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Encore heureux,
     2015, 
 
de : Benoît  Graffin, 
 
  avec : Sandrine Kiberlain, Edouard Baer, Carla Besnaïnou, Mathieu Torloting, Guilaine Londez, Bulle Ogier, Anna Gaylor,
 
Musique : Stephen Coates

 
   
Au chômage depuis deux ans, Sam Ogiel (Edouard Baer) se voit contraint de vivre chichement avec sa femme Marie (Sandrine Kiberlain) ainsi que ses deux enfants, Alexia (Carla Besnaïnou) et Clément (Mathieu Torloting) dans un minuscule appartement parisien. A l'étage inférieur, habite une vieille dame, ancienne gloire du piano, qui donne des leçons à la fillette en vue d'un concours. Mais l'expulsion guette le couple... 
 
   Voici le type même de la comédie française que l'on prend plaisir à regarder, sans en attendre davantage que ce qu'elle est capable de donner. C'est-à-dire une situation passablement rocambolesque, mais pas trop, une inspiration née des difficultés socio-économiques, mais sans appesantissement mortifère sur le sujet, une relation conflictuelle mais qui demeure ancrée dans un amour presque inconditionnel, le tout saupoudré d'une amoralité qui sait se contenir dans un périmètre acceptable, et servi par des dialogues incisifs. Quant au couple Kiberlain - Baer, il se montre parfaitement à la hauteur de ce qui lui est demandé, délivrant un charme empathique qui ne peut que séduire le spectateur. 
 
   Le début semblait glisser sur une pente dangereusement improbable, avec la caricature racoleuse d'un Sam, ayant élu domicile dans la tente d'indien de son fils. Heureusement, la suite redresse la barre, même si la vraisemblance, tant événementielle que psychologique, n'est pas toujours au rendez-vous. Ce qui rend l'œuvre facilement oubliable, c'est la prévisibilité de certains événements, et, surtout, une tiédeur générale qui nivelle les tempéraments. Au bout du compte, il y a un étalage de nuances de gris dans les attitudes morales, mais rien de très méchant ou de très pendable.
   
Bernard Sellier