Chernobyl, Saison 1, série de Craig Mazin..., commentaire

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Chernobyl,   série,     2019,  
 
de : Craig  Mazin..., 
 
  avec : Jessie Buckley, Jared Harris, Stellan Skarsgard, Emily Watson, Paul Ritter, Robert Emms,
 
Musique : Hildur Guonadottir


 
Avril 1986. Le réacteur numéro 4 de la centrale de Chernobyl explose. Les responsables locaux et gouvernementaux vont faire tout leur possible pour minimiser le danger et éviter la panique de la population... 
 
 Il n'y a pas qu'eux, d'ailleurs, qui ont usé les mensonges jusqu'à la corde, puisque, comme chacun le sait, les radiations se sont gentiment arrêtées à la frontière française... 
 
 Si l'on suppose que la reproduction des événements ( issue des révélations de Valéry Legasov (Jared Harris), qui s'est suicidé deux ans après la catastrophe, et, bien sûr, contestées par les Soviétiques ), est conforme à la réalité, on ne peut que rester pantois devant ce qui se passe sous nos yeux. Dans un des univers les plus toxiques et dangereux qui soient, les employés se promènent en simple blouse blanche, sans aucune protection, comme s'ils déambulaient dans le couloir du dispensaire du coin ! Ils sont dotés de testeurs de radiations totalement ridicules et lorsque l'explosion arrive, qu'il est indispensable d'utiliser le 'bon' dosimètre, il est impossible de trouver la clé du local où il est entreposé ! On croit rêver ! Est-ce que les techniciens qui oeuvraient sur le site avaient le cerveau tellement lavé qu'ils étaient persuadés de l'innocuité de leur tâche ? 
 
 Quoi qu'il en soit, le réalisme des situations extrêmes aussi bien que des décors apocalyptiques est époustouflant. Progressivement, se développent deux axes majeurs. D'une part l'évolution du devenir du site, avec tout ce que cela implique de sacrifices ( le nettoyage des morceaux de graphite hautement radioactifs qui parsèment les toits de la centrale, effectué par des hommes qui ne doivent pas travailler plus de 90 secondes ; le creusement d'un tunnel par une température de 50°, afin d'insérer de l'azote liquide sous la dalle de béton, pour éviter que soit effective une contamination des fleuves environnants ; l'exécution de tous les animaux domestiques aux alentours du site... ). D'autre part l'enquête que mène courageusement la physicienne Ulana Khomyuk (Emily Watson), afin de déterminer les causes de la catastrophe. Et se dessine, comme on pouvait s'en douter, la responsabilité majeure du KGB, qui, pour des raisons d'orgueil national, a enterré un rapport antérieur d'une décennie, qui pointait un danger potentiel grave des réacteurs. Mais ce qui était une pratique habituelle des services secrets russes au temps de la 'guerre froide' n'est-il pas un processus intemporel ? On en a eu la preuve tout récemment avec les deux accidents des Boeing 737 Max, le constructeur n'ayant apparemment pas informé les compagnies et les pilotes d'une innovation logicielle qui pouvait perturber gravement la confiance dans le pilotage automatique. L'histoire bégaie gravement, chacun le sait ou s'en doute. Et c'est avec une intensité dramatique sans faille que cette série jette dans une lumière crue cette composante humaine mortifère. 

  C'est constamment captivant, souvent tétanisant, toujours émouvant, avec un dernier épisode d'une qualité dramatique et informative majuscule.
 
 Copie de l'article cité ci-dessus (les liens sont quelquefois détruits au bout de quelques années...)
   
Bernard Sellier