La courtisane, film de Marshall Herskovitz, commentaire

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La courtisane,
      (Dangerous beauty),     1998, 
 
de : Marshall  Herzkovitz, 
 
  avec : Catherine Mc Cormack, Rufus Sewell, Oliver Platt, Fred Ward, Moira Kelly,
 
Musique : George Fenton


 
Lire le poème (CinéRime) correspondant : ' Belle et sauvage '

 
Veronica Franco (Catherine Mc Cormack) vit à Venise au seizième siècle. Elle est follement amoureuse du bel aristocrate Marco Venier (Rufus Sewell), mais sa condition pécuniaire modeste lui interdit cette union. Marco se refusant à braver l'opposition de sa famille, la mère de Veronica décide d'éduquer sa fille dans la "fonction" qui était la sienne naguère : courtisane. Bientôt, tous les dignitaires de Venise s'arrachent les faveurs de la belle... 
 
 Cette fresque, inspirée de l'histoire véritable de Veronica Franco, enchante par sa splendeur visuelle et sonore. La reconstitution du Venise d'antan est fascinante de vie, de bruit, de fureur, de couleurs et de sons. 
 
 N'ayant jamais lu les mémoires originales, j'ignore si la joie spontanée et l'insouciance qui baignent de légèreté et de désinvolture toute la première partie, sont authentiques. Mais qu'importe, après tout, lorsque la beauté, l'humour (grivois) l'énergie vitale intense irradient de chaque plan et enivrent le spectateur. 
 
 Le charme de Catherine Mc Cormack, qui incarne ce beau portrait d'une femme volontaire et digne découvrant son accomplissement dans la maîtrise des hommes, et n'hésitant pas à se mesurer à eux dans les joutes poétiques aussi bien que dans le maniement de l'épée, contribue lui aussi grandement à la fascination qu'exerce sur nous cette époque dissolue, insouciante, superficielle qui plonge ensuite brutalement dans le drame. 
 
 Il serait sans doute vain de rechercher une quelconque vérité historique. Il semble légitime de penser que l'attrait de Veronica pour cette situation est passablement enjolivé. Peut-être aussi ce final enthousiasmant, qui fait étrangement penser à celui du "Cercle des poètes disparus", ne reflète-t-il qu'imparfaitement une réalité qui semble ici bien belle ! 
 
 Toujours est-il que l'on ne peut que succomber au charme des images, au charisme des personnages et à l'accompagnement mélodique qui, dès la scène d'ouverture, sensuelle et magique, soutient et accompagne les méandres de cette comédie tragique.
   
Bernard Sellier