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Exodus,
      (Exodus, Gods and Kings),     2014, 
 
de : Ridley  Scott, 
 
  avec : Christian Bale, Ben Kingsley, Joel Edgerton, Ben Mendelsohn, Aaron Paul, Maria Valverde, John Turturro, Indira Varma,
 
Musique : Alberto Iglesias


   
Nous sommes en 1300 avant Jésus Christ. Les Hébreux sont réduits en esclavage par les Egyptiens. Moïse (Christian Bale) est un haut dignitaire, ami de Ramses (Joel Edgerton), fils du Pharaon Seti (John Turturro). Lors d'une attaque contre les Hittites, qui menacent d'envahir l'empire, Moïse sauve la vie de son jeune compagnon. Seti, qui apprécie peu son rejeton, envoie Moïse à Pithom, dont le vice roi Hegep (Ben Mendelsohn) craint une révolte des esclaves... 
 
   Ridley Scott revient au péplum de manière plus que voyante, avec une resucée du film de Cécil B. deMille, "Les dix commandements". Il faut avouer que, malgré le charisme puissant de Charlton Heston, la fresque de 1956 se montrait parfois pesante. L'histoire de Moïse étant définitivement gravée depuis trois millénaires, tout suspense fait défaut et doit être compensé par un apport esthétique ou dramaturgique. En ce qui concerne le premier plan, le constat est vite fait et ne peut être discuté. Les effets spéciaux sont ici non seulement très convaincants (le passage de la mer rouge en premier lieu, ainsi que les plaies d'Egypte)), mais aussi remarquablement intégrés au récit. 
 
   Pour ce qui est du second plan, le résultat est beaucoup plus sujet à débat. Cecil B. deMille avait fait de Charlton Heston un patriarche illuminé. Ridley Scott choisit une approche beaucoup plus terrienne. Son Moïse est un guerrier affirmé, doublé d'une personnalité fragile, sensible et profondément humaine. En somme un personnage moderne susceptible de générer une empathie spontanée. Le Ramses de Joel Edgerton a souvent été critiqué, ce qui semble assez injuste. Son mélange de veulerie et de férocité froide ne correspond sans doute pas à l'idée que l'on se fait de ce Pharaon au travers des monuments qu'il a fait ériger. Il n'empêche que la figure qu'il impose marque le souvenir. Le point le plus délicat à gérer dans cette oeuvre semble manifestement avoir été la relation de Moïse avec le Divin. Les scénaristes ont choisi une voie moyenne, laissant de côté la grandiloquence spectaculaire, ce qui n'est pas un mal, mais en introduisant en revanche un enfant messager qui, plus d'une fois, frise le ridicule. 
 
   Au final, le spectateur se trouve devant une oeuvre un peu bancale. Certains moments ne manquent pas d'intensité, affichent même une puissance épique, mais ils sont rares, tandis que certaines longueurs ne nous sont pas épargnées. Sans doute la version 3D procure-t-elle des frissons supérieurs sur le plan visuel. Mais en dehors de cet aspect spectaculaire, l'œuvre en elle-même ne convainc et ne captive que partiellement. 
 
   (le commentaire porte sur la version 2D)
   
Bernard Sellier