Bienvenue à Suburbicon, film de George Clooney, commentaire

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Bienvenue à Suburbicon,
     (Suburbicon),    2002,  
 
de : George  Clooney, 
 
  avec : Julianne Moore, Matt Damon, Karimah Westbrook, Noah Jupe, Oscar Isaac, Gary Basaraba,
 
Musique : Alexandre Desplat

 
 
Suburbicon est une petite ville créée dans les années 50 pour que soient regroupées des familles américaines bien propres sur elles. Un jour, un nouveau couple s'installe. Tout serait pour le mieux dans le meilleur des mondes si M. et Mme Meyers n'étaient pas noirs... 
 
 Ce n'est certainement pas une coïncidence gratuite si ce scénario ( ancien, paraît-il ) écrit par les frères Coen a trouvé un réalisateur en la personne de George Clooney au moment où Donald Trump envisage sérieusement de créer un mur entre le Mexique et les Etats Unis. La cité de Suburbicon est le symbole d'une Amérique en pleine croissance, terrifiée par les communistes, les Juifs, les noirs, et désireuse de se créer un cocon bien douillet pour vivre pleinement son isolationnisme. Sujet intéressant. Mais, très vite, le spectateur se rend compte que cette thématique n'est là que pour le décor, et qu'elle n'occupe qu'une place anecdotique et superficielle dans l'histoire. Le propos principal concerne la mise en abîme de la famille américaine, aussi propre et clinquante extérieurement, que diabolique dans son essence. Fidèles aux personnages souvent créés par les frères Coen, ceux qui évoluent ici conjuguent allègrement bêtise, cruauté et immoralité. Tout cela sous le regard d'un enfant qui préfigure, peut-être, une Amérique du lendemain, tout aussi inquiétante que celle de la veille. 
 
 L'histoire déroule sans grande originalité ses événements monstrueux, offrant quelques moments horriblement jouissifs, mais affichant souvent une primarité et une désinvolture embarrassantes. Le tout donne une fâcheuse impression d'inachevé ou de fruste. " Confessions d'un homme dangereux " avait tout de même nettement plus de consistance...
   
Bernard Sellier