Boudu, film de Gérard Jugnot, commentaire

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Boudu,
        2005, 
 
de : Gérard  Jugnot, 
 
  avec : Catherine Frot, Gérard Depardieu, Gérard Jugnot, Hubert Saint-Macary, Constance Dollé, Jean-Paul Rouve,
 
Musique : Giacomo Puccini, Camille Saint-Saens...


 
Christian Lespinglet (Gérard Jugnot) tient près d'Aix en Provence une galerie d'art qui menace de sombrer dans la faillite, son principal fournisseur de toiles, Hubert (Jean-Paul Rouve), étant dans une période de non-création. Christian délaisse totalement sa femme, Yseult (!) (Catherine Frot), dépressive chronique, et drague assiduement sa secrétaire, Coralie (Constance Dollé). Un soir qu'il s'apprête à "conclure" dans sa voiture, au bord du canal, il sauve bien malgré lui un SDF suicidaire, Boudu (Gérard Depardieu). Ne sachant qu'en faire, il le ramène à contrecoeur chez lui... 
 
 Une histoire bien connue, puisque Jean Renoir avait tourné en 1932 une version dans laquelle brillait un Michel Simon impérial. Gérard Jugnot adapte à sa manière cette incursion perturbatrice d'un laissé pour compte dans la vie sinistre et pathologique d'un couple de bourgeois de province. L'anarchiste d'il y a 80 ans s'est métamorphosé en une sorte de glandeur assez sympathique, dont la seule présence suffit à réveiller les instincts de survie de l'inénarrable Catherine Frot, toujours aussi délicieuse, habitant cette fois-ci un personnage gentiment dyslexique et adepte des créations de Bacchus. A dire vrai, Gérard Depardieu n'est pas franchement convaincant dans la peau de ce SDF finalement propret et bien loin de provoquer tsunamis ou éruptions volcaniques. Le scénario s'enfonce rapidement dans des histoires de fesses qui ne brillent ni par l'originalité ni par leur aspect subversif. Le spectateur sourira gentiment devant les émois d'Yseult, devant les micro machinations de Christian, mais toutes ces petites séquences anecdotiques ne laissent pas un profond souvenir...
   
Bernard Sellier