La cuisine au beurre, film de Gilles Grangier, commentaire

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La cuisine au beurre,
      1963, 
 
de : Gilles  Grangier, 
 
  avec : Bourvil, Fernandel, Michel Galabru, Claire Maurier, Andrex, Mag-Avril, Anne-Marie Carrière, Henri Vilbert,
 
Musique : Jean Marion


 
Plus de dix ans après la fin de la seconde guerre mondiale, Fernand Jouvin (Fernandel) revient dans son village de Martigues. Il retrouve sa femme, Christiane (Claire Maurier) et le restaurant qu'il tenait jadis, spécialisé dans la bouillabaisse. Mais ce dernier est devenu 'La sole normande' sous la direction du chef André Colombey (Bourvil) et Christiane est devenue la femme du nouveau chef... 
 
 Grand classique de la rencontre entre deux acteurs mythiques, qui étaient alors en pleine gloire et que l'on a toujours autant de plaisir à retrouver. Est-ce un effet du recul temporel important, d'une accumulation filmique longuement digérée par le mental, ou bien d'une nostalgie fabriquée de toutes pièces par l'âge, toujours est-il qu'il est difficile de se défaire de l'impression tenace qu'il n'existe plus aujourd'hui de figures cinématographiques possédant une telle aura charismatique. Notre Jean-Paul Belmondo national demeure sans doute l'un des derniers vestiges d'une époque où les 'monstres sacrés' façon Michel Simon, Louis Jouvet, tenaient le haut des affiches. 
 
 Cela dit, le film en lui-même se révèle très classique, passablement formaté, avec son lot de scènes attendues dont certaines (la partie de pétanque) semblent tout droit sorties d'une histoire pagnolesque. Les tempéraments opposés des deux maris sont croqués à gros traits (le fainéant rigolo vs. le travailleur renfrogné), les péripéties s'alignent tranquillement sous le soleil de Provence, et le charme de l'ensemble naît à quatre-vingt dix pour cent de l'affrontement entre les deux acteurs.
   
Bernard Sellier