Dans le cerveau de Bill Gates, documentaire de Davis Guggenheim, commentaire

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Dans le cerveau de Bill Gates,
    (Inside Bill's Brain: Decoding Bill Gates),      2019, 
 
de : Davis  Guggenheim, 
 
  avec : Bill Gates, Davin Orness,
 
Musique : Paul Hicks, Dhani Harrison


 
Mini série en trois épisodes consacrée au créateur de Microsoft.

  Le premier épisode est consacré à deux approches conduites en parallèle. D'une part l'enfance et l'adolescence, un tantinet rebelles, mais somme toute presque normales, si ce n'est que le jeune Bill aurait été capable de passer des semaines entières à s'instruire. Comment s'étonner, dès lors, que, devenu adulte, il soit capable de lire cent cinquante pages à l'heure et d'engouffrer une demi-douzaine d'ouvrages techniques sur un sujet qui lui tient à cœur ? D'autre part, le documentaire s'intéresse à un intérêt, semble-t-il majeur si l'on en croit ce qui nous est présenté, pour l'assainissement de l'eau dans les pays du tiers-monde et l'invention de stations d'épuration auto-suffisantes en énergie. Cette première partie offre la vision claire et uniforme d'un homme supérieurement intelligent et terriblement empathique.

  L'épisode suivant se divise lui aussi en deux thématiques. D'une part la conception et le développement de Microsoft, en compagnie de son collègue Paul Allen, mais aussi la lutte acharnée pour éradiquer la poliomyélite de certains pays africains, en particulier le Nigéria, ce qui n'était pas une sinécure. 

  Le dernier épisode est centré sur la croissance de Microsoft, le procès pour monopole, ainsi que sur le projet, avorté pour cause de fâcherie Trumpienne entre les États-Unis et la Chine, de construction de réacteurs nucléaires 'propres'.

  Ce qui est tout à fait remarquable dans cette mini-série, c'est le fait qu'elle nous présente un Bill Gates tout bonnement exceptionnel. Si l'on en croit cette biographie, il appartient sans contexte au monde des Bisounours. Hormis le fait qu'il n'avait pas la capacité d'être un mari ou un père pleinement présent, et la constatation que certains des projets qui lui tenaient à cœur n'ont pas eu l'aboutissement escompté, il représente l'homme parfait. Autant dire que le cirage de bottes affiche un sommet rarement atteint. Sa participation aux réunions secrètes des Bilderberger ? Néant. Son poids dans l'OMS (12,12% du budget en 2018-2019, à la seconde place derrière les États-Unis + fondation GAVI, 8,18%  à la troisième place) ? Néant. L'instauration en 2018 d'une carte d'identité biométrique en Afrique de l'Ouest ? Néant. Son désir, plus que douteux, de vouloir vacciner toute la planète ? Néant. Les investissements de la fondation Gates dans l'industrie pharmaceutique ? Néant. Le rôle de la fondation Gates dans le financement de la réserve de semences du Svalbard ? Néant, ce qui est d'ailleurs étonnant. Pour contrebalancer le portrait à sens unique de ce magnat qui, il est vrai, attire une certaine sympathie, il est possible de se tourner vers le livre paru en 2019 : 'L'art de la fausse générosité. La fondation Bill et Melinda Gates', écrit par Lionel Astruc. Et surtout de lire le dernier tiers du passionnant ouvrage récent de Robert F. Kennedy Jr., «Anthony Fauci, Bill Gates, Big Pharma», dans lequel la mainmise de Gates sur l'OMS, ainsi que le mécanisme visant à privilégier les intérêts des laboratoires pharmaceutiques au détriment des infrastructures indispensables dans les pays sous développés, sont largement documentés.   
   
Bernard Sellier