Albert Dupontel, commentaire

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Au revoir, là-haut,
        2017, 
 
de : Albert  Dupontel, 
 
  avec :  Albert Dupontel, Nahuel Pérez-Biscayart, Laurent Lafitte, Emilie Dequenne, Mélanie Thierry, Niels Arestrup, Philippe Huchan,
 
Musique : Christophe Julien



 
9 novembre 1918. La première guerre mondiale est sur le point de se terminer. Mais, dans sa tranchée, le lieutenant Henry d'Aulnay-Pradelle (Laurent Lafitte) n'en a cure. Il fait croire que les deux soldats français qu'il a abattus l'ont été par les Allemands, et ordonne une attaque de représailles. Albert Maillard (Albert Dupontel) voit son ami Edouard Pericourt (Nahuel Pérez-Biscayart) grièvement blessé au visage... 
 
 Avant de porter un regard sur cette adaptation du célèbre roman, prix Goncourt, de Pierre Lemaître, une anecdote. J'ai commencé à lire l'ouvrage il y a quelques mois, et j'ai été immédiatement enthousiasmé par le style de l'auteur. Puis, à la deux centième page environ, un brusque ras le bol m'a saisi. Comme si ce style extraordinaire se faisait soudain trop lourd, trop envahissant, trop prégnant. Et, malgré le désir de connaître la suite de cette aventure insolite, je n'ai pas réussi à replonger dans le livre. Expérience bizarre et unique... 
 
 C'est une lecture visuelle qui semble en osmose avec le genre très particulier de l'écriture originelle. Le style narratif, l'esthétique, la réalisation, même la musique génèrent chez le spectateur une sensation proche de celle ressentie à la lecture. A savoir un mélange d'ironie noire, de faux détachement, de délire savamment contenu et calibré. La longue première partie du livre, consacrée à l'épisode des tranchées, est ici considérablement réduite, ce qui ne nuit en rien au résultat. Comédie, drame, politique, magouilles, criminalité, compromissions se mêlent dans une sorte de ballet morbide, parfois intimiste, parfois flamboyant, fidèle en cela tout autant à la marque de l'ouvrage qu'à l'esprit d'Albert Dupontel. Il est dommage que le fond de l'histoire, cette arnaque aux monuments aux morts, ne soit pas vraiment captivante, sa seule raison d'être étant de permettre aux individualités de dévoiler leurs turpitudes et leurs secrets intérieurs.
   
Bernard Sellier