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Dragon, l'histoire de Bruce Lee,
     ( Dragon, the Bruce Lee story ),     1993, 
 
de : Rob  Cohen, 
 
  avec : Jason Scott Lee, Lauren Holly,  Robert Wagner, Michael Learned,
 
Musique : Randy Edelman

  
   
Coupable d'avoir corrigé quelques militaires qui l'avaient bien cherché, le futur Bruce Lee (Jason Scott Lee) reçoit de son père le conseil d'aller aux Etats-Unis, d'autant plus qu'il y est né. Il y arrive plein d'espoirs de gloire, mais ne tarde pas à déchanter. Plongeur dans un restaurant chinois, sa liaison avec une employée provoque la colère des cuisiniers. Après les avoir copieusement rossés, il est licencié par la propriétaire. Inscrit à l'université, il rencontre la jolie Linda (Lauren Holly) et s'installe en couple malgré l'opposition de la mère de Linda. Il décide de donner des cours d'arts martiaux et le succès est rapide. Mais ses compatriotes professeurs lui interdisent de transmettre aux non orientaux les secrets ancestraux... 
 
   Plusieurs visions ne font que renforcer l'empathie qui se dégage de ce film. Bien qu'inspiré du livre de la veuve de Bruce Lee, il n'est pas certain que l'exactitude soit sa première qualité. Mais peu importe. Rob Cohen, merveilleusement aidé par un Jason Scott Lee visiblement imprégné de l'énergie puissante de son modèle, nous livre une splendide histoire d'amour, de courage, de ténacité, à laquelle ne manquent ni l'aspect martial ni les combats qui ont été la raison de vivre de cet homme exceptionnel mort à 32 ans. Le film alterne avec justesse et équilibre de remarquables scènes de lutte et des moments intimistes, tout en imprégnant l'atmosphère générale d'un aspect onirique et symbolique à base de dragons mythologiques orientaux, qui ne sont en fait que la matérialisation intérieure des peurs ancestrales enfermées en nous. L'éternel combat contre les adversaires quels qu'ils soient se transforme donc petit à petit en une lutte interne contre les propres démons intérieurs qui se transmettent de génération en génération. 
 
   Même s'il demeure avant tout un récit simple et sans prétention, l'intensité avec laquelle les acteurs s'impliquent dans ce drame humain (dans plusieurs scènes on a l'impression de voir le véritable Bruce Lee tant l'acteur a su reproduire les expressions qui rendaient le "Petit Dragon" unique) en font une oeuvre profondément poignante (la rééducation de Bruce Lee après sa blessure) et esthétiquement très belle. Sans omettre la musique de Randy Edelman, tout simplement inoubliable.
   
Bernard Sellier