The chef, film de Philip Barantini, commentaire

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The chef,
    (Boiling point),     2021, 
 
de : Philip  Barantini, 
 
  avec : Stephen Graham, Vinette Robinson, Alice Feetham, Ray Panthaki,
 
Musique : David Ridley, Aaron May

   
 
Un restaurant gastronomique le soir de Noël. Le chef, Andy Jones (Stephen Graham) arrive en retard, perturbé. La soirée commence mal, puisqu'un inspecteur de l'hygiène rétrograde l'établissement de deux points. Autre désagrément, Andy s'aperçoit que le chef pour lequel il a travaillé jadis, Alastair Skye (Jason Flemyng) a retenu une table avec Sarah Southworth (Lourdes Faberes), une critique gastronomique redoutée...
 
 Le spectateur est immédiatement plongé dans un «cauchemar en cuisine», façon Philippe Etchebest ou, pour la version américaine, façon Gordon Ramsay. Les petites catastrophes commencent à s'accumuler, tandis que les tensions entre les différents intervenants s'enveniment. Le spectateur a droit à un véritable reportage sur les dessous d'un restaurant lors d'une soirée où toutes les tables sont occupées. Parallèlement aux problèmes vécus à l'intérieur même de l'équipe professionnelle, se greffent quelques influenceurs abrutis, ainsi qu'un couple dont la fiancée est allergique, et un gros tondu raciste. Il y a dans tout cela matière à servir une œuvre piquante et jouissive. Le point positif de l'entreprise réside dans la manière dont est filmée cette antichambre de l'enfer. Une caméra très mobile donne vraiment au spectateur la sensation d'être installé au milieu de ce tourbillon traumatisant. Quelques trouvailles sont aussi bienvenues, par exemple ce monologue d'un Andy invisible derrière une porte close qui occupe tout l'écran. Mais au fur et à mesure que les rivalités et les agressivités se multiplient, on se demande tout de même avec inquiétude où est l'histoire que le réalisateur scénariste veut nous raconter. En fait, il n'y en a pas ! Nous sommes certes face à un crescendo dans la souffrance intérieure qui gangrène Andy, mais l'ensemble tient davantage d'un documentaire scénarisé, que d'une véritable œuvre de fiction. C'est donc assez déroutant. Très réussi sur le plan du reportage, mais assez frustrant du fait que l'on pouvait attendre autre chose qu'une exploration sociale, aussi travaillée soit-elle.
   
Bernard Sellier