Leonard Lowe (Robert de Niro) n'est pas un enfant comme les autres. Dès le début de son adolescence, des signes neurologiques importants apparaissent. Un tremblement commence à se manifester et bientôt, il lui est impossible de se mouvoir. Trente ans plus tard, il est dans une unité psychiatrique de l'hôpital, réduit à l'état de zombie végétatif. Un jour, un jeune médecin, Malcolm Sayer (Robin Williams), timide, complexé et jusque là cantonné à des études théoriques, est nommé dans le service. Complètement déboussolé par ces malades qui sont en état quasi léthargique, il finit par découvrir qu'ils réagissent à certains stimuli particuliers. Bientôt, entendant parler des améliorations dues à la L Dopa dans le traitement de la maladie de Parkinson, il convainc ses supérieurs de tenter une expérimentation sur Léonard, puis sur l'ensemble des malades. Une amélioration stupéfiante se manifeste bientôt...
Le film, au sujet certes passionnant et hautement chargé d'émotion, repose avant tout sur le face à face de deux merveilleux acteurs qui incarnent avec talent deux personnages riches et, surtout dans celui de Léonard, qui se prêteraient assez facilement à des débordements de plus ou moins bon goût. Robert de Niro qui, on le sait, cabotine quelquefois, même si c'est avec beaucoup de charme, est ici remarquable de justesse. Robin Williams, qui délaisse parfois avec bonheur ses rôles infantiles et ludiques, est exceptionnel de gaucherie maladroite et de volontarisme timide. La mise en scène, simple et sobre, est parfaitement en adéquation avec le sujet et réserve quelques belles émotions, comme la scène où Pénélope Ann Miller invite Léonard, en pleine crise d'agitation, à danser.
Un film grave et beau, qui élève la bonté et la communication émotionnelle humaines à l'état de grâce divine.
Bernard Sellier