Fair Play, film de Lionel Bailliu, commentaire, site Images et Mots

  Bienvenue sur le site d'un manipulateur de mots, passionné d'écriture, de cinéma, de musique, d'ésotérisme...     

Fair play,
       2006,  
 
de : Lionel  Bailliu, 
 
  avec : Benoît Magimel, Jean-Pierre Cassel, Marion Cotillard, Jérémie Rénier, Mélanie Doutey, Eric Savin,
 
Musique : Laurent Juillet, Denis Penot


   
Charles (Eric Savin) dirige avec une poigne de fer l'entreprise qui appartient à son beau-père, Edouard (Jean-Pierre Cassel). Il n'a en particulier aucun état d'âme pour virer n'importe quel responsable n'ayant pas atteint les objectifs fixés. C'est apparemment ce qui attend Alexandre (Jérémie Renier), "convié" par son patron à une partie de squash torride. Mais le jeune homme parvient in-extremis à sauver sa tête et arrache même à Charles le dossier "Primacom" que convoitait Jean-Claude (Benoît Magimel). Bien entendu, ce dernier n'entend pas se laisser faire... 
 
   Dès le commencement, le réalisateur nous plonge sans fioritures dans le monde cruel de l'entreprise. Coups bas, jalousies féroces, règlements de comptes, chantage... Le spectateur a droit à une avalanche caricaturale de toutes les attitudes qui sont à l'oppposé de celles prônées dans le sport. Les affrontements, réduits dans la première moitié du film à des échanges aussi virulents que théâtraux entre deux protagonistes, se succèdent de manière artificielle sur fond de disciplines diverses : aviron, squash, parcours de santé, golf. Impossible de nier une efficacité verbale immédiate, mais le procédé tourne vite court, à cause d'une répétitivité (ba)lourde.  
 
   Dans la seconde partie, les rivalités orales se métamorphosent, ce qui était largement prévisible, en une tentative de thriller. Là encore, il faut reconnaître à certaines séquences une tension indéniable, mais le peu de subtilité initiale du propos plonge dans les abîmes en même temps que certains protagonistes, et hurlements, musique, cataractes aqueuses se fondent dans une cacophonie entêtante. De tout cela on retire une évidence : l'homme est un loup pour l'homme. Ce n'est pas nouveau, et, heureusement, nombre d'oeuvres ont exploré cette vérité avec infiniment plus de finesse que celle (in)utilisée ici...
   
Bernard Sellier