Castle rock, série de Sam Shaw..., commentaire

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Castle rock,
      Saison 1,     2018,  
 
de : Sam  Shaw..., 
 
  avec : Bill Skarsgard, Sissy Spacek, André Holland, Mélanie Lynskey, Jane Levy, Lizzy Caplan, Scott Glenn,
 
Musique : Thomas Newman, Chris Westlake

  
 
1981 dans la petite bourgade de Castle Rock. C'est l'hiver. Un jeune ado noir, Henry Deaver, disparaît durant plusieurs jours; Son père adoptif, le révérend, parti à sa recherche, est retrouvé mort gelé. Le garçon réapparaît onze jours plus tard indemne. Toute la ville pense qu'il a tué son père. De nos jours, Henry est devenu avocat et s'est spécialisé dans la défense des condamnés à mort. Un appel anonyme l'informe qu'un détenu inconnu (Bill Skarsgard), a été découvert enfermé dans une aile abandonnée de la prison de Castle Rock. Mais la nouvelle directrice ne tient pas à ébruiter l'affaire... 
 
 Dans le genre tordu, c'est assez gratiné. Mais l'imagination débordante de Stephen King est bien connue. Et Dieu sait qu'il s'en passe des choses à Castle Rock ! Toutes du genre sombrissime. Les habitants sont d'ailleurs à l'image de leur bourgade. Il faut préciser que le seul pôle d'emploi est la prison privée, ce qui n'est pas fort engageant. L'ancien directeur de la prison Dale Lacy (Terry O'Quinn) s'est suicidé. Molly Strand (Melanie Lynskey) entend et voit à longueur de journées des morts. Ruth Deaver (Sissy Spacek), la mère adoptive de Henry, est atteinte d'Alzheimer et confond passé et présent. L'ex shériff Alan Pangborn (Scott Glenn) laisse tranquillement passer un ado enfermé dans un coffre de voiture. Le révérend était un allumé de première. Le prisonnier inconnu semble passablement démoniaque. La directrice est une pourrie. Quant au jeune Henry, on ne sait pas trop ce qu'il a fait jadis durant sa fugue. Ne parlons pas des gardiens de prison, soit sadiques, soit complètement déjantés. Même sur dix épisodes, ça fait beaucoup dans le genre abominable. On frôle l'overdose ! 
 
 Sans compter que si, dans la première moitié de la série, la trame dramatique suit un fil logique et classique, elle se voit complètement explosée à partir du sixième épisode. Les séquences se mélangent dans un magma spatiotemporel de plus en plus complexe, au fil des délires de Ruth. Au point qu'on finit par perdre le fil, tant les morts s'invitent au milieu des vivants dans des temporalités douteuses. Et ce n'est pas l'avant dernier épisode, dans lequel s'invitent plans parallèles, personnalités vivants ou morts interchangeables, qui éclaire beaucoup l'esprit du spectateur, dont le mental est placé depuis belle lurette sur des charbons ardents. Heureusement, malgré leur noirceur générale, les personnages sont présentés, pour un certain nombre du moins, de manière assez engageante. C'est bien la seule consolation de cette série, certes intrigante de bout en bout, mais qui éprouve bien de la difficulté à maîtrises ses avalanches de débordements. 
   
Bernard Sellier