Un cadavre au dessert, film de Robert Moore, commentaire

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Un cadavre au dessert,
     ( Murder by death ),   1976, 
 
de : Robert  Moore, 
 
  avec : Alec Guiness, Peter Falk, David Niven, James Coco, Eileen Brennan, Peter Sellers, Truman Capote,
 
Musique : Dave Grusin


 
Lire le poème (CinéRime) correspondant : ' Week-end mortel '

 
Pour se moquer de l'orgueilleuse prétention des plus grands détectives du monde, Lionel Twain (Truman Capote) invite ceux-ci dans son château en leur annonçant qu'un meurtre aura lieu pendant le week-end, les mettant ainsi au défi de découvrir le coupable... 
 
 Nous assistons donc tout d'abord à l'arrivée mouvementée des lumières policières, délicieusement stylisées et parodiques, dans les personnages de Sydney Wang (inénarrable Peter Sellers) flanqué de son fils adoptif, de Milo Perrier (James Coco), du flegmatique et distingué Dick Charleston (David Niven, plus british que jamais), de Sam Diamond (Peter Falk), sosie vulgaire et stupide du détective Chandlérien, de Jessica Marbles (Elsa Lanchester) et de sa nounou qu'elle trimbale en fauteuil roulant. Tout ce petit monde va vivre, pour la plus grande joie du spectateur, un week-end de folie, truffé de trouvailles plus délirantes les unes que les autres, orchestrées par un majordome, Butler Bensonumum (Alec Guiness, grandiose), aveugle, qui allume le feu des chambres au mileu du lit, donne les ordres culinaires à une cuisinière sourde-muette, et sert avec flegme des louches d'un potage inexistant ! 
 
 L'énigme en elle-même constitue un agrément secondaire, tellement l'environnement et les trouvailles tant scénaristiques que verbales (le doublage, excellent, et la traduction des jeux de mots, certainement méritoire, contribuent grandement à la réussite de la version française) sont en eux-mêmes un régal jouissif permanent. Entre les cadavres qui se volatilisent, les pièces qui se vident brusquement de leurs occupants, les plafonds qui menacent d'aplatir les dormeurs, et l'avalanche finale de révélations sur chacun des participants, le spectateur n'a guère le temps de réfléchir aux subtilités de l'intrigue et ressort aussi groggy que joyeux de cette avalanche de non-sens et de délires en tous genres. 
 
 Un seul regret : qu'il me soit impossible (étant donné ma médiocrité en anglais !) de goûter la version originale qui doit, logiquement, receler des merveilles linguistiques, obligatoirement déformées par la traduction...
   
Bernard Sellier