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Ex_machina,
     2015, 
 
de : Alex  Garland, 
 
  avec : Domhnall Gleeson, Corey Johnson, Oscar Isaac, Alicia Vikander, Sonoya Mizuno, Claire Selby,
 
Musique : Geoff Barrow, Ben Salisbury


   
Caleb (Domhnall Gleeson), brillant programmeur, gagne une semaine de vacances auprès de son patron, Nathan (Oscar Isaac), créateur du moteur de recherche informatique le plus puissant au monde, Bluebook. Le domaine est totalement isolé au milieu de nulle part, et constitue une véritable forteresse. Très vite, Caleb se rend compte que son séjour a pour raison d'être une mission très particulière, en relation avec le test de Turing... 
 
   Directement inspiré du mythe de Frankenstein, le récit explore la frontière entre l'intelligence humaine et celle qui est conçue artificiellement. Dans un huis-clos entre trois personnages et demi ( Kyoko (Sonoya Mizuno) n'a qu'un rôle muet ), s'élabore un jeu de communication destiné à évaluer le degré d'indépendance, de créativité, de pouvoir émotionnel, de la touchante Ava (Alicia Vikander). Le sujet ne manque pas d'intérêt. Sans oublier le charme puissant que dégage le visage de la jeune femme-robot. Malheureusement, de nombreux écueils sapent l'attention et la sympathie que l'on devrait éprouver. Tout d'abord en raison d'un émule du docteur Frankenstein qui manque cruellement d'envergure et de charisme. Il est difficile de croire une seconde au génie créateur de ce misanthrope pantouflard qui passe son temps une bouteille de bière à la main, devant ses multiples écrans, vivant seul dans sa forteresse glacée. Ensuite, les "sessions" entre Ava et Caleb se révèlent lentes, verbeuses, avec une pseudo introspection des limites entre intelligences cérébrale et informatique qui laisse le spectateur aussi froid que le décor minimaliste dans lequel évoluent les personnages. Par bonheur, une émotion certaine se dégage de la charismatique Ava, découvrant progressivement sa sensibilité et le désir d'indépendance vis à vis de son "père". 
 
   La thématique était prometteuse. Dommage que la réalisation, qui joue visuellement, parfois avec poésie, de jeux de miroirs, s'égare dans un alanguissement oiseux, en partie pour défaut de matière, que celle-ci soit cérébrale ou événementielle.
   
Bernard Sellier