La daronne, film de Jean-Paul Salomé, commentaire

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La daronne,
       2020, 
 
de : Jean-Paul  Salomé, 
 
  avec : Isabelle Huppert, Hippolyte Girardot, Farida Ouchani, Rachid Guellaz, Liliane Rovère,
 
Musique : Bruno Coulais


 
Patience Portefeux (quel blase !!!) (Isabelle Huppert) est traductrice français arabe pour la police. Son chef et amant, Philippe (Hippolyte Girardot) a monté une équipe pour démanteler un réseau de drogue. Les écoutes indiquent qu'une grosse livraison doit arriver à Paris. Patience se rend compte que la mère du chauffeur n'est autre que Kadidja (Farida Ouchani), l'employée de la maison de retraite où vit sa mère. Elle décide de s'approprier la cargaison... 
 
 Il est facile de se douter, en voyant Isabelle Huppert déguisée en «daronne» sur l'affiche, que nous n'assisterons pas à un polar sérieux, pur et dur. Si l'on excepte deux ou trois scènes un tantinet sanglantes, en particulier celle qui éclate lors du mariage très «sécurisé» de la reine des magouilles, Colette Fo (Nadja Nguyen), c'est à une comédie que nous sommes conviés. Le personnage improbable de Patience, radicalement amoral, lunaire, primesautier, permet à l'actrice d'en faire beaucoup avec une gouaille et un abattage qu'elle prend manifestement plaisir à incarner. Nous sommes parfois dans le monde des frères Coen de «Fargo», version soft et franchouillarde. Inutile de chercher un quelconque approfondissement du sujet ou des personnages secondaires. Ses «clients», Scotch (Rachid Guellaz) et Chocapic (!) (Mourad Boudaoud) sont des branquignols, sa mère borderline (Liliane Rovère) a une présence anecdotique, et son amant occasionnel, Philippe, a bien du mal à trouver sa place dans le tourbillon généré par sa traductrice. L'ensemble est distrayant, rythmé, mais totalement innofensif. Un tout petit 4 étoiles pour le charme inimitable et insolent d'Isabelle Huppert.
   
Bernard Sellier