Les enquêtes du département V : Miséricorde, film de M. Norgaard

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Enquêtes du département V : miséricorde,
   (Kvinden i buret),      2013, 
 
de : Mikkel  Norgaard, 
 
  avec : NNikolaj Lie Kaas, Soren Pilmark, Fares Fares, Sonja Richter, Troels Lyby, Mikkel Boe Folsgaard,
 
Musique :  Patrik Andrén, Uno Helmersson, Johan Söderqvist

  
   
Carl Morck (Nikolaj Lie Kaas), enquêteur à la criminelle, est placardisé dans un service des affaires à classer, suite à une opération de police qui a mal tourné, l'un de ses coéquipiers étant décédé, et le second restant paralysé à vie. On lui adjoint un aide, Assad (Fares Fares). Déprimé, Carl est néanmoins intrigué par la disparition d'une jeune femme, Merete Lyngaard (Sonja Richter), cinq ans plus tôt. L'affaire avait été classée en suicide... 
 
   Il n'y a pas de doute, dès les premières minutes de film le spectateur sait qu'il est transporté dans la froidure nordique. L'atmosphère est gris sale, les mines sont renfrognées, les paysages sont tristes. Quant au personnage principal, il touche le fond. Sa femme l'a quitté, son collègue tétraplégique ne songe qu'à en finir avec la vie, et il se retrouve dans une cave, au milieu d'une montagne de dossiers qu'il ne doit surtout pas rouvrir ! Pas étonnant qu'il faille attendre le dernier plan, 93 minutes plus tard, pour voir se dessiner sur son visage l'esquisse de l'ébauche d'un sourire. Cela dit, une fois ces caractéristiques très typées acceptées, il est impossible de ne pas se passionner pour cette enquête, certes classique, mais profondément traumatisante. L'économie de moyens est crânement assumée et se voit largement compensée par une sobriété dramatique aussi glaçante qu'efficace. L'extrême concision des dialogues n'empêche nullement une caractérisation précise des différents protagonistes, et l'intensité des regards compense largement l'absence d'expansivité. Dans le genre ascétique mais poignant, une belle réussite.
   
Bernard Sellier