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Et après...,
      (Afterwards),     2008, 
 
de : Gilles  Bourdos, 
 
  avec : Romain Duris, Evangeline Lilly, John Malkovich, Pascale Bussières, Bruno Verdoni,
 
Musique : Alexandre Desplat

   Vingt-quatrième James Bond officiel.

   
Nathan (Romain Duris) est un brillant avocat new yorkais. Mais, depuis son divorce d'avec Claire (Evangeline Lilly), son goût de vivre s'est émoussé. Il fait la connaissance du docteur Kay (John Malkovich), un étrange personnage qui prétend pouvoir percevoir la mort prochaine de certains humains... 
 
   Le moins que l'on puisse dire, c'est que le roman de Guillaume Musso n'est pas très "cinématographique" dans son essence, étant donné que les événements sont peu nombreux, et que la source majeure de l'intérêt réside dans le ressenti et l'évolution psychique de Nathan, ce qui n'est pas aisé à rendre visuellement. Et si, en tant qu'apprenti scénariste, j'envisageais une adaptation pour le grand écran, l'accouchement serait probablement fort douloureux. Le thème fondamental est passionnant. Mais il semble que l'auteur a choisi de le réduire à un mélodrame, certes prenant, mais limité, alors que la richesse du sujet aurait permis un développement beaucoup plus étoffé. 
 
   Comment le réalisateur a-t-il résolu les divers écueils ? Hélas, comme c'est souvent le cas (nombre d'adaptations du "Comte de Monte Cristo" en sont un exemple flagrant), en ajoutant des éléments et en opérant des modifications partielles ou des amputations complètes qui, non seulement n'apportent rien de positif à la narration, mais surtout sabordent la logique dramatique et psychologique (le décès du petit Paul (Sean dans le livre), Anna devient une ancienne connaissance de Nathan, la relation avec les parents de Claire est totalement zappée...). Quel est alors le résultat de cette transposition approximative ? A vrai dire, il n'est pas très convaincant. La prise de conscience de Nathan, qui constitue le fil conducteur du drame annoncé, paraît bien artificielle, d'autant plus que le personnage joué par John Malkovich, taciturne et glacial, semble étrangement éloigné de l'état d'empathie dont il témoigne théoriquement envers ses semblables sur le point de transiter. Quant aux relations supposées à la fois tendues et fusionnelles entre les deux conjoints, elles affichent également une mièvrerie et une tiédeur déconcertantes. Si l'on ajoute à cela le fait que les dialogues sont souvent pauvres, et que je souffre d'une certaine allergie envers Romain Duris, le constat final n'est pas véritablement positif...
   
Bernard Sellier