Frank Farmer (Kevin Costner) a été garde du corps de Carter et Reagan ! Ayant pris sa retraite dans le privé, il accepte, après moult réticences, de prendre du service auprès de la chanteuse-actrice Rachel Marron (Whitney Houston) qui vit avec son fils Fletcher (De Vaughn Nixon), et sa soeur Nicki (Michele Lamar Richards), et reçoit depuis plusieurs semaines des menaces de mort. Mais la belle est indépendante et supporte fort mal de devoir se plier aux exigences sécuritaires de Frank.
Est-ce un film policier ou une romance sentimentale ? La première image débute avec plusieurs coups de feu et on peut légitimement s'attendre à un thriller haletant sur fond de show business. La ravissante Rachel est menacée par un sadique apparemment dangereux, puisque Bill Devaney (Bill Cobbs), l'imprésario, fait appel au meilleur d'entre les meilleurs, celui qui a vu 67 fois "les 7 Samouraïs", a protégé les Présidents et dont un jour d'absence fut marqué par l'attentat contre Reagan !, Frank Farmer. Les premiers contacts sont difficiles, c'est normal, il est bon que les tempéraments se heurtent pour mieux s'unir par la suite dans un lit, luxueux de préférence. Quelques petits efforts de caractérisation des personnages s'affichent. Mais le scénario, pourtant ficelé par Laurence Kasdan, tourne ensuite passablement à vide, miné par un cruel manque de matière. On brasse pas mal d'air et les quelques péripéties mouvementées dans le bucolique chalet au bord du lac ont bien du mal à sortir le spectateur de la douce torpeur dans laquelle il plongeait. Pour meubler l'espace-temps sentimental, quelques états d'âme plus ou moins artificiels de Frank apparaissent opportunément, mais ont également de la peine à sortir l'histoire romanesque du méga passage à vide central.
Heureusement, le dénouement rachète quelque peu l'ensemble grâce à un assez habile mixage du suspense et de la tension psychologique qui accompagne la remise des Oscars.
À voir et surtout à entendre pour la belle Whitney Houston, même si la chanson du film a été rabâchée sur les ondes des millions de fois !
Bernard Sellier