Bichunmoo, film de Young Jun Kim, commentaire

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Bichunmoo,
         2000, 
 
de : Young Jun  Kim, 
 
  avec : Hyeon-jun Shin, Hee-seon Kim, Jin-yeong Jeong,
 
Musique : Seong-jun Kim


   Au XIVème siècle, les Mongols dominent la Chine. Yu Jinha (Hyeon-jun Shin) tombe amoureux de Sullie (Hee-seon Kim). Mais celle-ci est la fille d'un Général Mongol et Yu apprend qu'il est le dernier survivant de la maison Yu, décimée par les envahisseurs. Laissé pour mort, il ne peut, malgré ses pouvoirs, empêcher le mariage de sa bien-aimée avec Namgung... 
 
   La logique orientale est-elle fondamentalement différente de la nôtre ou bien le scénariste a-t-il fumé une herbe hallucinogène pendant sa composition, toujours est-il que l'on ne comprend pas grand-chose à cette histoire. A cette multitude d'histoires, devrait-on dire. Entre les apparitions abruptes de personnages inconnus, les successions sans transition d'époques éloignées, des scènes de batailles dans lesquelles les corps virevoltent en trois dimensions, le spectateur a de quoi être complètement largué. Sans doute les amateurs de guerriers volants, de pouvoirs aussi mystérieux que puissants, de morts qui ne le sont pas, de croisements sabresques ultra-répétitifs, trouveront-ils leur compte dans cette suite d'affrontements homériques et de rivalités aussi nombreuses que nébuleuses. Les autres devront se contenter de séquences poétiques fugitives, d'une musique étrange et belle, synthèse réussie de mélodies occidentales et d'accents orientaux, ainsi que d'un sens du spectacle, de l'esthétique, de la solennité qui sont indéniables. Caméras filmant sous des angles insolites, effets spéciaux magnifiquement intégrés, contre-plongées, juxtapositions de plans simulant des mangas, avec tableaux dignes d'un peintre impressioniste, toute une panoplie technique est utilisée pour rendre vivante et originale cette aventure épique. Mais, au finale, pour le spectateur étranger à ce monde quasiment extra-terrestre qui s'éventre à tout va, c'est un monumental ennui qui s'installe...

   
Bernard Sellier