Bienvenue sur le site d'un manipulateur de mots, passionné d'écriture, de cinéma, de musique, d'ésotérisme...     

E.T. the Extra-Terrestrial,
        1982, 
 
de : Steven  Spielberg, 
 
  avec : Drew Barrymore, Peter Coyote, Henry Thomas, Robert MacNaughton, K.C.Martel, Dee Wallace-Stone,
 
Musique : John Williams

 
   
Une petite ville tranquille de Californie. Mary (Dee Wallace-Stone), dont le mari vient de la quitter pour partir au Mexique en compagnie d'une autre, élève tant bien que mal (mais plutôt bien !) ses trois enfants : Michael (Robert MacNaughton), l'aîné, Elliott (Henry Thomas) et la petite Gertie (Drew Barrymore). Un jour, ou plutôt une nuit, Elliott rencontre un petit être aussi étrange qu'extra-terrestre, qui était venu sur terre avec ses compatriotes, effectuer, semble-t-il, une étude scientifique. Mais la brusque arrivée d'humains avait obligé les visiteurs à décamper rapidement, sans avoir le temps d'attendre leur petit copain curieux. Elliott s'attache à son nouvel ami, qui se révèle gorgé de ressources... 
 
   "T'as d'beaux yeux tu sais...". "E.T.... téléphone... maison...". Certains films sont pour longtemps ancrés dans la mémoire collective grâce à une phrase des plus anodines. Littéralement parlant, la première réplique pourrait d'ailleurs, elle aussi, s'appliquer sans contestation possible à la petite créature de Spielberg, car les yeux sont assurément ce qu'il y a de plus réussi chez E.T. Le croisement fantastique - film d'ados ne donne pas toujours des résultats convaincants (voir "L'Indien du placard" ou "Jumanji"). Dans le cas présent la réussite aussi bien que le plaisir ou l'émotion sont toujours au rendez-vous, même vingt-cinq ans après ! Grâce à une intrigue toute simple, à des personnages attachants, au premier rang desquels trône, bien sûr, le visiteur, grâce à une domination permanente de la sensibilité sur le muscle ou l'intellect, le réalisateur offre une illustration envoûtante de la célèbre phrase du "Petit Prince" de Saint-Exupéry : "...on ne voit bien qu'avec le coeur. L'essentiel est invisible pour les yeux". Apprivoisement mutuel, respect et appréciation de l'inconnu, communion des consciences, tout cela constitue un merveilleux voyage poétique et gentiment initiatique, dans lequel les moments de magie le disputent à ceux de tendresse.

   Qu'importe si la réalité est plus qu'adoucie et si le rêve balaie tout sur son passage. Nous sommes emportés dans un monde parallèle à celui d'"Abyss", mais, contrairement à l'oeuvre de James Cameron, celle de Spielberg ne joue pas la carte de la beauté évanescente. Le choix esthétique d'E.T. est somme toute assez curieux, en tout cas peu conforme aux canons de la beauté tels que nous les prônons. Mais sans doute est-ce justement un moyen de développer "l'intelligence du coeur"... Enfin, ne boudons pas le plaisir de redécouvrir la petite Drew Barrymore, âgée de 7 ans, et particulièrement craquante...
   
Bernard Sellier