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L'étudiante et monsieur Henri,
      2015, 
 
de : Ivan  Calberac, 
 
  avec : Claude Brasseur, Guillaume de Tonquédec, Noémie Schmidt, Frédérique Bel, Thomas Solivérès,
 
Musique : Laurent Aknin

 
   
Constance Piponnier (Noémie Schmidt) est lasse de travailler avec son père sur les marchés d'Orléans et surtout de ses critiques incessantes. Elle décide d'aller à Paris. Peu argentée, elle trouve une annonce de location et se rend chez le propriétaire. Il s'agit d'un vieux bougon, Henri Voizot (Claude Brasseur), qui, d'emblée, la reçoit fort mal... 
 
   Il s'agit à l'origine d'une pièce que l'auteur a lui-même transposée en film. L'origine théâtrale ne fait aucun doute, d'autant plus que la vision de l'oeuvre sur scène, quelques jours plus tôt, confirme que les dialogues ont été recopiés à la virgule près. Comme il se doit, la conversion sur grand écran impose quelques ajouts extérieurs, histoire de ne pas confiner dans un espace clos une rencontre entre deux tempéraments a priori non miscibles qui ne brille pas par une originalité folle. La confrontation d'un viel homme aigri, solitaire, déprimé et déprimant, avec une jeune fille en déficit de confiance, préfigure d'emblée une métamorphose conjointe des deux protagonistes. Ce qui ne manque pas de se produire. L'histoire oscille donc entre une comédie fluette qui n'est jamais hilarante (mais c'est sans aucun doute voulu par l'auteur), et une dramaturgie elle aussi légère, qui survole avec nonchalance les souffrances des personnages. Constater que Claude Brasseur est aussi à l'aise qu'un poisson dans l'eau pour incarner ce vieux ronchon est une évidence. La surprise, agréable, vient de Noémie Schmidt qui se glisse avec grâce dans la peau de Constance, dont les rêves inavoués ne sont pas sans rappeler ceux de Neil Perry dans "Le cercle des poètes disparus". Heureusement, l'avenir de la jolie adolescente ne ressemble pas à celui du malheureux élève de John Keating. Le film distille une sympathique musique émotionnelle, se laisse voir avec un plaisir certain, mais, malgré les petites piques acérées de monsieur Henri, il se montre globalement lisse et son ambition est tout de même assez restreinte.
   
Bernard Sellier