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L'enquête corse, 2004,
de : Alain Berbérian,
avec : Jean Reno, Christian Clavier, Caterina Murino, Didier Flamand, François Orsoni, Pierre Salasca,
Musique : Alexandre Desplat
Remy François, alias Jack Palmer (Christian Clavier), tient un cabinet de détective privé à Paris. Il est contacté par un notaire de province, dans le but de rechercher Ange Leoni (Jean Reno), qui vient d'hériter d'une somptueuse propriété. Mission sans problème ! Mais, à peine arrivé en Corse, Jack se rend compte que tout ce qui lui semble évident devient ici problématique. Dès qu'il prononce le nom de son "client", les visages se figent, les bouches se murent ! Et pour cause ! Ange est accusé par ses compagnons des mouvements indépendantistes d'avoir détourné l'argent que le gouvernement français leur avait octroyé. En quelques jours, Jack se fait kidnapper plusieurs fois et n'a plus qu'un désir : regagner le continent. Mais une magnifique sirène, Lea (Caterina Murino) le prend dans ses filets...
Difficile d'éviter les a-priori devant un tel sujet et une semblable distribution. Mais, bonne surprise, ils sont pour une fois déplacés. La caricature primaire et agitée à laquelle on pouvait s'attendre laisse la place à une aventure, certes loin d'être follement originale, mais qui sait installer le sourire et un humour parfois tendre dans un paysage humain croqué avec sympathie. Si le rythme faiblit parfois, pour cause de scénario relativement ténu, on ne peut que savoir gré à Christian Clavier de nous éviter les dérapages pâteux et pléthoriques auxquels il nous a souvent habitués. Certains trouveront que tout cela est un peu mou, voire timoré, mais il faut reconnaître que l'équilibre est difficile à tenir dans une telle situation. Les "traits" que l'on prête naturellement au peuple Corse, leurs particularités qui sont souvent incompréhensibles aux "Continentaux" ( parents ennemis depuis plusieurs générations, soupçonnite suraigüe, allergie à tout ce qui est étranger à l'île, conception ancestrale de "l'honneur"...), sont ici posés avec bienveillance, tandis que les avatars des différents corps des représentants de "l'ordre" qui passent le plus clair de leur temps à se tirer dans les pattes ( RG dirigés par DE Vlaminck (Alain Maratrat), PJ, Gendarmerie...) sont malicieusement mis en exergue.
En conclusion une comédie de bon aloi, pas franchement surexcitante, mais attachante et dotée d'un équilibre pertinent entre action, humour et sentiment.
Bernard Sellier