Camping, film de Fabien Onteniente, commentaire

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Camping,
     2006, 
 
de : Fabien  Onteniente, 
 
  avec : Gérard Lanvin, Mathilde Seigner, Franck Dubosc, Claude Brasseur, Mylène Demongeot, Antoine Duléry,  
 
Musique : Frédéric Botton

 
 
Comme chaque année, au mois d'août, le Camping des Flots Bleus, situé près d'Arcachon, dirigé par Madame Châtel (Christine Citti), accueille ses habitués : Sophie (Mathilde Seigner) et Paul Gatineau (Antoine Duléry) ; Jacky (Claude Brasseur) et Laurette Pic (Mylène Demongeot) ; Patrick Chirac (Franck Dubosc), largué par sa femme. Mais un événement imprévu perturbe le calme traditionnel et ronronnant des vacances : un chirurgien esthétique de renom, Michel Saint-Josse (Gérard Lanvin), flanqué de sa fille Vanessa (Armonie Sanders), voit sa voiture James Bondesque le lâcher à quelques mètres du camping. La réparation demande un certain délai. Patrick offre sa tente aux deux arrivants forcés... 
 
 Reposant, divertissant et prévisible, voilà le type même du film sympathique à visionner entre copains, devant un bon apéritif, sans espérer autre chose qu'une tranche de 90 minutes de détente neuronale, ce qui n'est déjà pas si mal. Le scénario est tranquillement minimaliste, et lorgne de manière appuyée sur "Les Bronzés". Sans chercher midi à 14 heures, il est facile d'établir des parallèles, qu'il est inutile de développer. Grosse caricature et dialogues taillés au burin, malheureusement privés d'une brillante verve audiardesque, soirées ringardes, dragues pitoyables, scènes de ménage, rires, larmes, mélancolie, agressivité, toute la panoplie parfois mesquine, parfois touchante, des Français (très) moyens en vacances, est rassemblée, souvent pour un plaisir instantané, avouons-le. Malgré la simplification extrême des personnalités (Claude Brasseur en connard majuscule, obsédé par sa place 17 ; Gérard Lanvin en psycho-rigide coincé des zygomatiques ; Franck Dubosc, en dragueur repenti, boute en train, et mitrailleur de banalités...), celles-ci finissent par développer une humanité touchante, grâce aux petites nuances de tendresse que le scénario leur applique progressivement. Dire que la finesse prend définitivement le pas sur le gros rouge qui tache serait excessif, mais le film a le bon goût de ne jamais sombrer dans le ridicule des "Bronzés 3", et de clôturer dans la sensibilité harmonieuse un développement qui avait commencé dans l'excessif rustique. Dommage tout de même que ce soit le personnage de Franck Dubosc, moyennement naturel, qui occupe le devant de la scène. 
 
 Un petit 4 étoiles pour l'été, la bonne humeur (de certains !), la mauvaise humeur (des autres), le soleil et les nanas (en particulier Mathilde Seigner... saignante...).
   
Bernard Sellier