Bienvenue sur le site d'un manipulateur de mots, passionné d'écriture, de cinéma, de musique, d'ésotérisme...     

Earthlings,
     (Terriens),      2006, 
 
de : Shaun  Monson, 
 
  avec : Joaquin Phoenix ( narrateur )  
 
Musique : Moby

  
   
Un regard lucide et terriblement accusateur sur la manière indigne dont nos frères appartenanr au règne animal sont traités par les habitants de la terre... 
 
  "Indigne" est d'ailleurs un terme particulièrement faible, lorsqu'on assiste au calvaire, parfois difficilement soutenable, qui est infligé à des animaux sans défense par des bipèdes ( on n'ose même pas employer le terme d'"humains" en l'occurrence ! ), chez lesquels on ne sait trop ce qui culmine, de l'inconscience absolue ou de la cruauté gratuite. Que ce soit dans le domaine de la nourriture, de l'habillement ( des victimes écorchées ou ébouillantées vivantes ), de la recherche scientifique, de l'élevage, de la distraction ( cirques, corridas...), les procédés sont les mêmes et le respect pour la victime totalement nul. Il faut dépenser le moins possible, réduire les coûts d'abattage. Dès lors, sont utilisées les méthodes les plus simples, mais également les plus sauvages, susceptibles de laisser agoniser l'animal pendant des heures, sans aucune considération pour la souffrance qu'il endure. Et le plus horrible, si l'on peut dire, est que nous sommes tous responsables de cette accumulation d'actes ignobles, qui concernent plusieurs centaines de millions d'êtres par an ! En faisant cuire notre côte de porc le midi, en achetant une élégante veste de cuir ou un manteau de fourrure pour notre chérie, même en emmenant les enfants assister au spectacle du cirque. Tout cela n'est pas très drôle, me direz-vous ! Effectivement, c'est assez dramatique, j'en conviens, d'être contraint de renoncer au foie gras de Noël, à l'escalope milanaise ou à l'étole de vison ! Et, de fait, il est beaucoup plus confortable de ne jamais avoir vu ce film ! Car, une fois que se sont accumulés devant nos yeux ces déchaînements barbares, il est totalement impossible d'effacer leur souvenir. Incontestablement, voilà le film qu'il serait indispensable de diffuser, en "prime time" sur France 2, ce qui, fort probablement, ne se prodiuira jamais. Car ce serait évidemment une catastrophe pour l'empereur "audimat", face à la concurrence de la cent cinquante septième rediffusion du bêtisier de l'année sur TF1...  
 
  Mais, objecteront les inquiets, qu'en serait-il de l'étude des futurs médicaments, du déficit en protéines, des millions d'emplois volatilisés, si, d'un coup, l'humanité cessait de consommer de la chair animale et offrait la paix à tous les animaux de la planète ? Que ceux qui en ont le courage se renseignent auprès de sources réellement compétentes ( ce qui exclut de facto les "scientifiques" financés ou "arrosés" par les multinationales agro-alimentaires ! ), et ils constateront que la chair animale n'est nullement indispensable à une bonne santé, bien au contraire, les protéines et toutes les vitamines utiles pouvant être absorbées grâce à d'autres sources. Tant que l'on continuera à penser qu'il est plus important de sauvegarder les multinationales d'armement ou de cigarettes afin que les emplois subsistent, alors les cancers et les guerres se développeront de plus belle, afin que les dividendes des groupes enrichissent des actionnaires toujours plus exigeants. De toute manière, ce sont les dirigeants, les "décideurs" de ces pieuvres qui financent les états et les gouvernements. Nous ne sommes donc pas près de voir éclore un monde dans lequel le respect de la vie, quelle qu'elle soit, est une valeur reconnue.  
 
   Si vous en avez le courage ou si vous en éprouvez le besoin, précipitez-vous sur le site de Youtube, qui vous permettra de regarder le film. Les conditions ne sont pas idéales, bien sûr, car la compression numérique rend le visionnage assez éprouvant. Mais ce n'est rien à côté des horreurs qui défilent devant nous.  
 
   Une oeuvre malheureusement indispensable. Et sans doute d'actualité pour bien longtemps encore !
   
Bernard Sellier